Cameroun - Nigeria. Prêtre français enlevé au Cameroun : l'évêque de Maroua-Mokolo s'attend à une demande de rançon (PAPIER GENERAL)

Xinhua Samedi le 16 Novembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
YAOUNDE, (Xinhua) -- Plus de 24 h après, aucun indice sur l'identité des ravisseurs n'est donné, ni non plus aucune trace sur le lieu de captivité du père Georges Vandenbeusch, prêtre français enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi par des individus armés non identifiés dans l'Extrême-Nord du Cameroun, mais l'évêque du diocèse de Maroua-Mokolo dit s'attendre à une demande de rançon.

ADS

En mission depuis deux ans, en provenance de Sceaux en France, dans la paroisse de Nguetchewé dans l'Extrême-Nord frontalière du Nigeria, le père Georges, 42 ans, a été kidnappé en plein coeur de la nuit mercredi par "une dizaine de personnes lourdement armées qui sont entrées par effraction au presbytère où il habitait", selon le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, joint vendredi matin par Xinhua. "Ce sont des bandits qui cherchaient de l'argent. Comme ils n' ont pas trouvé l'argent, ils ont emmené le prêtre. On ne sait pas pourquoi. On suppose qu'ils vont demander une rançon", a rapporté à son tour l'évêque du diocèse de Maroua-Mokolo auquel appartient la paroisse de Nguetchewé, Mgr. Philippe Albert Joseph Stevens, contacté plus tard vendredi.

Après leur forfait, les ravisseurs dont l'identité reste à déterminer s'étaient illustrés par des tirs de Kalachnikov en l' air après avoir mis à sac le presbytère du prélat, avant de fondre dans la nature en direction de Kirawa, une localité située à une quarantaine de kilomètres à l'intérieur nigérian, à en croire le ministre Tchiroma Bakary. "On sait qu'il a été emmené au Nigeria. La frontière du Nigeria, c'est à 15-20 km", a confirmé l'évêque de Maroua-Mokolo qui a fait part d'"une très grande tristesse" au sein de l'Eglise catholique. "Tout le monde est consterné. On met la confiance en Dieu, on espère qu'il sera libéré", a-t-il ajouté.

Le père Georges était connu des fidèles de Nguetchewé comme un serviteur de Dieu qui "aidait beaucoup les réfugiés. Il y a beaucoup de familles qui sont en train de fuir Boko Haram (secte islamiste nigériane qui se distingue par des actes terroristes d' une rare barbarie, NDLR) et se réfugient au Cameroun", témoigne Mgr. Philippe Stevens.

Par peur de la menace Boko Haram, des milliers de réfugiés nigérians sont en effet installés dans la localité de Nguetchewé. Le père Georges avait pris l'habitude de leur venir en aide, s' agissant surtout de leurs besoins en alimentation, précise Mgr. Stevens.

Même si les soupçons se dirigent principalement vers la redoutable secte islamiste qualifiée d'organisation terroriste par les Etats-Unis, aucune revendication de l'enlèvement n'a cependant été enregistrée jusqu'ici, ou encore une demande de rançon.

Sur la brèche dès l'annonce de l'enlèvement, "les forces de l' ordre et de sécurité travaillent beaucoup, en lien avec le Nigeria, on espère le retrouver", a confié l'évêque de Maroua-Mokolo, confirmant les déclarations du ministre de la Communication qui auparavant avait notamment annoncé des enquêtes des services de renseignement camerounais pour la localisation et la libération du prêtre.

Ce rapt survient neuf mois après celui d'une famille de sept Français en février dans la même région de l'Extrême-Nord qui avait été revendiqué au travers d'une vidéo diffusée sur Internet par un groupe armé proche de Boko Haram.

Deux mois jours pour jours avaient suffi aux autorités camerounaises pour obtenir la libération de ces otages parmi lesquels figuraient quatre enfants âgés de 5 à 12 ans.

Le Cameroun et le Nigeria partagent une frontière commune de plus de 4.000 km qui est affectée par l'insécurité et le grand banditisme en raison de sa porosité. La menace Boko Haram figure notamment parmi les plus grands défis.

A travers la mise sur pied en 2012 d'un Comité de sécurité transfrontalière, les deux pays ont décidé de mutualiser leurs actions pour venir à bout de ces fléaux.

La première session de cet organe tenue du 6 au 8 novembre à Yaoundé s'est accordée sur l'organisation des opérations simultanées et d'autres mesures telles que les échanges d' informations et de renseignements pour la sécurisation de cette frontière.

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS