Cameroun - Economie. Miel de l’Adamaoua, un business florissant

Alain MAZDA | Cameroon-tribune Mardi le 20 Septembre 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Plus de 10 000 litres produites par an et commercialisé à 5 000 F le litre. 20 000 acteurs interagissent dans la filière.

ADS


 
Ngaoundal, Makor, Bawa, etc. Sur le long du corridor de l’ancienne Transcamerounais, le miel coule toujours, un business assurément sucré. Réputées être des villes « mielleuses » de l’Adamaoua pour leur production longtemps artisanales, ces localités prennent un peu plus de considération avec de nouveaux « investisseurs ». Ce sont des coopératives et des initiatives des étudiants de l’École nationale supérieure des sciences agro-industrielles (ENSAI) de Ngaoundéré. La filière est sur une bonne pente avec le soutien de l’Etat. La ville de Ngaoundal servira de tremplin à l’activité avec un centre de collecte de miel. Une première dans la région qui a réussi une même expérience avec les centres de collecte de lait à Telo et Idool. Comme pour le lait, les bassins de production du miel dans la région de l’Adamaoua se trouvent être disséminées à travers une dizaine d’unités administratives sur les 21 que compte la région. Les arrondissements de Tibati, Ngaoundal, Meiganga et Mayo-Darlé étant de loin les plus grands pourvoyeurs. A Mayo-Darlé par exemple, trois types de variétés de miel sont cultivées. Leur qualité dépend des méthodes de culture. Il y a du miel blanc des roches et ceux cultivés dans les sous-sols.
Ceux-ci sont de loin les plus chers. Le prix pouvant flamber à 5000F le litre. Certains apiculteurs, ont même déjà exploré le Soudan et l’Arabie Saoudite dans l’arrondissement de Mayo-Darlé. A côté, on trouve une autre variété « écolo » cultivée par de nouveaux acteurs de la filière. Ils utilisent des techniques à l’ancienne avec des ruches faites de paille et des ronces. On en dénombre une dizaine à Ngaoundal. Les autorités en charge de l’élevage font des efforts pour organiser la filière. De l’avis du Dr Moussa Yaya, délégué régional du MINEPIA, la structuration de la filière commence par une organisation des techniques de culture. Pour lui, cette source de devise qui peut supplanter l’élevage devra se mettre aux standards comme c’est le cas du miel d’Oku pour rester un label. Certes, on en dénombre à ce jour, plus de 20 000 acteurs qui interagissent dans la filière. Avec une quantité de 10 000 litres de miel par an. La traçabilité n’est pas encore fiable puisque les acteurs dans le domaine agissent individuellement. Avec des produits dérivés, il va sans dire que les gains doubleront lors des prochaines années.  
 




Mohamat Illiassou: le « roi » des abeilles

Notable à Mbarnam-Ngaoundal, apiculteur de plus de trente ans s’est bâti en répandant son nectar par-delà les frontières de l’Adamaoua.

« Yérima N’djoumri » (Prince du miel) ou « Djaouro Nya’aki » (Sa majesté des abeilles), c’est selon. A Ngaoundal, si vous cherchez Mohamat Illiassou, mieux vaut recourir à l’un ou l’autre de ces appellations. Un nom de baptême « reconnu d’utilité publique » comme aime  bien en blaguer Souaibou Zourmba, sous-préfet de Ngaoundal, l’une des 21 unités administratives de l’Adamaoua dont l’apiculture colle si bien à l’activité économique. Outre ses fonctions traditionnelles de notable à la cour du lamido de Mbarnam-Ngaoundal, Mohamat Illiassou mène depuis maintenant cinq ans, l’activité d’apiculteur. Le business semble plutôt florissant, à en juger par les recettes enregistrées au terme d’une vente dans l’une des gares de chemin de fer de la ville. « Le train nous laisse au moins 400 000 F de bénéfice à chacun de ses passages », indique-t-il.
L’histoire de ce notable trentenaire n’a pour autant rien d’un héritage parental. Du miel, ni son  père, encore moins un proche de sa famille n’a tenté l’aventure par le passé. « J’ai lu quelque part que pour monter une bonne affaire, il faut une bonne idée qui résout un problème », relève Mohamat Illiassou. Le déclic lui vient dans le train, lors d’un voyage pour Douala où il écoule son pistache. A son retour, il passe la commande des ruches à l’ancienne chef des fabricants de vannerie. Des champs, il en disposait déjà. C’est ainsi qu’il va installer ses ruches dans tous les arbres de son champ, y compris les espaces forestiers vierges alentours. Il se fait aider par ses femmes et enfants. L’opération prend un mois. Au fil du temps et des expériences, l’apiculteur a pu améliorer sa technique. La chaîne de distribution étant maitrisée, il met un point d’honneur sur la qualité. Pour lui, son produit sera toujours le meilleur, puisqu’il est tiré de la nature. Il est aussi bio, puisqu’il est extrait en respectant l’environnement. Pas de technique d’enfumage. Ce qui contribue à « un contrat de confiance avec ses abeilles ». Actuellement, il récolte deux fois l’an à raison de 100 litres. Le prix du litre pouvant s’envoler à 5000 F. Comme les autres apiculteurs de la ville, il attend l’ouverture officielle par le ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (MINEPIA) du Centre de collecte de miel de Ngaoundal dont les travaux sont achevés.

ADS

 

Lire aussi : Aristide Bounah s'insurge contre la démolition des enseignes publicitaires des commerçants
Lire aussi : Phillipe Tagne Noubissi : De vendeur à la sauvette à PDG des supermarchés Dovv

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS