Cameroun - Economie. Microfinance: 21 milliards de FCFA pour booster le secteur

Antoine Francis Ekang | La Météo Vendredi le 31 Mai 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
A ce jour, le secteur de la Microfinance camerounaise emploie environ 15 000 salariés ont près de 1000 cadres. Outre son apport non négligeable dans la lutte contre la pauvreté, son essor participe également à l'amélioration de la croissance économique. En avril dernier, le gouvernement a adopté une stratégie nationale pour booster la Microfinance.

ADS

 Estimée à 21 milliards de FCFA, cette stratégie vise la formation des promoteurs et employés des établissements de Microfinance, le contrôle et la supervision de ces institutions financières, l'automatisation des moyens de payement en vigueur dans ces structures. L'enquête de la Commission bancaire d'Afrique centrale (Cobac) montre que la Microfinance est en pleine expansion au Cameroun. On estime à environ 500, le nombre d'Etablissements de micro finance (Emf) agréés, lesquels comptent déjà plus 1,5 million de clients. Selon les pouvoirs publics, le secteur revendique déjà plus de 400 milliards de FCFA de dépôts, dont 260 sont en perpétuel mouvement. Les 140 milliards restants constituent l'encours à vue. Ce qui place plusieurs Emf en état de sur liquidité avérée. Une situation similaire à celle des banques classiques dont la liquidité en 2010, se situait en moyenne à 228,8 %.

Déjà en 2011, le gouvernement avait pris d'autres mesures — aussi importantes pour «l'amélioration des relations entre les établissements de Microfinance (Emf) et leur environnement; la création et l'aménagement d'un cadre administratif et juridique favorable au développement; la promotion du professionnalisme et la transparence dans la gestion; la consolidation et l'extension des Emf sur l'ensemble du territoire et l'encouragement des accords de partenariat multipartites».

Naguère concurrentielles, les relations d'affaires entre les banques (classiques) commerciales et les Emf sont aujourd'hui, en voie de normalisation, dépassant le simple domaine de réception des dépôts et opérations d'encaissement de chèques, de virements et de transferts. En 2008, les financements accordés par les banques classiques aux Emf avaient atteint 3,2 milliards de F cfa; et les partenariats dans le même sens se sont considérablement multipliés. Témoin, la Banque internationale du Cameroun pour l'épargne et le crédit (Bicec) est ainsi entrée dans le capital d'Acep. En 2006, la Société générale des banques au Cameroun (Sgbc), avec le concours d'autres partenaires (dont Horus Finance et la Société financière internationale) ont créé Advans. En 2010, Ecobank et Accion International se sont associés pour lancer EB-Accion Microfinance Cameroun (Eamf). Afriland First Bank s'est lancée dans la promotion de MC2 et Muffa.

Au milieu des années 1990, IS Bicec s'était déjà engagée à assurer le refinancement des Caisses villageoises d'épargne et de crédit autogérées (Cveca). En 1999, Union Bank of Cameroon (Ubc) s'est engagée dans un partenariat avec le réseau Camccul. Une coopération, renforcée avec l'entrée d'Oceanic Bank International dans le capital d'Ubc.

Les clés du succès. Plusieurs facteurs expliquent l'essor du secteur. Premièrement, les Emf proposent à moindre coût un éventail de produits de base (épargne, crédit, transferts rapides d'argent, encaissements de chèques, virement, etc.), mais aussi la vente de produits d'assurance, le paiement de salaires, des pensions de retraite, etc. Le produit qui connaît la plus forte croissance est le transfert rapide d'argent, chapeauté par Express Union. En 2008, plus d'un million d'opérations ont été effectuées (dont 87% des opérations à l'intérieur du pays) pour une valeur de 293 milliards de FCFA.

L'autre facteur facilitant l'expansion de ce secteur est incontestablement sa résistance aux chocs économiques globaux. Les premières études consécutives à la récente crise financière mondiale ont constaté une bonne résilience des Emf par rapport à d'autres institutions financières. Les autres facteurs jouant en faveur des Emf sont la souplesse et la capacité d'adaptation des établissements, la capacité à financer des activités diversifiées, la proximité avec la clientèle, la gestion rigoureuse et la volonté des clients de maintenir à tout prix un outil économique indispensable.

Pour nombre de Camerounais, les Emf apparaissent comme le rempart des plus démunis. «Lorsqu'on n'a pas assez d'argent pour ouvrir un compte dans une banque commerciale, on se trouve dans l'obligation de choisir la Microfinance», soutient un commerçant à la sauvette à Douala.

 

ADS

 

Lire aussi : Aristide Bounah s'insurge contre la démolition des enseignes publicitaires des commerçants
Lire aussi : Phillipe Tagne Noubissi : De vendeur à la sauvette à PDG des supermarchés Dovv

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS