Cameroun - Santé. Mafia sur le dos des enfants de la rue de Douala
Les enfants auxquels le ministre a offert de précieux cadeaux sont loin de la rue.
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Catherine Bakang Mbock pouvait le savoir ou non. Mais la réalité suscite bien des interrogations. Elle est venue à Douala présider une cérémonie au cours de laquelle son ministère a remis plusieurs enfants qu’on a baptisés «enfants de la rues» aux familles. Les images ont été passées par de nombreuses chaines de télévisons qui ont couvert l’événement. La presse écrite en a aussi fait large écho. Mais qui sont en réalité ces enfants ? Si l’on ne prend qu’une image (photo ci-contre) publiée par le quotidien gouvernemental, Cameroon Tribune, dans son édition d’hier, 29 août 2012, chacun peut apprécier globalement la tranche d’âge des enfants concernés. Elle varie entre 5 et 10 ans. Et tous portent un sac d’écolier. Remarque en passant, combien d’enfant de cet âge rencontre-t-on dans nos rues ? Peuvent-ils seulement endurer les dures conditions de ces enfants aux physiques de déménageurs qui peuplent nos rues.
Des espèces sonnantes à percevoir
Et qui sont même généralement «des agresseurs de la rue ? Où étaient logés ces enfants au moment où le ministre vient les récupérer pour remettre à leurs parents ? Les services en charge de ces dossiers pourront-ils dire pendant combien de temps ils ont rassemblé ces gosses» et où les ont-ils récupérés ? Les parents que chacun peut scruter sur cette images, en dehors de celles des télévisons qui ne sont pas sous nos yeux, voient-ils en eux des parents nécessiteux qui ont absolument besoin de l’assistance sociale pur leurs progénitures ? Ces questions et bien d’autres peuvent se multiplier à l’infini. Et c’est ici le couac. Selon des informations que La Nouvelle Expression a recueillies auprès de plusieurs administrations intéressées par la question des enfants de la rue dans la capitale économique du Cameroun, l’opération de recensement est une grosse affaire.
Pour être élue dans cette liste très sélecte (parce qu’il y a des espèces sonnantes à percevoir ainsi que des cadeaux), de malins parents auraient passé des deals avec les services qui procèdent au recensement, en monnayant. Sachant qu’à la fin de l’opération, le pactole est consistant pour le parent qui vient carrément de chez lui avec un ou plusieurs de ses enfants. Comme à une cérémonie de remise de remise des cadeaux de Noël.
L’autre enjeu de cette opération, c’est que les services déconcentrés des affaires sociales n’entendent pas laisser la gestion des enfants de la rue aux communes auxquelles ces prérogatives incombent désormais, conformément aux textes régissant le processus de décentralisation. Parce que l’affaire mobilise de gros sous.
Pendant ce temps, les communes d’arrondissement ploient sous le faix des centaines de dossiers d’assistance sociale déposés par des invalides et des nécessiteux sociaux. Ceux-ci n’étaient pourtant pas dans la cuvée que le ministre des affaires sociales à remis aux familles à Douala. Finalement, qui trompe-t-on ?
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