Présidentielle 2011. Présidentielles 2011: mille raisons pour reporter les élections

Edmond Kamguia K. | La Nouvelle Expression Mardi le 26 Juillet 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
A deux mois et deux semaines de l’élection présidentielle supposée se dérouler autour du 11 octobre 2011, tout ou presque plaide en faveur du report de cette élection.Bien que la date de l’élection présidentielle ne soit pas officiellement connue, le calendrier des dernières élections laisse penser que le scrutin présidentiel est prévu celle année au mois d’octobre prochain. Comme en 2004, comme en 1997, comme en 1992.

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Exceptées la présidentielle du 12 octobre 1997, les autres élections se sont déroulées un 11 octobre. Et l’on serait en droit d’attendre que la prochaine élection présidentielle se déroule soit le 11 octobre 2011 qui tombe un mardi, soit à une date rapprochée, par exemple le dimanche 9 octobre 2011, un jour approprié pour les élections dans notre pays.Mais, il est possible que l’élection présidentielle soit reportée à l’année prochaine, dans le cadre des élections générales englobant également les municipales et les législatives.

Les dernières élections couplées municipales et législatives s’étant déroulées le 22 juillet 2007, ces élections générales, dans cette hypothèse, ne pourraient pas se tenir avant le 22 juillet 2012. Date correspondant à la fin du mandat des conseillers municipaux et députés de la nation. Les raisons qui militent en faveur d’un report de l’élection présidentielle sont nombreuses.

Renforcer la participation

Il y a d’abord le défi de la participation qui n’est pas toujours relevé malgré la sensibilisation intense d’Elections Cameroon (Elecam), du gouvernement et du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir, qui continuent d’encourager les Camerounais à aller s’inscrire massivement pour faire valoir leur droit de vote. Face à la grande désaffection des citoyens électeurs vis-à-vis des élections au Cameroun, le président de la République a même fait baisser le prix et ensuite rendu gratuite la délivrance de la carte nationale d’identité.

Les Camerounais ne se pressent toujours pas pour aller s’inscrire sur les listes électorales dans les bureaux d’Elecam. Dès lors, réaliser l’opération d’au moins 8 millions d’électeurs devient impossible d’ici octobre 2011 ! Environ 2 millions de nouveaux inscrits auxquels il faut ajouter les quelques 5 millions d’électeurs du fichier non nettoyé du Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation(Minatd) !

Il faut poursuivre et achever le nettoyage du fichier électoral du Minatd qui comporte encore des noms de personnes décédées, des noms redondants et autres déchets pour connaître le chiffre exact des électeurs camerounais. Par ailleurs, le délai de la délivrance gratuite de la carte nationale d’identité s’achève à la date du 31 août 2011. Date qui correspond théoriquement au moment de la convocation du corps électoral par le président de la République, au cas où l’élection présidentielle se déroulerait effectivement le 11 octobre 2011.

Donner du temps à Elecam

Il y a ensuite le temps imparti aux responsables nationaux et des démembrements d’Elecam pour achever les préparatifs de d’organisation matérielle du scrutin. Que peuvent-ils raisonnablement faire à deux mois et deux semaines de l’élection présidentielle ? Ce temps paraît d’autant plus court que le président de la République a récemment nommé six nouveaux membres du Conseil électoral d’Elecam qui ont besoin d’un certain temps pour s’imprégner de leurs missions, descendre sur le terrain et renforcer une mobilisation efficace pour l’organisation d’élections justes, régulières et transparentes. Veiller aussi à ce que la carte d’électeur soit remise à temps à toutes les personnes inscrites sur les listes électorales qui en remplissent les conditions.

Mieux, Elecam doit se préparer à l’éventualité de la participation effective des Camerounais de la diaspora à l’élection présidentielle. La loi les y autorisant a été adoptée et promulguée et les décrets d’application peuvent être signés par le président de la République à tout moment. Certes, la question de la double nationalité doit encore être examinée et solutionnée pour en finir avec les doléances de nos frères et sœurs de la diaspora qui ont acquis la nationalité de leur pays d’accueil pour diverses raisons parfois soutenues.

Bulletin de vote unique et déclaration de biens

Un des avantages qu’il y a à reporter l’élection présidentielle est justement de se donner le temps limité et non illimité, avec un calendrier connu et négocié avec l’opposition, pour améliorer le processus électoral et régler les derniers détails pour renforcer la démocratie. Dans cette perspective, on peut envisager un bulletin de vote unique pour l’électeur qui pourrait voter à la fois pour les municipales, les législatives et l’élection présidentielle le 22 juillet 2012 ou le 11 octobre 2012, si le principe est de faire du mois d’octobre le mois des élections au Cameroun.

Ce qui peut aussi être fait entre-temps. On pourrait de nouveau examiner la possibilité d’organiser une élection présidentielle à deux tours ! C’est enfin l’occasion idoine pour le président de la République de signer les décrets d’application de la loi sur la déclaration des biens et avoirs. Ce qui permettrait enfin la mise en place de la Commission de réception des déclarations de biens des futurs candidats aux élections présidentielles, législatives et municipales.

Organiser les trois élections ensemble permet non seulement de réduire les coûts de trois élections organisées à des dates séparées, mais aussi permet de ne pas faire de 2011 et 2012 deux années électorales qui auront des conséquences négatives sur le fonctionnement de l’administration. Les fonctionnaires et agents de l’Etat ayant l’habitude de déserter les bureaux pour se jeter dans la campagne électorale, pour le compte du parti au pouvoir !!!

S’il permet d’organiser les trois élections en 2012, Paul Biya permettra aux candidats de son parti à la députation et au Conseil municipal de mieux s’impliquer dans la campagne électorale pour eux-mêmes et pour le candidat du Rdpc à l’élection présidentielle. Car, depuis que des pontes du régime et du Rdpc subissent les foudres de l’Opération Epervier qui les a conduits en prison, c’est la prudence et la vigilance dans l’administration, à la direction des sociétés d’Etat et dans les rangs des cadres du Rdpc. Peu de hauts cadres de l’Etat ou du Rdpc se hasarderaient à faire étalage de leurs moyens financiers et matériels si l’élection présidentielle devait se dérouler en octobre 2011.

L’épée de Damoclès d’Obama et de Sarkozy

Il est encore plus avantageux pour Paul Biya de faire organiser l’élection présidentielle en 2012, l’année des élections présidentielles françaises et américaines. Le président américain Barack Hussein Obama et le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy seront tellement occupés par la campagne électorale dans leurs pays respectifs qu’ils n’auront pas le temps de s’ingérer dans les élections au Cameroun. Commanditaires de l’éviction du pouvoir le 11 avril 2011 du président ivoirien Laurent Gbagbo, Barack Obama et Nicolas Sarkozy sont déterminés à « finir le travail » en Libye en faisant partir le Guide Mouammar Kadhafi.

Cinq mois après, ils n’y sont pas parvenus malgré les bombardements de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique nord). Barack Obama et Nicolas Sarkozy qui accentuent la pression diplomatique sur Paul Biya ne vont-ils pas, en 2012, privilégier la bataille pour leurs réélections à celle d’imposer un président aux Camerounais ou de « chasser » Paul Biya du pouvoir ?

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