Opération Epervier. Les zones d’ombres à éclaircir sur le scandale de l’achat des avions MA60 chinois

cameroun24.net Vendredi le 06 Septembre 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Selon les proches de l’ex-ministre des Transports, Robert Nkili, le package d’un montant de 31 milliards de FCFA qui englobait l’achat des avions, la formation technique du personnel et les pièces de rechange tels que les moteurs n’a jamais été entièrement livré. En plus, le mémorandum d’entente sur les projets connexes liés à l’acquisition de ces MA60, également n’a pas été signé. Quid du remboursement qui devait être fait par la Chine à l’Etat du Cameroun, pour le compte du 3ème avion. Ce sont-là autant de questions qui restent à éclaircir.

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Ce qu’on appelle aujourd’hui au Cameroun, le scandale des avions MA60, ne cesse de faire les gorges chaudes. La polémique autour des contours pas très clairs de l’acquisition par le Cameroun de ces avions chinois ne cesse d’enfler relate Ecomatin.

Robert Nkili a t’il été entendu à la Police judiciaire..?

Il y a quelques jours encore, EcoMatin faisait état, selon des sources policières, de la présence fort remarquée de l’ex-ministre des Transports, Robert Nkili, à direction de la Police judiciaire à Yaoundé. Une présence qui serait liée au dossier des MA60 sur lequel enquête la police camerounaise depuis plusieurs années déjà. Il y a même quatre ans, une équipe de la sous-direction des enquêtes économiques et financières de cette unité de la police camerounaise, conduite par un commissaire divisionnaire, serait allée en mission de six semaines dans les ateliers de XI’an Industries, le fabricant chinois des MA60. De sources proches du dossier, elle était allée enquêter sur le montage financier ayant abouti à l’achat de deux avions de ce type par le Cameroun au profit de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) en novembre 2013.

Mais, des sources proches de Robert Nkili démentent formellement sa convocation à la Police judiciaire pour l’entendre sur ce dossier. Selon ces sources, l’ex-ministre des Transports n’a jamais été convoqué ni à la Police judiciaire, ni au Tribunal criminel spécial (TCS) pour une affaire liée aux avions MA60. D’ailleurs précise-t-on, il n’a ni pris part aux négociations, ni à la signature de l’accord commercial pour l’acquisition de ces avions.

Nkili, Mebe ou Bello..?

Cet accord commercial a été signé au mois de juillet 2011 par l’ex-ministre d’Etat, Bello Bouba Maïgari, en poste aujourd’hui au ministère du Tourisme et des Loisirs, alors que Robert Nkili, alors ministre du Travail et de la Sécurité sociale, n’arrive au ministère des Transports qu’au mois de décembre 2011. D’ailleurs, Robert Nkili, lui-même répondant aux questions des sénateurs lors de la session parlementaire de juillet 2014, avait indiqué n’avoir pas pris part aux négociations en vue de cette acquisition pour le compte du Cameroun. Celles-ci se seraient faites au moment où il était encore ministre du Travail et de la Sécurité sociale.

L’implication de Robert Nkili dans ce dossier ne commence qu’avec la négociation pour l’avenant devant aboutir à l’acquisition du 3ème MA60 au profit de l’armée camerounaise. Celui-ci devait être payé par le gouvernement chinois, puis offert gratuitement au Cameroun, et son montant soustrait à ce que devait payer l’Etat du Cameroun. Robert Nkili a également été associé dans le processus de l’immatriculation des MA60 et leur mise en exploitation. Lequel processus a été achevé par Edgard Alain Mebe Ngo’o.

L’habituel flou organisé autour des milliards…

Si l’acquisition par le Cameroun des avions MA60 anime la polémique, c’est  beaucoup plus à cause de leur coût, jugé par certains exorbitant. Des sources proches de ce dossier précisent que l’achat de ces avions faisait partie d’un package d’un montant de 31 milliards de FCFA. Outre les avions, ce package englobait la formation technique  du personnel navigant et les pièces de rechange tels que les moteurs. Il était également prévu des projets connexes liés à l’acquisition de ces avions, notamment le réaménagement des aéroports secondaires, dont ceux de Tiko et Bertoua, la création d’une école de formation en aviation civile, la création d’un hangar pour la maintenance des MA60, un centre de distribution des pièces de rechange, etc.

Mais, le mémorandum d’entente pour ces projets connexes n’a jamais été signé, la Primature ayant demandé de surseoir la signature de ce contrat. Ce qui peut expliquer les difficultés rencontrées aujourd’hui par Camair-Co pour assurer la maintenance de ces avions, car la maintenance et la formation coûtent très cher à l’extérieur. Ces projets connexes étaient pourtant prévus pour l’exploitation nationale et sous régionale des MA60.

Finalement, un MA60, ça coûte combien..?

Sur le prix des MA60 proprement dit, au Mintransp, l’on indique qu’un MA60, coque nue avait coûté 14 millions de dollars, soit 7,7 milliards de FCFA, l’unité. Sur la comparaison faite avec les deux MA60 acquis par le Congo, la même année 2013, à 14 milliards Fcfa incluant les intérêts du prêt obtenu chez le même bailleur de fonds Eximbank China, l’on informe qu’en respect  de la clause de confidentialité, le Congo, sur demande de Robert Nkili, avait refusé de communiquer au Cameroun, le montant de sa transaction avec la Chine. Mais, selon la partie chinoise, le coût du package qui revenait au Cameroun était moins cher que celui pratiqué avec le Congo.

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