Cameroun - Education. Thierry Batoum :On a voulu m’instrumentaliser pour légitimer la vente de la carte d’étudiants

Mutations Mercredi le 25 Novembre 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le président de l’Association pour la défense des droits des étudiants s’est exprimé au sortir de son audience au Tpi.

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Vous voici mis au courant des chefs d’accusation pour lesquels vous devrez répondre devant la justice. Quel est votre sentiment au sortir de cette audience ?

Après cette première audience, nous restons confiants et nous pensons être dans la vérité, parce que nous sommes persuadés que le cri de détresse que nous avons lancé à travers plusieurs correspondances à l’endroit du chef de l’Etat à cause des injustices que nous les étudiants, subissons, a finalement été entendu. Et l’ouverture de ce procès, qui est un procès de la vérité contre le mensonge, la justice contre l’injustice, nous donne des espoirs de pouvoir compter sur les lois et la justice de notre pays.


Vous sortez à peine d’une période de détention préventive. Pouvez-vous nous parler de vos conditions de détention ?

Il faut le dire, les conditions étaient très difficiles et j’en suis sorti un peu mal en point. Comme vous pouvez le constater, j’ai une conjonctivite que j’ai contractée durant ma détention. Je dormais à même le sol dans une puanteur exécrable. Pas de lumière, ni d’eau, je ne parlerais pas de toilettes. C’est à tour de rôle que nous nous allongions sur le sol, sinon il fallait dormir debout.

Un membre de la commission nationale des droits et des libertés vous a pourtant rendu visite. Cela vous a-t-il été d’un quelconque secours ?

Madame Npongo qui est venu me rendre visite n’a pas pu me rencontrer, parce que les agents de police qui étaient là n’ont pas permis qu’elle ait accès à moi. C’est plutôt par l’intermédiaire du secrétaire à la communication de l’Addec qu’elle a eu de mes nouvelles.

J’imagine que vous avez eu connaissance du communiqué du recteur qui battait en brèche vos revendications. Quelle a été votre réaction?

Nous sommes contents au moins qu’ils aient eu à s’expliquer, mais nous constatons que ce ne sont que des aberrations que les autorités de Yaoundé I (Université, Ndlr) ont avancé. Uba (banque, Ndlr),  est censée fabriquer les cartes sous quel justificatif ? Est-ce suite à un appel d’offre ou un contrat de gré à gré ? Dans quel Cameroun fait-on des photos numériques à 2000 Fcfa ? Les instructions du recteur sont claires, tout payement se fait après présentation du reçu de la carte d’étudiant. Que ce soit pour la demande de chambre, la préinscription. C’est-à-dire que vous n’êtes même pas encore admis à l’Université qu’on vous oblige déjà à payer les frais de carte universitaire, qui dit-on vous donne droit à une bibliothèque numérique dont personne ne connaît le site web. Comment y accéder alors même que le campus en lui-même n’est pas numérique ? En plus, où sont les cartes de 2013 – 2014 ?

Il existe pourtant des traces de votre présence aux consultations menées par les autorités, avec émargement aux frais y afférents?

Les consultations en question n’ont pas tenu compte de l’avis de l’Addec. Nous avons toujours été contre. Lorsque nous allons en septembre 2013 à cette réunion, on nous a donné l’argent de taxi qui s’élevait à 2000 Fcfa par participant, pour ce qui était des étudiants. Vous réduisez le président des étudiants à 2000 francs ? Il est ici question du point de vue qui a prévalu lors de cette réunion. Que ce soit durant les travaux et au sortir, nous avons continué à marteler que nous étions contre la vente de la carte d’étudiant.

Pourquoi alors avoir attendu 2015 pour les dénonciations?

Nous avons commencé à contester en 2012 à Douala. Parce que c’est à Douala que la carte d’étudiant a commencé à être vendue. L’Université de Yaoundé I a suivi avec la carte à 1000 Fcfa. Nous avons présenté nos doléances aux autorités de l’université, ainsi que nos plaidoiries aux étudiants. Tout en recherchant le respect du décret présidentiel qui fixe les frais exigibles à l’université. Mais seulement, on nous a convoqués pour que nous acquiescions l’avis des autorités universitaires. On a voulu nous instrumentaliser afin de légitimer la vente de la carte d’étudiant. Et parce qu’en 2013, le président de l’Addec a écrit au Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), pour dénoncer la vente des cartes d’étudiants, il a été exclu des universités.

Propos recueillis par Georges Parfait Owoundi
 

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