Can 2016. Lutte contre les vieux taxis: Statut quo à Douala

Hervé Villard Njiélé | La Nouvelle Expression Jeudi le 29 Septembre 2016 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
A trois jours de l’entrée en vigueur de la mesure ministérielle interdisant la circulation des vieux taxis dans la capitale économique du Cameroun, rien ne semble bouger.

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Carrefour Ndokoti ce  mercredi  28 septembre 2016, il est  13h. Samuel T un  habitant  du  quartier  Pk 14 est  vert de  colère.   Sorti d’un taxi  qui venait de le  transporter en ce lieu,  il a  assisté  avec  impuissance  à la déchirure de son  pantalon. En effet, au  moment de sortir du véhicule, il a été agrippé par  un  morceau de fer du  siège  vieilli du taxi. Et  l’irréparable  s’est  produit.  C’est  après  moult  négociations et surtout  les  supplications du  chauffeur du taxi en  question et de ses collègues que  celui-ci  a finalement  accepté de s’acquitter des  frais de transport. Non sans  insulter  le  conducteur  du dit  taxi et  l’inviter  à  aller  réparer «son vieux taxi».

 Non loin de  la scène qui se déroule, un autre  chauffeur de  taxi  faisant  la ligne  Ndokoti-PK14 est  obligé  après  chaque  arrêt, d’aller  ouvrir la  portière de son  taxi  pour laisser  les  passagers sortir. Car, sa portière est  défectueuse. Celui-ci est obligé de tirer sur un fil plastique  adapté  sur  la portière qui  lui sert de  poignée pour  l’ouvrir.

 Comme ces  cas sus évoqués, les vieux  taxis  continuent de circuler dans  la  ville de Douala. A trois  jours de  l’entrée  en  vigueur  de  la décision du  ministre des  Transports  invitant  les  conducteurs de  taxi  à enlever  les  vielles voitures de  la circulation, presque  rien  n’est fait. Ces  derniers  continuent de  circuler  librement  sans aucun souci.  Comme si  la  mesure   ne  les  concernait pas. De Ndokoti à Akwa en  passant  par l’école Publique Deido, le Rond Point Deido,  Ancien  Dalip,  ces   vieux  taxis se recrutent par  centaine. On en  trouve  qui n’ont pas  de badge d’identification, de numéro de  portière,  de rétroviseurs. Certains  d’entre eux , ont  littéralement  remplacé les  vitres de  portières par des  contres plaqués et  du  plastiques. Parfois,  c’est la pare–brise arrière cassée qui est ainsi  remplacée.  Pis  encore  les  chauffeurs de ces  taxis  donc  les  sièges  sont  vieillots et  non confortables, continuent de  surcharger. Et  l’imposent  d’ailleurs  aux passagers  de la ville.

Comme raison de cette situation qui  perdure, les propriétaires de taxi évoquent les  problèmes  financiers. «Je suis  bien au courant  de la mesure du ministre des Transports. Mais, je  vais  faire comment. Je cherche  encore l’argent  pour envoyer  ma  voiture en tôlerie. Avec la rentrée  scolaire, il fallait d’abord  envoyé  les  enfants  à  l’école. Ce  n’est pas  évident de  gérer les deux  à la fois. Et  même  les  temps  sont durs  et la recette  rare», affirme   Alphonse Tientcheu  chauffeur de  taxi.

 «Le ministre a  seulement  parlé et il est  parti. Il  ne s’est  pas rassurer du fait que  les  banques  pouvaient  mettre  l’argent  à  la disposition des  propriétaires de  taxi pour  renouveler  leur voiture. On va  prendre  l’argent où ?», S’interroge  un  autre  chauffeur de taxi  rencontré  à Deido.  Il évoque  par  ailleurs  la cherté  des services  des  tôliers responsables du relooking  des  véhicules  pour  justifier  sa  situation. «Je suis  propriétaire de  deux  taxis. J’ai envoyé  un autre en tôlerie  mais  on  me demande 150.000 Fcfa  pour  le  mettre à  jour. J’ai  la  volonté mais  je  n’ai pas  d’argent. J’espère que ce sera fait», espère-t-il.

A titre de  rappel, les vieux taxis de la ville de  Douala  ont jusqu’au 30 septembre 2016  pour se réglementer. En visite dans  la ville de Douala le 31 aout 2016 dernier, le ministre des transports avait  invité les transporteurs à  retirer ces  vieux  taxis  de la circulation avant le 30 septembre 2016 prochain. Cette  mesure d’Edgar Alain  Mebe Ngo’o qui  intervient  dans   la  perspective de  l’organisation de  la Can 2017, vise à présenter  un nouveau visage à tous les sportifs, visiteurs et touristes qui viendront au pays durant ces compétitions continentales.
 

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