Le fils aîné du premier président du Cameroun a été installé lundi 14 janvier 2013, au poste de président du conseil d’administration de la Société hôtelière du Littoral (Sohli), propriétaire de l’hôtel qui a abrité cette cérémonie.

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Heureux comme Mohamadou Badjika Ahidjo, qui en l’espace de deux ans, a été propulsé au firmament au travers de deux décisions du chef de l’Etat. D’abord en décembre 2011, Paul Biya fait du fils aîné de son prédécesseur au palais de l’Unité, un ambassadeur itinérant. Ensuite, président du conseil d’administration (Pca) de la société hôtelière du Littoral (Sohli), par ailleurs, propriétaire de l’hôtel Sawa. Suffisant pour que le ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minimidt) relève, à grand trait, que «Mohamadou Ahidjo a été désigné par le président de la République». A cet effet, Emmanuel Bondé a effectué un déplacement à Douala, pour procéder lundi 14 janvier 2014 à l’installation du nouveau Pca de la Sohli. Mohamadou Ahidjo prend les rênes de la Sohli dans un contexte où l’hôtel Sawa a trouvé ses marques, s’efforce de consolider les acquis et d’améliorer ses performances. Est-ce à dire que le nouveau Pca qui remplace Abdoulaye Souaïbou, décédé en octobre 2012, va se tourner les pouces ? Que non !

Le Minimidt n’est pas passé par monts et vaux pour souligner que les indicateurs économiques sont positifs et confortent sa «conviction» que la Sohli a «sa partition à jouer dans l’atteinte par le Cameroun de l’émergence en 2035. C’est donc à vous qu’incombe désormais la lourde, mais exaltante charge de conduire l’embarcation Sohli», relève le patron des Mines au Cameroun qui actait comme tutelle de la Sohli. En rappel, c’est le 15 novembre 1978 que le président Ahmadou Ahidjo, premier président de la République du Cameroun inaugure l’hôtel Sawa dans l’optique de doter Douala d’un hôtel quatre étoiles. La gestion est alors confiée à un groupe international Novotel. Avec la crise économique, le groupe Novotel s’est désengagé en 1991 et l’Etat par le canal de la Société nationale d’investissement (Sni) a maintenu les activités de l’hôtel Sawa. En 2005, un incendie décime la cuisine et le restaurant au point de compromettre les chances de survie de la structure.


Calculs politiciens

Pour certains observateurs avertis du landernau sociopolitique camerounais, la nomination de Mohamadou Badjika Ahidjo, déjà ambassadeur itinérant depuis le 9 décembre 2011, participe de la décrispation de la tension réelle ou supposée, entre Paul Biya et la famille Ahidjo qui ne s’accordent pas sur les conditions du rapatriement de la dépouille du président Ahidjo, dont les restes sont enfouis en terre sénégalaise depuis 1989. Dr Aboya Manassé Endong, aujourd’hui professeur, notait en décembre 2011 dans les colonnes de Mutations, que la nomination de Mohamadou Ahidjo comme ambassadeur itinérant «rentre dans le registre des plus grands coups politiques jamais réussis par Paul Biya». Avec ce nouvel acte de confiance ou de récompense du président de la République à l’endroit de l’ancien maire de Garoua, sommes-nous éloignés des calculs politiciens ? Pas si sûr ! Eu égard à la proximité idéologique entre l’Undp, parti politique auquel appartient le nouvel promu, et le Rdpc et dont la combinaison a débouché sur ce qui a été convenu d’appeler la Majorité présidentielle, laquelle regroupe en outre d’autres micro-formations politiques. Vous avez dit phagocytose ?

Alain NJIPOU


Mohamadou Badjika Ahidjo: Un capitaine dans l’administration

L’émotion est à son comble. Mohamadou Badjika Ahidjo, après son installation comme Pca de la Sohli fait une déclaration à la presse. Lundi 14 janvier 2013 à Douala : «C’est un sentiment de satisfaction pour avoir été porté à la tête de la Sohli. Merci au chef de l’Etat d’avoir pensé à ma modeste personne. Je suis satisfait, ce d’autant plus que c’est feu mon père,… (un lapsus, Ndlr)…c’est feu le président Ahmadou Ahidjo qui a inauguré cet hôtel». Suffisant pour traduire l’état d’esprit de cet ancien pensionnaire de l’Ecole militaire interarmées (Emia), promotion « Dixième anniversaire» qui a gravi les échelons jusqu’au grade de capitaine avant de rentrer dans la vie civile et politique. Le fils aîné de feu président Ahidjo, né le 4 avril 1947 à Garoua, a effectué avec brio ses études primaires et secondaires aussi bien à Garoua qu’à Maroua avant de déposer ses valises à Yaoundé pour une formation à l’Emia et un début de carrière dans le métier des armes.

Entretemps, il atterrit à la Société de développement du coton (Sodécoton) où il a roulé sa bosse comme cadre. Homme politique, Mohamadou Badjika Ahidjo a été maire Undp de Garoua et député à l’Assemblée nationale sous la bannière du parti que dirige Bello Bouba Maïgari, une fonction qu’il a exercée jusqu’à sa nomination le 9 décembre 2011 comme ambassadeur itinérant. Marié et père d’un enfant, le Pca de la Sohli, selon ses proches, est un travailleur acharné dont la simplicité et le sens de l’organisation vont apporter certainement des innovations sur un plan d’ensemble, dans la gestion de la Sohli. Croit savoir Emmanule Bondé qui rêve que le Sawa hôtel soit un cadre qui contribue à l’attrait des investisseurs vers la destination Cameroun.

 

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