Affaire Monique Koumate. Le Cameroun sous le choc après le décès d'une mère et de ses jumeaux devant un hôpital

Cécile Auguste | Metronews Vendredi le 18 Mars 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
ONDE DE CHOC - Douala, la capitale camerounaise, est sous le choc après le décès d'une femme enceinte aux portes de l'hôpital Laquintinie. Une affaire qui a provoqué une vague d'indignation dans tout le pays et qui soulève de nouveau des problèmes liés à un système de santé défaillant.

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"Plus jamais de Koumate Monique dans mon pays !", pouvait-on lire sur les banderoles suite au nouveau scandale sanitaire qui frappe le Cameroun. Monique Koumaté, 31 ans, est morte le 12 mars dernier, avec les jumeaux dont elle était enceinte, sur la terrasse de l'hôpital Laquintinie de Douala. Les circonstances du drame demeurent encore floues. La scène effroyable s'est déroulée à l’entrée de la maternité. Au moment où la future maman, sur le point d'accoucher, est arrivée à destination inconsciente, s'étant évanouie au cours du trajet des suites de ses contractions, le corps médical aurait refusé de lui porter l'aide nécessaire, faute de moyens.

Un médecin a constaté son décès quelques minutes plus tard. Une proche de la défunte s'est alors improvisée accoucheuse d'urgence pour "opérer" à ciel ouvert le ventre de Monique Koumaté avec une lame de rasoir, "dans l’espoir d’en sauver les enfants", a rapporté la famille dans la presse camerounaise. En vain, puisque la mère et ses jumeaux sont morts tous les trois, sous le regard de tous les badauds.

La direction de l'hôpital nie les faits

Au lendemain du drame, les premières rumeurs ont circulé, mettant en cause le personnel médical de l'hôpital. Le directeur Jean II Dissongo et son personnel sont accusés de non assistance à personne en danger et homicide involontaire. Une enquête a été ouverte lundi 14 mars. Mais les responsables de l’hôpital Laquintinie soutiennent que la défunte avait trouvé la mort avant d’arriver à l’hôpital, et nient le déroulement des faits ainsi que leur chronologie.

Dans une allocution à la presse, André Mama Fouda, le ministère de la Santé camerounais, a soutenu que "la défunte mère était déjà décédée avant d’arriver dans les locaux de l’hôpital et que la famille voulait qu’on extraie les fœtus pour des raisons traditionnelles, afin de pouvoir l’enterrer". Les proches de la famille, eux, maintiennent que Monique Koumate est morte dans l’enceinte du centre hospitalier, sous le regard indifférent des médecins et infirmiers. Un collectif d’avocats a également porté plainte contre le directeur de l'hôpital Laquintinie, selon la presse camerounaise.

Une vague d'indignation se répand sur les réseaux

Lassés de ces multiples drames dans les hôpitaux publics, des Camerounais avaient décidé d’agir dès le lendemain du drame. Près de cinq cents personnes se sont rassemblées dimanche 13 mars devant l’hôpital Laquintinie, sous le regard des forces de l’ordre, et ont exigé la démission du ministre de la Santé. Les manifestants ont notamment scandé : "Mama Fouda, démissionne, le directeur de Laquintinie, démissionne". Les condamnations se répandent également sur les réseaux sociaux.

    #Laquintinie mobilisation devant l'hôpital de #Douala pic.twitter.com/W2zX42oI2l
    — Stephen Sunou (@StephenCamfoot) 13 mars 2016

    Les courageux qui ont été manifesté pour #Koumate #Laquintinie pic.twitter.com/9afymMAoe8
    — Jean-Yves Morio (@JeanYvesMorio) 13 mars 2016


La population camerounaise pointe du doigt un système de santé défaillant, accusé d’abandonner la population à elle-même. Une pétition en ligne a par ailleurs été lancée. Le but : demander la réforme des urgences au Cameroun et la prise en charge gratuite 24h/24 et 7 jours/7 de tous les Camerounais.
 

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