Cameroun - Emploi. SUD,Fabrication du charbon, une activité en pleine expansion à Ebolowa

Jacques Pierre SEH | Cameroun24.net Dimanche le 14 Aout 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
cameroun24.net - En quête d’une activité rémunératrice, le métier de charbonnier continue d’attirer les hommes, les femmes, les jeunes et les élèves en quête d’une activité de vacances s’y sont ajoutés en cette période. Les acteurs de cette chaîne de production se sont établis un site en contrebas de l’église presbytérienne camerounaise paroisse d’Elat à Ebolowa, certains évoluent pour leur propre compte, d’autres des employés.

ADS


L’activité a pris naissance autour d’une  scierie installée à Ebolowa, celle-ci devant produire la matière première pour cette activité.  Chimène Akono pour sortir de l’oisiveté en a fait de la production du charbon son gagne pain. Elle sort chaque matin et va à son « bureau », en compagnie de ses enfants qui renforcent l’équipe de production, la période de vacances s’y prêtant. Sur le site de production, elle s’est bien prêtée à expliquer le process de fabrication sans gêne. Pour elle, tout  commence par l’achat du bois, elle en  achète les déchets  à la scierie, qu’elle classe dans une  fosse préalablement creusée. 

Elle couvre alors d’herbe puis de la terre pour éviter au bois de brûler entièrement et produire plus de la cendre. Une fois terminée,  le feu est allumé et  va carboniser juste le bois. Entre quatre à cinq jours, la quantité enfouie dans la fosse peut déjà commencer à être retirée, et l’ardeur du feu  éteinte  avec de l’eau. Le charbon obtenu est laissé séché un peu de temps puis mis dans les sacs près à être commercialisé. Le coût de production est élevé, il faut 25.000 FCFA pour le camion de déchet s de bois, 10.000 FCFA par camion de bois versé sur site, 1000 FCFA par fûts d’eau en dehors des autres formes d’arnaque par les agents qui font souvent irruption sur le site. On peut citer les agents de la communauté urbaine d’Ebolowa, ceux de l’environnement et de la protection de la nature.

Selon Chimène Akono, l’activité peut nourrir son Homme si toutes ces tracasseries étaient atténuées tenez, le sac de charbon se vend à 3.500 FCFA, les agents des eaux et forêts vous prennent 500 FCFA par sac et vous devez payer 1000 FCFA par sac transporté à Yaoundé où à Douala. Cette situation des divers postes de péage le long de l’axe routier les confine juste à  la production simple. Ceux qui peuvent braver les barrières routières viennent chercher localement pour ravitailler les grandes métropoles. Sur le site d’Elat aujourd’hui c’est environ une trentaine de producteurs et l’activité va en s’agrandissant, un véritable combat pour la survie. Les difficultés sont de plusieurs ordres ici, d’abord parfois il y a manque de bois à la scierie, ce qui est synonyme également d’arrêt de production du charbon aussi. 

La production se fait avec le feu, les poussières se produisent pouvant entrainer des maladies respiratoires voire cutanées. Il faut alors bien se protéger en portant plusieurs habits à la fois en plus du cache-nez. On essaye de protéger les enfants comme cela, c’est un risque mais qu’est ce que vous voulez, on est dans le combat pour la survie. C’est comme ça qu’on s’organise pour nourrir nos pauvres familles, envoyer les enfants à l’école comme le moment s’y approche déjà avec la rentrée scolaire.

A l’évidence l’exploitation forestière au Cameroun est régie par la loi forestière, celle-ci prévoit le droit d’usage pour les populations riveraines. Ce qui est inscrit dans le cahier de charge de l’exploitant, le bois prélevé dans une forêt doit être débité sur place, laissant ainsi aux riverains les déchets de bois et la sciure pour leurs besoins domestiques. 

Aujourd’hui, ces populations ne bénéficient de rien par rapport à l’installation de cette  scierie sur leurs terres. Elles qui vivent en permanence dans  les nuisances des machines et respirent les poussières de bois. En attendant que ces populations puissent bénéficier de leur droit d’usage, il est temps que ces charbonniers s’organisent en coopérative pour pouvoir bénéficier des appuis des pouvoirs publics.  La loi de finances de 2015 supprime la redevance forestière annuelle (Rfa) destinée aux communautés, une injustice voire une trahison de l’état s’indigne Roland Manga charbonnier.
 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS