Can 2016. Lutte contre les vieux taxis: Statut quo à Douala
A trois jours de l’entrée en vigueur de la mesure ministérielle interdisant la circulation des vieux taxis dans la capitale économique du Cameroun, rien ne semble bouger.
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Carrefour Ndokoti ce mercredi 28 septembre 2016, il est 13h. Samuel T un habitant du quartier Pk 14 est vert de colère. Sorti d’un taxi qui venait de le transporter en ce lieu, il a assisté avec impuissance à la déchirure de son pantalon. En effet, au moment de sortir du véhicule, il a été agrippé par un morceau de fer du siège vieilli du taxi. Et l’irréparable s’est produit. C’est après moult négociations et surtout les supplications du chauffeur du taxi en question et de ses collègues que celui-ci a finalement accepté de s’acquitter des frais de transport. Non sans insulter le conducteur du dit taxi et l’inviter à aller réparer «son vieux taxi».
Non loin de la scène qui se déroule, un autre chauffeur de taxi faisant la ligne Ndokoti-PK14 est obligé après chaque arrêt, d’aller ouvrir la portière de son taxi pour laisser les passagers sortir. Car, sa portière est défectueuse. Celui-ci est obligé de tirer sur un fil plastique adapté sur la portière qui lui sert de poignée pour l’ouvrir.
Comme ces cas sus évoqués, les vieux taxis continuent de circuler dans la ville de Douala. A trois jours de l’entrée en vigueur de la décision du ministre des Transports invitant les conducteurs de taxi à enlever les vielles voitures de la circulation, presque rien n’est fait. Ces derniers continuent de circuler librement sans aucun souci. Comme si la mesure ne les concernait pas. De Ndokoti à Akwa en passant par l’école Publique Deido, le Rond Point Deido, Ancien Dalip, ces vieux taxis se recrutent par centaine. On en trouve qui n’ont pas de badge d’identification, de numéro de portière, de rétroviseurs. Certains d’entre eux , ont littéralement remplacé les vitres de portières par des contres plaqués et du plastiques. Parfois, c’est la pare–brise arrière cassée qui est ainsi remplacée. Pis encore les chauffeurs de ces taxis donc les sièges sont vieillots et non confortables, continuent de surcharger. Et l’imposent d’ailleurs aux passagers de la ville.
Comme raison de cette situation qui perdure, les propriétaires de taxi évoquent les problèmes financiers. «Je suis bien au courant de la mesure du ministre des Transports. Mais, je vais faire comment. Je cherche encore l’argent pour envoyer ma voiture en tôlerie. Avec la rentrée scolaire, il fallait d’abord envoyé les enfants à l’école. Ce n’est pas évident de gérer les deux à la fois. Et même les temps sont durs et la recette rare», affirme Alphonse Tientcheu chauffeur de taxi.
«Le ministre a seulement parlé et il est parti. Il ne s’est pas rassurer du fait que les banques pouvaient mettre l’argent à la disposition des propriétaires de taxi pour renouveler leur voiture. On va prendre l’argent où ?», S’interroge un autre chauffeur de taxi rencontré à Deido. Il évoque par ailleurs la cherté des services des tôliers responsables du relooking des véhicules pour justifier sa situation. «Je suis propriétaire de deux taxis. J’ai envoyé un autre en tôlerie mais on me demande 150.000 Fcfa pour le mettre à jour. J’ai la volonté mais je n’ai pas d’argent. J’espère que ce sera fait», espère-t-il.
A titre de rappel, les vieux taxis de la ville de Douala ont jusqu’au 30 septembre 2016 pour se réglementer. En visite dans la ville de Douala le 31 aout 2016 dernier, le ministre des transports avait invité les transporteurs à retirer ces vieux taxis de la circulation avant le 30 septembre 2016 prochain. Cette mesure d’Edgar Alain Mebe Ngo’o qui intervient dans la perspective de l’organisation de la Can 2017, vise à présenter un nouveau visage à tous les sportifs, visiteurs et touristes qui viendront au pays durant ces compétitions continentales.
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