Nigeria. Nigeria: les USA craignent des attentats après un assaut d'islamistes radicaux

AFP Dimanche le 06 Novembre 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
DAMATURU (Nigeria) (AFP) - (AFP) - Les USA ont mis en garde contre de possibles attentats au Nigeria après un assaut d'islamistes radicaux ayant fait au moins 150 morts vendredi dans le nord-est, où les habitants ont célébré dimanche la fête musulmane de l'Aïd al-Adha dans la peur et la tristesse.

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Vendredi soir, la ville de Damaturu a été secouée par plusieurs attaques contre des postes de police et des églises, dont une menée par un kamikaze. Au moins 150 personnes ont été tuées et une centaine blessées dans ces "actes atroces" dénoncés par le président Goodluck Jonathan et revendiqués par la secte islamiste radicale Boko Haram.

L'ambassade des Etats-Unis au Nigeria a mis en garde dimanche contre de possibles attentats de ce groupe ces jours-ci dans la capitale Abuja, dans un message diffusé aux Américains au Nigeria.

"Suite aux récentes attaques de Boko Haram (...) l'ambassade des USA a reçu des informations selon lesquelles Boko Haram pourrait prévoir d'attaquer plusieurs lieux et hôtels d'Abuja", indique le message obtenu par l'AFP.

Elle nomme le Nicon Luxury, le Sheraton Hotel et le Transcorp Hilton Hotel, des lieux prisés par les hommes politiques, les hommes d'affaires, les diplomates et les expatriés en général.

La menace d'attaques concerne la période de célébration de l'Aïd al-Adha, la fête du Sacrifice, mais l'ambassade précise ne pas disposer d'indications précises quant à leur possible survenue. L'Aïd était célébré dimanche au Nigeria, et lundi et mardi ont été décrétés jours fériés.

Le pape Benoît XVI a lancé un appel pour le Nigeria, dimanche, lors de la prière de l'Angelus, afin qu'il soit mis "fin à toute violence", en soulignant que la haine et les divisions ne peuvent pas résoudre les problèmes.

La fête de l'Aïd al-Adha endeuillée à Damaturu sous couvre-feu

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Dimanche matin, des milliers de musulmans s'étaient réunis sur le principal lieu de prière de Damaturu à l'occasion de la grande fête musulmane, sous la surveillance de policiers.

"C'est une saison de deuil et de célébration en même temps", a déclaré un habitant, Aisami.

L'Aïd al-Adha n'a pas été une fête cette année pour Gudusu, quinquagénaire qui a perdu son jeune frère.

Après l'avoir enterré samedi, il priait pour lui, entouré d'amis devant sa maison dans le quartier Gwange et ne décolérait pas contre Boko Haram.

"J'ai toutes les raisons d'être en colère, ces gens ont détruit ma vie en tuant mon seul frère", dit-il.

Police et armée patrouillaient dans les rues de la ville sous couvre-feu de 18H00 à 06H00 du matin (17H00 GMT à 05H00 GMT). Des véhicules incendiés et des bâtiments endommagés étaient visibles.

Par la voie d'un porte-parole présumé, Boko Haram a revendiqué les attaques à Damaturu ainsi que celles survenues quelques heures plus tôt à Maiduguri, capitale de l'Etat voisin de Borno, où quatre kamikazes se sont fait sauter sans faire d'autre victime.

La secte, particulièrement active dans le nord-est, a mené de nombreuses attaques à la bombe et avec des armes à feu. Elle a revendiqué l'attentat suicide contre le siège de l'ONU à Abuja le 26 août, qui a fait 24 morts.

Policiers et soldats sont ses cibles de prédilection et dimanche encore, le chef de la police de Maiduguri Simeon Midenda a affirmé à l'AFP que des membres présumées de Boko Haram avaient assassiné un policier dans cette ville au cours de la journée.

Il semble que les explosions en série de vendredi soient l'assaut le plus meurtrier de la secte.

En prévision de possibles troubles à l'occasion des festivités de l'Aïd, la police avait été placée dès vendredi en "état d'alerte rouge" dans tout le pays.

Le nord du Nigeria - pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 160 millions d'habitants - est majoritairement musulman tandis que le sud est à dominante chrétienne. Le pays connaît régulièrement des épisodes de violence à caractère ethnique et religieux.

A Abuja, des policiers ont gardé dimanche l'entrée de mosquées et d'églises, où les fidèles étaient parfois passés au détecteur de métaux.

A Damaturu, le QG de la police a été détruit. Les assaillants ont attaqué des postes de police et des églises avant d'engager le combat avec les forces de sécurité.

Dans un quartier majoritairement chrétien, appelé Jérusalem, six églises ont notamment été attaqués à la bombe.

"Toute la ville est traumatisée", a souligné un habitant, Edwin Silas.

Selon Ibrahim Farinloye, porte-parole de l'agence de secours nigériane, les attaques et les combats ont fait des victimes dans différentes couches de la société.

"Parmi les morts, selon lui, il y a à la fois des musulmans, des chrétiens, des civils, des soldats, des policiers et des personnels d'autres organisations paramilitaires".

Le principal parti d'opposition, Action Congress of Nigeria (ACN), s'est dit "horrifié" par l'ampleur des attaques dans un communiqué reçu dimanche et a appelé les responsables de la sécurité à "démissionner ou être renvoyés".
 

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