Cameroun - Politique. SERAIL, Biya relance le match des dauphins entre Sadi et Esso

Nestor DJIATOU | Sans Détour Lundi le 03 Octobre 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En choisissant le Garde des sceaux pour le représenter à la cérémonie officielle de prestation de serment du président élu du Gabon Ali Bongo Ondimba, le 28 septembre 2016, le chef de l’Etat relance Laurent Esso dans une partie de positionnement de ses éventuels dauphins, que certains exégètes croyaient jusque-là à l’avantage de René Emmanuel Sadi. Et du coup, ça jase dans les hautes sphères du sérail.

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L es analystes et observateurs qui scrutent l’horizon bien brouillé des potentiels dauphins du président ravisent leurs positions. Pas que le ministre Laurent Esso avait perdu la confiance du chef de l’Etat, mais certains le disaient en ballotage défavorable par rapport à René Emmanuel Sadi - l’autre homme de confiance régulièrement présenté comme le dauphin feutré. En effet, parmi les éventuels successibles que les observateurs dessinent à Paul Biya dans le sérail, Laurent Esso et René Emmanuel Sadi semblaient les mieux cotés à la bourse de la confiance présidentielle.

Mais ceux qui se risquaient à classer ces affidés du président semblaient jusque-là accorder un léger avantage au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, lui qui très souvent représente le chef de l’Etat à ce type de réunion de haut niveau. En effet, selon des commentaires distillés dans certains cercles du pouvoir, il semble que c’est pour la première fois, ou à défaut l’une des rares fois, que Laurent Esso est appelé à représenter Paul Biya au milieu de ses pairs. Contrairement à René Emmanuel Sadi, habitué de ces familiarités, qui permettent à l’heureux élu de s’imprégner des milieux princiers, comme dans une phase d’initiation.

Ce d’autant que, à en croire ces analyses somme toute subjectives, l’adoption poussive du nouveau code pénal camerounais, qui avait connu la navette parlementaire entre l’Assemblée nationale et le Sénat à propos du fameux article 127 y contenu, avait semblé diluer l’image du Garde des sceaux auprès du prince. Et pour cause, le ministre d’Etat en charge de la Justice avait défendu mordicus la non poursuite judiciaire des membres du gouvernement durant leur fonction, avant que Paul Biya ne l’amène à se réviser.

Manque de poigne

Pour autant, ceux qui commentent ainsi un éventuel retour en grâce de Laurent Esso n’enterrent pas définitivement René Sadi. A sa décharge, il se dit qu’il était dans la délégation officielle du chef de l’Etat à New- York, où il prenait part à ses côtés aux travaux de la 71ème Assemblée générale des Nations unies. A l’occasion, René Emmanuel Sadi avait exposé au cours du Sommet de haut niveau consacré à la problématique de la prise en charge des personnes déplacées du fait des conflits armés, pour le compte du Cameroun, ce qui constitue à n’en point douter une marque de confiance, même si la question relève essentiellement de la compétence de son département ministériel. Néanmoins, font remarquer les observateurs, on a vu René Emmanuel Sadi représenter Paul Biya dans des fora de haut niveau dont l’objet essentiel n’a pas de rapport direct avec son département ministériel. Autant de marques d’attention qui trahissaient la confiance du chef de l’Etat envers René Emmanuel Sadi, au point de le présenter aux yeux de nombreux analystes comme son virtuel successeur.

Même si l’intéressé s’est plusieurs fois défendu de n’être candidat à aucune succession, du temps où il chapeautait le Comité central du Rdpc , tremplin perçu par bien d’observateurs comme la passerelle idoine devant le conduire un jour au fauteuil présidentiel. Toutefois, le déplacement circonstanciel de René Emmanuel Sadi au moment où était décidé de façon un peu précipitée la prestation de serment d’Ali Bongo suffit-il à expliquer le choix porté sur Laurent Esso ? En d’autres circonstances, c’est le premier ministre, le président du Conseil économique et social, voire le président de l’Assemblée nationale, qui étaient désignés pour remplacer Paul Biya, sans que ces choix suscitent autant de commentaires.

Si l’on s’en tient à quelques coulisses autorisées au sein du sérail, c’est que Paul Biya est loin d’avoir tranché dans ce match de dauphins que certains animent entre Esso et Sadi. Il se dit dans ces milieux que le favori aurait perdu du terrain ces derniers temps par ce que d’aucuns perçoivent comme un manque de poigne. Référence à l’interpellation dans le cadre de l’opération Epervier de certaines personnalités présentées comme proches du Minatd, à l’instar de l’ancien trésorierpayeur de Yaoundé, et tout récemment du maire de Ntui et non moins directeur des affaires financières de la Csph, qu’on disait pressenti au poste de directeur général de la structure. Des spéculations et bien d’autres qui agitent le microcosme politique, en prélude à la Présidentielle de 2018, pour laquelle la candidature de Paul Biya, presque acquise au regard des multiples appels y référents, pourrait servir de tremplin à l’un de ses hommes de confiance pour accéder à la magistrature suprême.

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