Opération Epervier. Opération Epervier: Yves Michel Fotso fait paniquer 66 détourneurs de fonds publics

Marlyse Sibafo | La Nouvelle Mardi le 28 Février 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Sa décision de collaborer désormais avec l'Etat pour procéder au recouvrement de toutes ces sommes d'argent faramineuses est en ce moment entrain de semer un vent de panique parmi les prédateurs. L'ancien PCA de la CBC serait aujourd'hui le seul à détenir la clé des codes secrets de tous ces comptes...

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Yves Michel Fotso a-t-il décidé de rembourser à l'Etat les 7,5 milliards de FCFA dans un délai de 90 jours à compter de la date de signature d'un protocole d'accord qui serait en discussion entre l'Etat du Cameroun et lui? C'est une certitude, puisque la rumeur faisant état de ces discussions sécrètes circule dans certains milieux de la capitale depuis plus d'un mois. Seulement, a-t-il déjà livré, comme l'exigeait l'un des préalables de la signature de ce protocole d'accord, les codes secrets des comptes bancaires à l'étranger de certaines personnalités? Sans doute, puisque cette clause était un préalable incontournable dans ces tractations qui se font depuis quelque temps loin des projecteurs.

D'ailleurs, de nombreux analystes en sont convaincus en affirmant qu'il ne serait pas à sa première collaboration avec les tenants du régime d'Etoudi. Ils se souviennent à cet effet que c'est lui qui aurait fourni aux éléments de la police judiciaire, la tonne de documents explosifs qui accablent aujourd'hui l'ancien ministre d'Etat Sg/Pr, Jean-Marie Atangana Mebara. En se prêtant au jeu, concluent-ils sans ambages, Yves Michel Fotso ne serait pas à sa dernière collaboration, même si tout le monde dans le sérail demeure songeur sur l'amplitude du prochain grand écart du fils du milliardaire de Bandjoun, aujourd'hui acculé à ses derniers retranchements.

Pourtant, tout n'a jamais été ce long fleuve tranquille qu'on voit aujourd'hui. Au départ rétif au méa-culpa, l'ancien Adg de la Camair s'est toujours persuadé que bien des choses allaient changer à la tête du pays avant le scrutin d'octobre 2011. Ce qui, assurément, l'a poussé à crier sur tous les toits son innocence en ameutant à travers les colonnes des journaux délibérément appelés en renfort, l'opinion nationale et internationale. Alors, qu'est-ce qui a bien pu pousser Yves Michel Fotso à changer d'attitude? Certains pensent que sa mise à l'écart de la gestion du richissime patrimoine familial serait pour beaucoup dans ce changement du fils du milliardaire de Bandjoun. D'autres y voient le soudain désintérêt des protecteurs français à l'égard de la «Marafa connection».

De toutes les façons, beaucoup d'entre eux sont unanimes à penser qu'en voyant le sol se dérober davantage sous ses pieds, depuis plusieurs mois qu'il est incarcéré à la prison centrale de Kondengui, l'ancien Pca de la CBC aurait accepté, le vinaigre à la bouche, le deal imposé par les autorités, même si le ton comminatoire des interlocuteurs aurait toujours été insupportable. Seulement, le deal ne pourrait pas être respecté à moitié. D'où le vent de panique qui a commencé à gagner le sérail où l'on est aujourd'hui suffisamment informé sur certains tenants et aboutissants de ces tractations secrètes entre Yves Michel Fotso et l'Etat.


Sms

Depuis la semaine dernière, en apprenant qu'il a décidé de rembourser à l'Etat les fonds détournés, dans ces milieux, l'on a commencé à retenir son souffle. Chacun se demandant à quelle sauce il sera mangé, si l'ancien Pca de la CBC a enfin lâché le gros morceau. Pourtant, dans ces milieux, la plupart n'ont jamais douté de la capacité du fils du milliardaire de Bandjoun à résister jusqu’au bout à la tentation à délier sa langue. Pour le prisonnier de luxe de Kondengui, ce qui a très vite été pris comme une sorte de trahison des autres membres de la coterie. D'où le courroux perçu à travers les «Sms» envoyés il y a quelques temps à certains d'entre eux. A l'un d'eux, il signifiait avec dépit et colère que sa patience avait des limites. «Posez ces questions au directeur du Cabinet civil (Dcc) de cette époque là, champion des biens mal acquis ou alors à Monsieur Yves Michel Fotso. S'ils ne vous répondent pas, nous vous promettons de le faire à leur place dans un de nos prochains numéros», indique le E-mail qu’Yves Michel Fotso fait parvenir par le biais d'un intermédiaire qui s'appelle Julio, à certaines rédactions, pour confirmer l'authenticité du contenu de ces «Sms», publiés par certains journaux, il y a plus de 6 mois. Mais depuis qu'ils ont appris la semaine dernière à travers les colonnes d'un quotidien de la place, qu'il veut rembourser 7,5 milliards à l'Etat, tous ont commencé à vite déchanter.

Ils se disent qu'au bout d'une patience qui avait déjà commencé à signaler ses limites à travers son agitation dans les médias et certains groupes de pression, Yves Michel Fotso ne peut pas avoir accepté ce remboursement, sans au préalable avoir livré les codes secrets, des comptes bancaires de certaines personnalités actuellement dans le viseur de l'Opération Epervier. Avant que lui-même ne connaisse, si possible, par la suite le même destin de mouchoir jetable. Dans ces milieux, l'on parle de plus en plus d'une liste de 66 personnes (ministres, Dg de sociétés publiques, hauts fonctionnaires, etc.) concernées par ces avoirs estimés à plus de 10 000 milliards de FCFA qui seraient dans des comptes domiciliés dans plusieurs banques étrangères. Même si nos sources se refusent pour le moment à donner les noms des propriétaires de ces comptes, elles avouent toutefois qu'en tant qu'ancien Pca de la CBC, Yves Michel Fotso serait aujourd'hui la personne la plus indiquée pour permettre à l'Etat de mieux voir clair dans ces gigantesques dépôts bancaires à l'étranger et dans l'identité de ceux des prédateurs censés posséder d'importants intérêts dans les grandes entreprises françaises ou européennes.

Sur un autre plan, nos sources affirment que le réalisme de certains dignitaires bamiléké de l'Ouest aurait lui aussi joué en faveur du fléchissement très remarquable de leur fils. Ce qui démontre à souhait que, bien que mystérieusement discrets depuis l'arrestation de Yves Michel Fotso, ces dignitaires de l'Ouest ne demeurent pas moins préoccupés par le sort du fils de l'un de leurs pairs qui n'a jamais caché son engagement politique au sein du Rdpc. On prétend que Paul Biya, lui-même, lui doit une dette de sang dans le succès électoral d'octobre 1992. Ami personnel du président de la République, Victor Fotso est toujours apparu comme le plus constant des pourvoyeurs de fonds du régime au pouvoir. Est-ce pour cela que, malgré les déboires de son fils, il n'a perdu aucun intitulé des nombreuses et différentes fonctions, occultes et officielles, qu'il rend à son ami?


 

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