Cameroun - Nigeria. Mayo-Moskota: Un millier de réfugiés nigérians s'installent

JEAN AREGUEMA | L'Oeil du Sahel Jeudi le 20 Juin 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Deux villages envahis suite aux assauts de Boko Haram au Nigeria voisin.

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Dans la nuit du 9 au 10 juin 2013, plus de 700 Nigérians constitués en majorité des femmes et d'enfants ont débarqué dans les villages de Zelevet et de Krawa Mafa dans l'arrondissement de Mayo-Moskota, département du Mayo-Tsanaga. Les ressortissants nigérians ont investi ces villages à l'effet d'y trouver la quiétude, suite aux assauts répétés de la secte islamiste Boko Haram. Des sources indiquent que c'est suite au massacre de leurs pasteurs et évangélistes que ces habitants de Bama, un village nigérian, ont plié bagages en direction du Cameroun. Selon leurs témoignages, la secte islamiste aurait accordé trois jours à ces réfugiés majoritairement chrétiens, pour se reconvertir à l'islam. Passé ce délai, la secte devrait sévir. Pour échapper à la menace de Boko Haram, ils se sont rués vers le Cameroun.

Dans le canton de Moskota, deux villages sont concernés par cette arrivée massive: Zelevet et Krawa Mafa. Ils logent dans des églises et chez des particuliers de bonne volonté. Le nombre des réfugiés augmente chaque jour, ont indiqué nos sources sur place. Ils s'installent progressivement dans d'autres villages situés le long de la frontière avec Bama. Les missionnaires se mobilisent pour apporter de l'aide à leurs «frères et sœurs» venus du Nigeria. Ainsi des denrées alimentaires ont été collectées au profit des réfugiés, indiquent nos sources. Aussi, le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), a expédié des vivres via Mora. Ces différentes aides s'avèrent insuffisantes pour les bénéficiaires.


EMBARRAS

Dans le canton de Moskota où les réfugiés séjournent actuellement, l'inquiétude règne au sein de la population. Certains craignent de voir les éléments de Boko Haram franchir également la frontière. «Leur présence est dangereuse, même pour nous qui sommes leur voisins du canton de Moskota. Le problème de sécurité, de santé et surtout de nutrition va se poser. Qu'est-ce qu'ils vont manger? Où vont-ils loger? Les préoccupations sont réelles. C'est inquiétant. Surtout que ces gens sont constitués essentiellement des femmes et des enfants. Ils suscitent la pitié. C'est pour cette raison qu'ils ont été accueillis malgré tout. Il faut que les autorités se penchent sérieusement sur ce problème le plus vite possible», a confié sa Majesté Abba Mahamat, lamido du canton de Mozogo, canton voisin à celui de Moskota investi par les Nigérians.

Le Sous-Préfet de Mayo-Moskota, Alfred Mbadi a fait une descente dans les villages de Zelevet et de Krawa Mafa le 15 juin 2013 au lendemain de l'arrivée des Nigérians. L'autorité administrative a juste pris acte du nombre impressionnant des étrangers dans son territoire. Informé de la situation, le Gouverneur de la région de l'Extrême-Nord, Awa Fonka Augustine a subrepticement indiqué qu'il attend les instructions de la haute hiérarchie. «Nous sommes embarrassés par cette situation. Nous attendons les instructions de la haute hiérarchie. Nous sommes davantage embarrassés parce qu'il s'agit des femmes et d'enfants. Nous allons nous réunir avec les forces de l'ordre et les autres responsables pour plancher sur ce problème», a expliqué le Gouverneur de la région de l'Extrême-Nord.

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