Cameroun - Réligion. Pédophilie dans l’Église : le silence coupable de l’archevêque camerounais Joseph Atanga

Georges Dougueli | Jeune Afrique Mardi le 28 Mars 2017 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’archevêque camerounais Joseph Atanga s’est retrouvé au cœur d’un reportage de France 2 sur la pédophilie dans l’Église. Il aurait couvert des prêtres mis en cause.

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Si l’omerta en vigueur dans l’Église catholique avait un visage africain, ce serait le sien. À son corps défendant, Mgr Joseph Atanga, l’archevêque de Bertoua (Est), est devenu une célébrité. Près de 2,2 millions de téléspectateurs français (9,8 % de part d’audience) ont assisté à l’embarrassante interview du prélat camerounais par un journaliste de l’émission Cash Investigation – diffusée sur France 2 le 21 mars.

Manifestement, Mgr Atanga, 64 ans, n’avait pas été prévenu du sujet de l’entretien : « Pédophilie dans l’Église : le poids du silence ». On plaindrait presque ce jésuite à la carrière cléricale jusqu’à présent sans tache. Lui qui avait cru bien faire en demandant, le 2 juin 2015, dans une lettre au supérieur des Frères de Saint-Jean, le rappel de prêtres de cette communauté installée dans la région de Bertoua depuis vingt-cinq ans, après qu’une série d’agressions sexuelles envers de jeunes adolescents avait suscité des plaintes devant la justice.

    Non, je ne cache pas les faits mais je ne ferai aucun commentaire

Il affirmait alors « avoir pesé de tout son poids » pour éviter que « les frères mis en cause [soient] traînés devant les tribunaux, au risque de ternir l’image de [l’]Église ». Les prêtres soupçonnés avaient donc été rapatriés en France en catimini.

D’abord déstabilisé face au journaliste, Mgr Joseph Atanga s’est vite repris. Avec la ténacité d’un politicien madré, il s’est accroché à la porte d’entrée de l’alcôve où l’enquêteur tentait de l’entraîner. « Cette lettre ne devrait pas être là [entre vos mains] », a-t‑il répété.

Manifestement plus soucieux de délégitimer son interlocuteur que de répondre à la question : « Avez-vous cherché à cacher les faits ? » « Non, je ne cache pas les faits mais je ne ferai aucun commentaire », s’est-il défendu sans convaincre.

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