Cameroun - Politique. Rdpc :Mbombo Njoya réhabilité, Niat Njifenji ignoré

Yanick Yemga | Mutations Vendredi le 11 Décembre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le premier hérite du contrôle politique de l’Ouest au détriment du second. Aucune surprise concernant les nominations dans les autres régions.

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De l’avis de plusieurs observateurs avertis, Paul Biya vient de réhabiliter Ibrahim Mbombo Njoya. Le sultan des Bamouns, a été nommé hier chef de la délégation permanente du Rdpc dans la région de l’Ouest au détriment de Marcel Niat Njifenji, le président du Sénat. Si cette nomination apparait comme une réhabilitation de l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, c’est avant tout en raison des coulisses de l’élection du patron de la chambre haute du Parlement le 12 juin 2013. De sources concordantes dans le sérail, le roi des Bamoun pressenti pour occuper cette fonction avait été si déçu de n’avoir pas été choisi, qu’il aurait refusé toutes les autres propositions, y compris la présidence d’une commission au Sénat. Réputé intègre et indépendant d’esprit, Ibrahim Mbombo Njoya – dont on dit avoir l’oreille du chef l’Etat – est pourtant membre du bureau politique du Rdpc.



Un privilège que partage également Mohamadou Abbo Ousmanou promu patron politique de la région de l’Adamaoua. Un rôle déjà joué officieusement par le milliardaire de Ngaoundéré en dépit de la présence d’Hamadjoda Adjoudji, le secrétaire général adjoint du Comité central du Rdpc. Dans la région du Centre, Paul Biya a jeté son dévolu sur Jean-Bernard Ndongo Essomba. Le choix de l’inamovible président du groupe parlementaire du Rdpc à l’Assemblée nationale, par ailleurs membre du bureau politique, n’est pas non plus une surprise même si certains indiquent qu’il s’est fait au grand dam d’un Gilbert Tsimi Evouna, trésorier du « parti du flambeau ».

A l’Extrême-Nord, Cavaye Yeguié Djibril devient officiellement le chef politique. Deux personnalités font les frais de la nomination du président de l’Assemblée nationale. La première c’est Amadou Ali, le vice-Premier ministre en charge des Relations avec les Assemblées qui n’est autre que son éternel rival politique. La seconde, c’est Sali Dahirou, membre du bureau politique pressenti pour occuper ce poste. Sans être dans le saint des saints du Rdpc, Laurent Esso, se voit confier les rênes du parti de Paul Biya dans la région du Littoral. L’influence du ministre d’Etat en charge de la Justice expliquerait peut-être la décision de Paul Biya. Dans le Nord, Aboubakary Abdoulaye est sans surprise désigné patron du Rdpc. Le premier vice-président du Sénat, par ailleurs lamido de Rey Bouba, avait déjà d’une certaine façon été installé dans le fauteuil laissé vacant par un certain Marafa Hamidou Yaya. Il sera notamment secondé par le lamido de Garoua et secrétaire d’Etat, Alim Hayatou.

Le Premier ministre, Philemon Yang prend quand à lui officiellement le pouvoir politique dans le Rdpc au Nord-Ouest, presqu’au détriment d’un Simon Achidi Achu qui n’a plus la vigueur de ses 20 ans. Dans le Sud, Paul Biya s’est souvenu de sa « créature » Jacques Fame Ndongo. Le ministre de l’Enseignement supérieur,  membre du bureau politique et secrétaire national à la communication du Rdpc, était déjà une figure tutélaire du « parti du flambeau » dans cette région. Peter Mafany Musonge hérite enfin du contrôle politique dans le Sud-Ouest. Une petite consolation, oseront les détracteurs du chancelier des ordres nationaux que la rumeur annonçait également comme président de la chambre haute du Parlement.

Statuts

Selon un communiqué signé le 11 novembre 2014, par Jean Nkuete, le secrétaire général du Comité central du Rdpc, la création des délégations permanentes du Comité central dans les régions procède du respect de « l’article 28, alinéa (1) des statuts (Rdpc, ndlr) qui prévoient la création aux niveaux régional et départemental des délégations permanentes du Comité central chargées de coordonner les activités du parti ». Une « mesure vise la rationalisation de la gestion du Rdpc à la base pour contribuer à la consolidation et à l’amélioration de sa place de parti leader sur l’échiquier politique national ». Mais pour certains camarades de Paul Biya, ces nominations qui interviennent en plein renouvellement des bureaux des organes du Rdpc, apparaissent surtout comme un pied de nez à la démocratie au sein de ce parti. « Puisque, arguent-ils, ces chefs de délégation permanente du Rdpc qui n’ont aucune légitimité populaire, seront les véritables patrons politiques des hommes et femmes désignés directement par les militants ».


 

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