Une trentaine de minutes d’un entretien au sommet vendredi dernier dans la bibliothèque privée papale. Hormis la place Saint Pierre grouillant de pèlerins et de touristes, dont le bruissement des pas et des paroles et celui des cliquetis des appareils-photos crée une ambiance continue de kermesse, tout invite au calme et au recueillement une fois franchis les murs du Vatican.

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A l’arrivée, vendredi dernier à 10h30 , du cortège présidentiel sur la cour d’honneur (place Saint Damase) des appartements de travail du Saint Père, chef de l’Etat du Vatican, entourée de bâtiments plutôt austères, le commandant du détachement de la garde suisse composé de douze « soldats » rompt le silence. Il rend les honneurs conformément au protocole des visites officielles. Le président de la République et Mme Chantal Biya ainsi que les membres de la suite officielle sont aussitôt conduits vers le second étage du palais apostolique. Précédés par des responsables du protocole papal en tenue d’apparat dont certains bardés de multiples décorations, le chef de l’Etat, son épouse et sa suite passent par trois loggia ou salles aux noms évocateurs pour l’histoire de leur construction (loggia Clementine, salla Sedaria ou loggia di Raphaelo et loggia Saint Ambroise). Ils avancent, à pas feutrés, silencieux, en procession. Dans les couloirs et les salles, les lumières sont tamisées. A peine le marbre du sol et des murs renvoie-t-il l’écho des pas.

A l’entrée principale de la bibliothèque privée, la même salle et le même décor depuis un siècle environ selon une source vaticane, le pape François, souriant, dans une tenue immaculée, vient accueillir son hôte. Le temps de laisser fixer les images de la poignée de main historique, puis les deux chefs d’Etat s’installent. C’est leur première rencontre. Historique ! Seul, à leurs côtés, le traducteur de l’italien au français (le pape s’exprime d’ailleurs en français), l’abbé Kisito Ouedraogo du Burkina Faso en service au Saint Siège. L’échange, à huis clos, dure une trentaine de minutes. Le pape et son hôte changent de place dans la même salle. Les membres de la délégation camerounaise sont introduits. Le président de la République présente son épouse. Mme Chantal Biya effectue une flexion du genou droit et s’incline respectueusement devant Sa Sainteté le pape François. Le chef de l’Etat présente les autres membres de sa suite qui, tour à tour, viennent saluer le Saint Père. Il s’agit notamment de : Amadou Ali, vice-Premier ministre chargé des Relations avec les Assemblées ; Pierre Moukoko Mbonjo, ministre des Relations extérieures ; Martin Belinga Eboutou, ministre, directeur du Cabinet civil ; Paul Atanga Nji, ministre chargé de mission à la présidence ; le contre-amiral Joseph Fouda , conseiller spécial ; Luc Sindjoun, conseiller spécial ; Antoine Zanga, ambassadeur du Cameroun au Vatican ; Dominique Awono Essama, ambassadeur du Cameroun en Italie ; Simon Pierre Bikele, chef du protocole d’Etat. Le pape fait offrir des chapelets à toutes ces personnalités, induisant, le cas échéant, la prière à la Vierge Marie.

La cérémonie s’achève par la présentation des cadeaux, symboles d’amitié. Le chef de l’Etat a apporté à son illustre hôte deux statues. La statue de la Vierge à l’Enfant, œuvre de Jean Lambert Rucki, en bronze, ciselée main avec des finitions en dorure ; le couvercle de l’écrin contenant l’œuvre porte, sur sa face extérieure les armoiries, en dorure du pape François et sur la face intérieure le drapeau du Cameroun. Il y a lieu de rappeler que le Cameroun a été consacré à Marie Reine des Apôtres le 8 décembre 1890 et que le pape François vient de dédier le monde à Marie Cœur Immaculé. L’autre statue, Saint François d’Assise, est du même auteur. Toutes les deux sont dédicacées : « Au Pape François Le président de la République du Cameroun et Mme Chantal Biya. Cité du Vatican, 18 octobre 2013. » Le troisième cadeau comprend des chasubles avec étoles dont les broderies ont été réalisées par les Sœurs de la congrégation des filles de Marie à Yaoundé sur la base des œuvres du révérend Père Engelbert Mveng de regrettée mémoire. Quant au pape François, son présent consistait en une médaille frappée de ses armoiries. Après le départ du chef de l’Etat de la salle, le pape François, avec une grande simplicité, a salué et béni tous les journalistes et techniciens ayant couvert la cérémonie.

La visite officielle s’est achevée par un entretien entre le président Paul Biya et Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les relations avec les Etats (ministre des Affaires étrangères) qui agissait en lieu et place du secrétaire d’Etat Mgr Pietro Parolin empêché pour cause de convalescence. En quittant la place Saint Damase, Le chef de l’Etat a de nouveau reçu les honneurs des gardes suisses.
 

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