Ce partenariat entre le collège régional d’agriculture (Cra) d’Ebolowa et le lycée Nantes Terre Atlantique est passé dans sa phase d’opérationnalisation depuis 3 ans.

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 L’objectif étant l’insertion des établissements dans leur territoire, d’aider les producteurs dans ce qu’ils font, de mobiliser la jeunesse pour une activité économiquement rentable. Ces différentes activités déclinées en actions concrètes ont abouties à la réalisation d’un atelier pédagogique de transformation du cacao, étant entendu que la région du Sud est un grand bassin de production du cacao. Plusieurs années d’essai, de tests pour affiner le produit qui désormais sortira de cette unité pédagogique destiné d’abord pour le marché local et  national. Test réussi, le chocolat made in Ebolowa a été présenté au ministre de l’agriculture et du développement rural (Minader) Henri Eyebe Ayissi il y a quelques jours seulement. Le patron de l’agriculteur  en saluant l’initiative affirme que celle-ci correspond à la politique Camerounaise qui souhaite aller vers la transformation des produits en vue du renforcement de l’économie locale. Son vœu est donc que cette expérience soit capitalisée et étendue vers d’autres établissements Camerounais qui pourront reproduire ce modèle de coopération. Pour comprendre mieux les clés du succès de ce partenariat nous avons rencontré pour nos lecteurs l’un des artificiers côté Français.

Florent Diozini
Nantes Terre Atlantique (France)

Pourquoi établir un partenariat autour du chocolat avec Cra ?
Ce n’est pas un fait du hasard, nous avions fait un diagnostic au départ du projet. L’idée étant de favoriser une meilleure vie pour les agriculteurs Camerounais de manière globale.  On s’est dit qu’avec l’agriculteur ça va mieux avec de nombreuses opportunités qu’elle draine pour le producteur. Et que le Cra est dans une zone de production du cacao et qu’en le transformant, on ajoute  une forte la valeur et de manière substantielle le producteur tire mieux le revenu de son travail.

Ce chocolat produit localement peut il être compétitif sur le marché, même extérieur ?
Il faut savoir que le chocolat du Cra d’Ebolowa est un chocolat pédagogique c'est-à-dire que le Cra d’Ebolowa  n’est pas une entreprise, par conséquent n’a pas à faire du commerce. Il est juste pour faire parler le chocolat et équilibrer financièrement l’atelier. C’est un atelier support de formation, et le fait de la faire suscite beaucoup d’ambition pour les producteurs. Car, la demande en chocolat est réelle et l’évaluation de la situation montre qu’on peut écouler localement au Cameroun environ 80% de la production dans les hôtels, les grandes surfaces bref, on peut le rendre disponible pour tous. En fait, on veut éviter le fait que le Sud produit pour le Nord et il faut plutôt que le Sud produise pour le Sud et fasse vivre le Sud c'est-à-dire, avoir une économie renforcée localement. Il faut accompagner ce type de producteurs qui veulent se lancer localement parce que, l’exportation du chocolat à des contraintes beaucoup plus complexes puisqu’on rentre dans le marché international, il faut que l’exportateur remplisse un grand nombre de conditionnalités. Mais, le marché local reste beaucoup plus intéressant, si les producteurs sont mobilisés en coopérative, ce qui entrainerait beaucoup de corps de métiers. Ce qui va créer des emplois et favorisera le développement d’une économie locale solide.

Quelle sera la particularité du chocolat made in Ebolowa ?
L’analyse sensorielle du chocolat d’Ebolowa atteste que, c’est un chocolat très marqué terreux avec des notes de cuivre, des pointes de fruits rouges et quelques notes de fumée grillée. Un chocolat  très spécifique où on a même  quelque note de café et de terre humide. L’étude comparée, même les yeux fermés permet de reconnaitre le chocolat d’Ebolowa, parce qu’il a un goût unique dû aux caractéristiques de son environnement. Il sera conditionné en plusieurs formes, tablette, barre, pâte à tartiner et bien d’autres formes voulues par le marché.

Quelles seront les perspectives de ce partenariat à l’état actuel ?
C’est multiplier l’expérience et la capitaliser dans tout le pays. Ce qui va permettre aux producteurs à trouver leur intérêt dans la chocolaterie. En effet,  est envisagé un séminaire de transfert d’expérience vers d’autres établissements Camerounais, vers d’autres établissements Français  qui vont reproduire ce qui est fait. C'est-à-dire deux établissements qui réussissent autour d’un projet concret qui va débaucher  vers la valorisation des produits agricoles.

Que dire de manière générale de cette coopération au niveau de la région du Sud au Cameroun à travers le Cra d’Ebolowa et le lycée Nantes Terre Atlantique de Nantes en France ?
Cette coopération a développé d’autres projets à l’instar de celui avec la communauté urbaine d’Ebolowa pour un aménagement paysagé, notamment dans la zone du lac municipal. La ville d’Ebolowa étant validée comme territoire du commerce équitable, il reste à labéliser la ville dans ce domaine. Nous sommes dans les démarches de l’applicabilité de ce qui doit se faire. Autre pan de la coopération c’est aussi les stagiaires Français qui viennent déjà à Ebolowa pour peaufiner ces études. Aujourd’hui, les élèves de manière spontanée proposent des projets au Cra autour de l’environnement, ces élèves sont appelés des éco responsables. Il reste deux phases de trois années à réaliser, ce qui partira du déploiement sur le territoire d’enrichissement et de capitalisation de l’action et l’accompagnement des producteurs à la commercialisation de leurs produits.

Propos recueillis par
Jacques Pierre SEH
 

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