Cameroun - Sud. SUD, Kyé-ossi : les commerçants ferment boutiques

Jacques Pierre SEH à Ebolowa Lundi le 01 Décembre 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
cameroun24.net - Depuis le 24 novembre dernier, les commerçants de la ville de Kyé-ossi de l’arrondissement du même nom dans le département de la Vallée du Ntem observent un débrayage de leurs activités, situation qui depuis lors s’ébranle progressivement vers une ville morte, malgré l’action des autorités administratives, les forces de maintien de l’ordre.

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A l’origine, le ras-le-bol des commerçants du marché de Kyé-ossi  sur la situation d’arnaque entretenue par les forces de sécurité et les douaniers à la frontière sur  leurs clients
Équato-guinéens. Selon Aaron Alo’o Mbeng,  les affaires ne font plus recette à Kyé-ossi comme avant janvier de cette année où la circulation de personnes et des biens entre le Cameroun et la Guinée équatoriale a pris un sérieux coup malgré les réunions tenues pour la circonstance. Cette situation ne réjouit pas assez les commerçants, qui constate que le frein au développement de leurs affaires à pour cause, l’arnaque entretenue autour de la « chaîne ». Avec pour conséquence, la peur qui gagne alors les Equato-guinéens qui n’arrivent plus en grand nombre  leurs faire la recette. Ceux-ci aux dires des uns et des autres doivent débourser 5000 Fcfa pour le compte des agents de police et de gendarmerie au niveau du poste frontière, et 6500 Fcfa pour ceux de la douane pour les achats inférieurs à 15000 Fcfa réalisés en terre Camerounaise. Cette gangrène qu’est la corruption ayant assez avancé, les commerçants du marché de Kyé-ossi, par l’entremise de leurs syndicats ont tenu plusieurs réunions pour tirer la sonnette d’alarme. Ils ont été confrontés à la sourde oreille de la part des autorités de la ville selon eux. Peine perdu, rien n’a changé sur les comportements au niveau de la « chaîne », pendant que de plus en plus, les équato-guinéens se découragent à fouler encore le sol de Kyé-ossi pour leurs approvisionnements en vivres.


Ainsi, le 24 novembre dernier, les commerçants décident alors unilatéralement de se faire entendre autrement. Ils décident  tous de fermer leurs commerces.
 Le mot d’ordre « marché mort » est suivi à la lettre, sur les pancartes on pouvait alors lire, stop à l’arnaque à la frontière,  non respect des institutions républicaines par la police des frontières, ouvrez les frontières pour sauver l’économie de Kyé-ossi pour la paix et la stabilité du Cameroun. Arrêtez d’extorquer de l’argent aux gens. On pouvait lire autant de messages pour témoigner l’ampleur du mal, pour Ambang Paul commerçant connu sous le nom de « Soukouss », ces policiers arrivent ici à la frontière mince, trois mois après ils commencent à rouler carrosse, ils engagent des grands chantiers de construction au nom de la sécurité d’arnaque. Siméon Mindjimbi sous préfet de l’arrondissement de Kyé-ossi arrive sur le lieu en compagnie de son état major, il dénote plutôt le caractère illégal de la position des commerçants à observer un arrêt d’activité. Mouchoir blanc en main pour chaque commerçant, synonyme du caractère pacifique de leur action, ils disent ne pas céder à l’intimidation ou à une quelconque  provocation. Entonnant l’hymne national du Cameroun, en bloc, ils engagent alors une marche pacifique à travers les artères de la ville de Kyé-ossi en scandant libérez, libérez, libérez la frontière et dont le point de chute était bien la sous préfecture de la ville. Andreano Mbanko équato-guinéen est scandalisé par cette pratique  et dit : « les policiers et douaniers Camerounais prennent beaucoup d’argent et ce n’est pas bien ». La situation est restée tendue,  et un détachement du groupement mobile d’intervention (GMI n°8) d’Ebolowa est arrivé en renfort pour rétablir le calme. Situation qui a conduit à jeter de  l’huile sur le feu le 25 novembre dernier avec des pneus brûlés par endroit et des barricades établies le long de l’axe du marché jusqu’à la frontière. Jean Roger Baourou  Alim  préfet du département de la Vallée du Ntem est descendu s’enquérir de la situation, et a tenu une réunion de crise à huis clos avec les différents responsables de sécurité et le maire. Ici, les commerçants crient à l’augmentation des prix de place et de loyers au marché de Kyé-ossi. Le patron du département a très vite fait de réfuter toutes ces allégations des commerçants et les a renvoyé à se conformer selon la réglementation en vigueur en matière de manifestation public. Au moment où nous mettions cet article sous presse, le calme règne dans la ville, mais les activités n’ont pas encore reprises. A deux mois de la coupe d’Afrique des nations qui se tiendra sur le sol Guinéen, lorsqu’on sait que la libre circulation des personnes et des biens entre les deux états n’est pas encore fluide, on est en voie de se demander, ça va se passer comment ? Nous ne perdons rien en attendant ce moment là.


 

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