Cameroun - Consommation. La hausse des prix de la viande bovine préoccupe à l’Extrême-Nord

Grégoire DJARMAILA | Cameroon-Tribune Mercredi le 25 Juillet 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En quelques années, cette denrée est passée de 1 600 à plus de 2 200F aujourd’hui.

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Les responsables et cadres de la délégation régionale du Commerce de l’Extrême-Nord ont perdu le sommeil depuis le début du jeûne du Ramadan. Particulièrement interpellés par la hausse vertigineuse du prix de la viande bovine, le délégué régional et ses collaborateurs multiplient réunions et négociations avec les acteurs de la filière pour stopper la folle surenchère qui s’est emparée de cette denrée fortement sollicitée. Depuis deux ans en effet, la viande de bœuf connaît une tendance haussière très prononcée. En quelques mois, le kilogramme de la viande bovine est passé de 1 600F (avec os), de 1 800F (sans os) à 1 800F voire 2000F (avec os) et à 2 200F et même plus (sans os). Au marché de l’abattoir à Maroua, le kilogramme de viande sans os coûte actuellement entre 2 200F et 2 400F. Le kilogramme avec os est vendu entre 1 600F et 1 800F. A Maroua, certaines personnes dotées de moyens de locomotion autonomes recourent aux marchés dits de brousse où les prix sont raisonnables. A Godola, localité située à une dizaine de kilomètres au Nord de Maroua, le kilogramme de la viande de bœuf est proposé à 1 700F (sans os) et 1 300 F (avec os). Mais la qualité de cette viande n’est pas garantie, avertit un infirmier vétérinaire car souligne-t-il, la plupart des abattages sont clandestins et les animaux abattus sont, soit malades ou volés. Ce renchérissement continuel du prix de ce produit provoque des désarrois dans les ménages. Surtout que le poisson, déjà rare dans la région, est lui aussi hors des prix.

Chez les bouchers, l’on se défend de pratiquer le juste prix. Selon le « chef boucher » de Maroua la hausse du prix de la viande bovine est favorisée par la disponibilité de plus en plus réduite des bœufs à abattre. Alioum Sawalam ajoute que la réduction des pâturages et la cherté des tourteaux rendent difficile l’élevage du bétail et entrainent une hausse mécanique du prix des bœufs sur les marchés. Le sac de tourteau vendu par la Sodecoton est passé de 6 200F en 2006 à 9 700F. L’enquête menée par la délégation régionale du Commerce met également en relief quelques causes exogènes. Il ya quelques années, la filière bovine était alimentée à la fois par les éleveurs de la région et ceux du Tchad et du Soudan. Aujourd’hui, les marchés à bétail de l’Extrême-Nord font face à de réels problèmes d’approvisionnement. Cette situation est aggravée par la forte demande des opérateurs nigérians qui, par spéculateurs locaux interposés, proposent des prix plus attractifs aux commerçants.

Pour stabiliser les prix de ce produit très sollicité en cette période de Ramadan, la délégation régionale du Commerce a engagé une série de rencontres avec les « chefs bouchers » de la ville de Maroua. Dans un esprit citoyen, les bouchers s’engagent à maintenir les prix tout en sollicitant des mesures énergiques pour les sorties par des voies de contrebande du bétail vers le Nigeria. Mais dans la perspective de la recherche d’une solution durable à ce problème conjoncturel, Boubakary Abdoulaye propose qu’une grande réflexion soit engagée par les départements du Mincommerce, Minepia et du Minader pour faciliter l’accès aux engrais et autres produits d’engraissement du bétail. Afin que, souhaite-t-il, la filière bovine, « retrouve son plein épanouissement pour le bien-être des consommateurs ».

 

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