Cameroun - Politique. Réunification : flou massif autour des noces d’or

Georges Alain Boyomo | Mutations Mercredi le 08 Mai 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Au compte-gouttes, sans lisibilité ni visibilité sur la date de célébration, le comité d’organisation déroule l’agenda de l’évènement.

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Ceux qui ont parié que les noces d’or de la réunification seront célébrées le 20 mai prochain, dans la foulée de la fête de l’unité nationale, ont de quoi garder leur champagne au frais. En visite lundi dernier dans la ville de Buea, qui accueillera l’évènement, le ministre directeur du Cabinet civil, Martin Belinga Eboutou (qui était notamment accompagné du ministre d’Etat en charge du Tourisme, Bello Bouba Maïgari et du ministre de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o ainsi de que représentants de divers départements ministériels) a inspecté les chantiers de circonstance, en cours dans la capitale du Sud-Ouest.

L’on retient principalement de cette descente sur le terrain que Belinga Eboutou a instruit les différentes entreprises à pied d’oeuvre à livrer leurs chantiers respectifs à la fin du mois de mai, au plus tard. Signe précurseur de ce que le 20 mai ne serait pas la date fixée pour cette célébration. L’opacité est donc toujours de règle relativement à la célébration du cinquantenaire de la réunification, prévue depuis trois ans. Les seuls signes de frémissement, en dehors des inspections plus ou moins régulières des chantiers à Buea et des réunions épisodiques du comité d’organisation des cinquantenaires, au palais de l’Unité, sont à rechercher dans l’organisation de conférences-débats et colloques autour de la réunification, notamment à l’université de Yaoundé I, à l’université de Ngaoundéré, à Foulassi et à Foumban. Principal cordon bleu de ces «repas intellectuels», Jacques Fame Ndongo, le président de la commission études, conférences et débats.

Lors du premier débat sur le thème « la question du Cameroun à l’Onu : 1945-1961 », le président du comité national d’organisation des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification, Martin Belinga Eboutou a donné le « la » de la réflexion autour de la réunification, le 7 avril dernier à l’amphi 700 de l’université de Yaoundé I : « cette activité est extrêmement importante parce qu’elle permet de nous comprendre, parce qu’elle permet de savoir d’où nous venons et de définir où nous allons. Cette activité permet surtout de nous comprendre, de nous connaître ». A en croire Belinga Eboutou, « avec la réunification du 1er octobre 1961, le Cameroun a réalisé ce qui paraissait irréalisable, offrant à l’Afrique multiculturelle et multilingue le plus beau cadeau : celui de savoir que les langues n’étaient pas un obstacle à la réunification ». L’ancien ambassadeur du Cameroun à l’Organisation de Nations unies (Onu) indiquait du reste que la série de conférences prévues constituent « une contribution inestimable de la compréhension entre Camerounais, à la paix entre Camerounais, dont à la paix du Cameroun ».

Le 31 décembre dernier, dans son message du nouvel an, Paul Biya déclarait, avec toute la prudence nécessaire, au sujet de la célébration des 50 ans de la réunification : «Je suis heureux d’annoncer que les conditions paraissent pouvoir être réunies dans quelques mois pour célébrer, avec toute la solennité souhaitable, le cinquantenaire de la réunification ».

Le rendez-vous de Buea, qui ne fait pas pour le moment l’objet d’un calendrier clair, est toujours attendu. D’aucuns adossait le retard pris par le gouvernement dans la célébration de la réunification à une certaine colère des chefs traditionnels du Sud-Ouest, après l’incarcération de Chief Inoni Ephraïm. Habile, le pouvoir a organisé un randam médiatique sur la Crtv télé, à la faveur de la nomination «historique» d’un fils de la partie anglophone, qui plus est du Sud-Ouest, au « prestigieux poste » de Dg de la Caisse de stabilisation des prix de hydrocarbures, Elung Paul Che. La présence de chefs traditionnels à la cérémonie d’installation de cet homme âgé de 45 ans a donné du grain à moudre à la télévision publique.
 

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