Cameroun - Musique. Musique camerounaise:les jeunes au pied du mur

Grégoire DJARMAILA | Cameroon-tribune Jeudi le 22 Juin 2017 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Face à la concurrence des anciens succès et des sonorités étrangères, la jeune génération doit faire ses preuves

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La 36è édition de la Fête de la musique s’est célébrée hier à travers le monde. Au Cameroun et principalement dans les villes de Yaoundé et Douala, cette célébration a donné lieu à des concerts offerts gratuitement par des artistes, tous âges confondus, amateurs et professionnels. Elle a surtout permis aux mélomanes de  réécouter les œuvres de ceux qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire de la musique camerounaise. On peut citer de manière non exhaustive Manu Dibango, André Marie Talla, Toto Guillaume, Grace Decca, Henri Dikongue, Anne Marie Nzie, Messi Martin,  Nelle Eyoum, Eboa Lottin, Ekambi Brillant, Ben Decca,  Richard Bona, Mbarga Soukous, Nkodo Sitony… Chacun à sa manière a contribué à hisser l’art musical camerounais le plus haut possible sur la scène internationale. En plus des sonorités envoutantes et percutantes, ces vielles gloires font toujours rêver une génération de mélomanes. Dans la polémique des générations, une certaine opinion tend à croire que la musique camerounaise d’avant était porteuse de «message » et qu’aujourd’hui nombre de chansons sont vides.


Chaque époque ayant ses réalités, l’univers musical  camerounais aujourd’hui est à l’image de l’auberge espagnole. Les rythmes et les styles ont changé. Les  mentalités aussi. Il y a toujours dans la jeune garde, ceux qui vendent honorablement le nom du Cameroun au-delà des frontières nationales. Cette légion d’honneur est composée des artistes comme Lady Ponce, X-Maleya, Kareyce Fotso, Sergeo Polo, Sally Nyolo, Charlotte Dipanda, Richard Bona. On remarque dans leurs productions, marketing et stratégies, une dimension professionnelle qui les situe au-dessus du lot.


Mais à coté, la razzia de la musique urbaine a jeté sur le marché discographique des productions diversement appréciées par le public. Les phénomènes Maahlox le Vibreur avec son morceau à polémique « Ça sort comme ça sort », et Franko avec son single à scandale « Coller la Petite » ont révélé au grand jour les différentes facettes de cette musique. Pour certains, l’auteur de « Coller la Petite » a consacré l’apogée de la dérive pornographique alors que  pour d’autres, ce tube constitue une inspiration géniale. Mais la  chanson, qu’elle divise ou « enjaille », n’a laissé personne indifférent. Rien à voir avec « La sauce » de Reniss, apprécié par plus d’une génération de mélomanes. Le choc de gout et de vision vient certainement des subtilités langagières. La musique urbaine empruntant plus au pidgin ou au camfranglais, et longtemps considérés comme des langues de voyous.


Loin du style sarcastique d’Eboa Lotti,  les expressions familières typiquement camerounaises ou issues de néologismes scandées par Stanley « Hein Père »,  Jovi « Mets l’argent à terre », Mink’s « Le gars-là est laid », Janea Pol’Anrhy « Tu dors ta vie dort »,  Tenor « Kabangondo » ont réussi à se populariser et à conquérir les foules.


La musique camerounaise affronte aussi aujourd’hui la concurrence de la musique nigériane. La nouvelle génération d’artistes nigérians fait une véritable irruption dans l’univers musical camerounais. Dans tous les points chauds du pays, les chansons de P-Square, Flavour, Chidinma, Yemi Alade, Davido,Tekno Miles, etc. sont sans cesse distillées. Si la part belle était faite aux artistes ivoiriens et congolais, il y a quelques années, la donne a changé aujourd’hui.
 

 

 

 Joseph Martial Essaneme: « Certains s’égarent »

Sans emploi

« Je pense que la musique camerounaise a beaucoup évolué depuis un certain temps. Les jeunes artistes essayent de s’améliorer un peu  avec des textes éducatifs dans leurs chansons, malgré qu’il y a certains qui s’égarent et composent des chansons qui ne répondent aux attentes du public. On remarque qu’il n’y a pas de relais entre la musique de l’époque et celle d’aujourd’hui. Il manque un engagement de l’artiste dans la sauvegarde du patrimoine ».

 

 Christiane Edoa:  « Il n’y a pas de message»

Ménagère


« Je n’apprécie pas tellement la musique camerounaise de maintenant parce qu’elle tend à des récitations. Le plus souvent, il n’y a pas de message or, avant quand Nkodo Sitony ou Mbarga Soukouss chantaient, c’était très beau à suivre, agréable à danser  et on pouvait suivre les paroles et les messages envoyés au public, contrairement à ce qui se passe maintenant ».

 

Susan Eyoh: “ Some Lack Inspiration”

University student


“The Cameroonian music is very interesting depending on the artist. Some just sing whatever comes to their minds, which sometimes has no meaning. This shows that they engaged in music probably due to hardship or poverty. These are artists like Maahlox, Francko. Meanwhile others transmit important messages through their songs like; Charlotte Dipanda, Ben Decca and the rest.”

 

Louis Belinga: “There Is No Meaning In The Songs”

Retired civil servant


“I really don’t appreciate the Cameroonian music of today because there is no meaning in what they sing. In the times of lucky Dube and James Brown, we had real music with meaning which made us move. I cannot find myself in a place where there is recent music and enjoy but anywhere I get ancient songs I stop to listen and even dance to the rhythm.”
 

 

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