Can 2016. Raïssa Feidjio Tchuanyo: Et le rêve se réalisa

Ludovic Ngouéka | Défis Actuels Jeudi le 08 Décembre 2016 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Incursion dans la vie de cette pièce maîtresse de l’épopée des Lionnes indomptables.

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En Raïssa Feudjio, il y a eu rencontre de la passion et de la compétence pour que s’accomplisse un destin qui n’a pas eu de difficultés à se réaliser. «Toute petite, mes oncles parlaient de mon père qui était un très bon footballeur, un milieu de terrain.

Je suis dans une famille de filles, avec un seul garçon qui lui aussi joue au football comme milieu de terrain; moi je voulais ressembler à mon père », confie celle que rien n’a empêché d’être piquée par le virus du ballon rond, dès son enfance.

«J’apprends que toute petite, je m’intéressais déjà au football ; même quand j’avais une poupée, il fallait toujours un ballon. Et même si j’aimais le football, je voulais réaliser le rêve de mes parents ; être peut-être médecin, ou comme maman voulait me voir en ténue ; mais aucun d’eux ne m’a empêché de faire ce que je voulais», se réjouit celle qui ne cesse de remercier ses parents pour le soutien dont elle bénéficie.

«C’est eux qui m’achètent les godasses et le matériel, donc ils sont parfaitement d’accord avec moi dans mon choix», salue-t-elle.

Pour autant, pas question de conseiller forcément ce choix aux autres. «Je sais que certaines pourront prendre ça autrement, mais pour moi, le football peut être un métier, mais c’est un gros risque. J’ai pris un gros risque entre mes études et le football ; j’ai sacrifié mes études», soutient-elle, mitigée. Un brin de regret teinté de satisfaction d’avoir tout de même réussi jusqu’ici. Le secret pour elle réside dans le travail. «Je ne rate aucune séance d’entraînement. Je suis une fille qui aime ce qu’elle fait et qui s’entraîne plus que les autres», peut-elle se vanter. «Je ne sais pas si les autres travaillent autant, mais entre deux séances d’entraînement, je m’exerce encore, parfois dans ma chambre », déclare celle qui fait partie du onze type de la Caf. Pour Raïssa Feudjio, «les filles n’ont pas toujours voix au chapitre, et pour être vu dans la société, inutile d’attendre des coups de pouces, il faut travailler pour avoir sa place dans la société». Partisane de la philosophie du «never give-up», le milieu de terrain de Alan united en Finlande dit toujours «croire jusqu’au bout».

L’ascension a été pour le moins fulgurante.

Dès le premier contact avec Lorema, elle rencontra la première difficulté. «Ce n’était pas facile de concurrencer les Marlyse Ngo Ndoumbouck, Mekongo, … je n’avais pas ma place, j’essayais un peu de tricher ce qu’elles faisaient, puis on m’a renvoyé en deuxième division, à Avenir. Après une saison pleine, je suis revenue à Loréma.

C’est là qu’on a commencé à me faire confiance. Et là le coach Enow m’a convoqué en 2010 chez les Lionnes. J’ai fait la préparation de la Can, mais je n’ai pas été retenue», se plait-elle à raconter.

«Le coach m’a rassuré que je n’étais pas mauvaise, mais qu’il y avait meilleure que moi et que je dois continuer à travailler. Mais pour moi c’était même un rêve, voire un miracle, d’être convoquée à l’équipe nationale après seulement deux ans d’engagement dans le football. J’ai donc poussé et en 2011, j’ai eu ma place», souligne-t-elle.

La vedette rêve du mariage

C’est face à la Guinée équatoriale que commence l’aventure : «en préparant ce match, le coach m’avait utilisé à tous les postes, d’abord dans l’axe central, latérale même, avant de m’essayer au milieu du terrain, parce qu’on avait des soucis avec les professionnelles qui risquaient de ne pas répondre favorablement aux convocations», se souvient celle que d’aucuns voyaient comme la protégée du coach du fait de sa jeunesse.

La graine de star avait été semée, et n’a pas attendu longtemps pour germer. Du coup, Raïssa Feudjio peut se lancer à la conquête du monde.

Trabzonspor en Turquie, puis retour au pays. «J’ai eu un nouvel agent qui m’a proposée la Finlande, j’ai trouvé la proposition acceptable, j’y suis allée».

Après deux saisons, la Camerounaise vise déjà d’autres horizons. «Jusqu’ici ça se passe bien, je suis parfois la meilleure joueuse du mois, je veux essayer un nouveau challenge», annonce l’insatiable.

La Suède la tente, mais des championnats plus huppés tels l’allemand sont des objectifs à atteindre.

Après le football, il y a une autre vie.

Notamment la reconversion. «J’avais arrêté mes études, et à tout moment je peux reprendre», projette-t-elle. Une voie très envisageable pour celle qui a arrêté les études en classe de première.

«Ngo Batoum est étudiante à l’Injs et elle poursuit sa carrière», admire-t-elle.

Mais déjà, se bousculent d’autres préoccupations.

La vie matrimoniale. «Ngono Mani est un exemple ; elle est professionnelle depuis des années, mais elle est mariée», se réfère-t-elle. En remettant le reste à son Créateur. «C’est Dieu qui donne le mari», pense celle dont le rêve est de «fonder une famille, voir mes enfants grandir et évoluer».

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