Cameroun - Politique. Manœuvres :Robert Nkili, ambassadeur du Cameroun en France ?

Georges Alain Boyomo | Mutations Jeudi le 22 Octobre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’information circule de manière vertigineuse. L’ex-ministre des Transports dément.

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Hier, après le journal de 17h sur le Poste national de la Crtv, des appels téléphoniques annonçant la nomination de l’ancien ministre des Transports, Robert Nkili, au poste d’ambassadeur du Cameroun en France ont fusé dans des salons et salles de rédaction. De bouche à oreille, l’information a circulé. Beaucoup se demandait si après l’avoir déchargé de sa fonction ministérielle le 2 octobre dernier, le président de la République a, à nouveau, placé sa confiance en cet enseignant d’histoire à un poste aussi stratégique. Lequel est jusque-là, officiellement, occupé par l’actuel ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella.



Dans la matinée d’hier, le sujet a fait encore plus de buzz. Les appels à propos se sont même multipliés. Pourtant, en lisant l’édition du jour du quotidien à capitaux publics, Cameroon tribune, on ne retrouve aucune trace du décret présidentiel nommant Robert Nkili. Sur le même ex-ministre, une information faisant état de son audition lundi dernier par des enquêteurs du Tribunal criminel spécial (Tcs), à son domicile, au sujet de l’affaire des avions chinois, a fuité hier. Un cocktail explosif de contradictions donc pour celui qui a été membre du gouvernement, sans discontinuer, pendant 13 ans (ministre du Travail et de la Sécurité sociale de 2002 à 2011 et ministre des Transports de 2011 à 2015).

Joint au téléphone hier après-midi, c’est un Robert Nkili mi-serein, mi-indécis qui répond : « J’ai également reçu des félicitations des gens qui disent avoir écouté à la radio que j’ai été nommé ambassadeur du Cameroun en France. Je leur ai dit que je ne suis pas au courant de cette information. D’ailleurs je regagne mon domicile de Yaoundé, à l’instant où vous m’appelez. Je suis depuis peu absorbé par les activités du Rdpc dans la Lekié, où j’assure la supervision des opérations de renouvellement des bureaux des organes de base. Est-ce que vous vous avez suivi cette information ?», interroge-t-il.

Celui qui est présenté dans les cercles du pouvoir comme le « beau-frère du président », du fait de ses liens familiaux avec l’ex-première dame, dit ne pas comprendre les tenants et les aboutissants d’une telle rumeur. « J’ignore qui est à l’origine de cette manœuvre et ce que cela cache », confesse-t-il.

Au sujet du dossier des avions chinois, Robert Nkili tranche dans le vif : « Je n’ai pas été entendu par la police sur cette affaire, du moins pas pour le moment. Je crois avoir dit la vérité à ce sujet devant la représentation nationale. A l’époque des faits, j’étais ministre du Travail et de la Sécurité nationale. Je vois mal comment j’aurais pu intervenir dans ce dossier », explique l’ancien « Monsieur dialogue social ».

En rappel, à propos des prix des MA 60 acquis par le Cameroun, dont les prix sont jugés exorbitants, Robert Nkili avait déclaré devant les sénateurs, le 3 juillet 2014 : « Nous apprenons que les avions acquis par le Cameroun sont trois fois plus chers que ceux vendus à la République du Congo. Le chef de l’Etat m’a demandé de mener une enquête et de lui faire la lumière sur le dossier. Et je pense que je suis même bien placé pour le faire, car j’étais au ministère du Travail et de la Sécurité sociale lorsque les négociations se sont faites».

Sur la fiabilité technique de ces aéronefs, l’ancien patron des Transports indiquait devant le Sénat : « Les gens disent que ces avions ne peuvent pas effectuer une heure de vol. Je dis non. Celui qui avait été livré à la base militaire 101 de Yaoundé a déjà pu effectuer 6 heures de vol sans arrêt. Depuis son arrivée au Cameroun, cet avion est déjà à plus de 2000 heures de vol cumulées. Le général, chef d’Etat-major de l’armée de l’air, qui est lui-même pilote et plusieurs autres pilotes m’ont dit que cet avion n’a aucun problème. Pourquoi dois-je les contredire alors que je ne suis pas technicien en la matière ?», argumentait-il. Reste à savoir pourquoi l’Autorité aéronautique n’a toujours pas certifié les avions chinois acquis par le Cameroun.

 

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