Cameroun - Corruption. Rouleau compresseur: Jean Williams Sollo à genoux devant Franck Biya

Yves Marc Kamdoum | La Météo Lundi le 28 Décembre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Dg de Camwater, aux abois, est allé plaider sa cause à Paris auprès du fils du chef de l’Etat.

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L’inoxydable directeur de la Cameroon Waters Utilities Corporation (Camwater), Jean Williams Sollo, vit sans doute les derniers moments de sa saga managériale à la tête de l’entreprise publique de patrimoine. Pourchassé par les procédures judiciaires et acculé par les scandales, le «Blanc d’Akono», vient de poser un acte d’une maladresse qui devrait précipiter sa descente aux enfers. Il s’est rendu en France voici quelque temps pour une mission des plus baroques.
En effet, après des mois de filature effectuée par des hommes de main payés avec l’argent mal acquis, à l’issue de savantes opérations d’approche, Jean Williams Sollo, grâce à l’entregent d’un membre de la famille présidentielle à qui il a promis de grosses prestations de services à Camwater, a réussi ce qu’il qualifie lui-même, auprès de quelques intimes, de «coup du siècle» : il a obtenu un rendez-vous en Hexagone avec le fils aîné du chef de l’Etat, Franck Biya.


Lors de cette rencontre de Paris, ce personnage haut en couleurs a d’abord étalé ses performances managériales à son interlocuteur, présenté un plan d’action digne de l’«émergence» avant d’en venir à sa véritable préoccupation. M. Sollo, sans l’air d’y toucher, a fait part à Franck Biya des persécutions dont il se dit l’objet de la part de «jaloux», qui à travers lui roulent pour faire échec à la politique de «grandes réalisations» de Paul Biya. Il a versé une larme de crocodile sur les bas desseins de certaines personnalités de la République tapis dans l’ombre, pourtant des hommes de confiance et qui ne rêvent que de faire abréger le bail de l’homme du 6 novembre 1982 à la magistrature suprême.


Evoquant les rumeurs de scandales à la tête de Camwater, il a là encore usé et abusé de la ruse, citant nommément quelques têtes couronnées qui, selon ses dires, «financent de faux journaux pour [le] salir». Comme on peut le constater, les faux durs et les vrais méchants peuvent aussi devenir de fieffés obséquieux. Les sources de La Météo insistent pour indiquer que Franck Biya, plus ennuyé qu’amusé, n’a presque pas bronché pendant cet étalage de ridicule, se contentant de hocher la tête ou de consulter son téléphone portable.


Au terme de ce baratin d’anthologie et dont Paul Biya désormais informé, via ses services compétents, Jean Williams Sollo, toujours aussi virevoltant et usant cette fois du «nous» de majesté, a dit sa conviction de savoir que sa démarche ne sera en rien considérée comme un plaidoyer pro domo. Pour lui, il ne s’agit pas non plus d’un geste de repentance mais plutôt une rencontre amicale qui, a-t-il espéré, augure d’autres rencontres du même tonneau dans un esprit de fraternité et de franchise mutuelle.

Champion de la démesure
Pour ceux qui suivent la chronique des faits divers à la Camwater, il va de soi que l’homme, comme un gangster pris en tenaille, a décidé de jeter ses dernières forces dans la bataille pour se sortir d’affaire. Mais la gangrène à l’état avancé, au sein de la société dont il a la charge, semble si profonde que le salut ne pourrait vraisemblablement pas venir de quelques coups foireux, d’opérations de charme ou encore d’une savante campagne cachottière.


Voici peu, La Météo, que M. Sollo n’a selon des sources introduites pas oublié de mentionner dans son ode face à Franck Biya, affirmait que la nouvelle procureure générale près le Tribunal criminel spécial (Tcs), Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu, avait rouvert tous les dossiers mis sous le boisseau par son prédécesseur, d’Émile Zéphyrin Nsoga, avec en bonne place ceux du Dg de la Camwater sur qui pèseraient des charges suffisamment graves. Le «Blanc d’Akono», par ailleurs largement atteint par la limite d’âge à la tête d’une société d’Etat, aurait ainsi beaucoup de mal à échapper à un mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui.
Votre journal a aussi révélé que l’ex-Dg de l’Office national de développement des forêts (Onadef) et ancien maire d’Akono, réputé gestionnaire très peu recommandable, cherchait à rencontrer des responsables de la présidence de la République «à qui il sollicite régulièrement le soutien chaque fois que l’étau se resserre autour de lui». Et de rappeler que le 31 mars 2014, l’homme avait été confondu par des magistrats qui, sur la foi de dénonciations de Pascal Ondoa (intermédiaire au départ de la transaction, mais floué au final), avaient établi que les 222 millions FCfa débloqués par la Camwater pour l’achat à Étetak (Yaoundé) d’un terrain de 3700m2, devant abriter l’immeuble siège de l’entreprise, avaient été débloqués en violation des procédures domaniales et du Code général des impôts.


Jean Williams Sollo fait également l’objet d’autres procédures auprès du Tcs, notamment celle de 350 millions FCfa frauduleusement virés vers les comptes d’un agent de la Camerounaise des eaux (Cde), Aloys Ndzié et dont l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) est le déclencheur, ou encore des marchés de gré à gré à hauteur de 118 millions FCfa octroyés à son beau-frère, le magistrat Joseph Belibi. D’autres scandales de la même veine font l’objet d’enquêtes judiciaires serrées et, cerise sur le gâteau, M. Sollo pourrait avoir à répondre de la provenance des fonds qui lui permettent d’engager actuellement de grands travaux de démolition et d’agrandissement de son imposante demeure d’Ovangul, son village natal.
Aux dernières nouvelles, l’entremetteur ayant permis la rencontre Franck Biya-Williams Sollo, et qui est passé comme promis pour prendre possession des marchés promis, n’avait toujours pas réussi en rencontrer son nouvel «ami» de Dg. Comme souvent, diraient certains, les promesses du «Blanc d’Akono» n’engagent que ceux qui y croient.
 

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