Cameroun - Justice. Tribunal criminel spécial: Jour de vérité pour Ntongo Onguéné

Charles-Olivier Mbami | La Nouvelle Expression Lundi le 26 Octobre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le tribunal vide son délibéré ce vendredi dans l'affaire des Aéroports du Cameroun. Après un premier renvoi.

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La procédure connaîtra certainement son dénouement ce vendredi 23 octobre 2015. L’affaire été appelée pour la première fois le 14 janvier 2015 devant le Tribunal criminel spécial (Tcs). Dix mois après, presque toutes les étapes ont été évacuées. Il ne restait que la dernière et la plus importante, le verdict. Mais pour un problème de collégialité du tribunal, l’audience a été reportée à ce vendredi. En effet, l’affaire Ministère public et Etat du Cameroun (ADC) contre Ntongo Onguéné et autres commence par une dénonciation. En 2008, l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) observe des sorties irrégulières et frauduleuses des caisses des Aéroports du Cameroun. Sur ces entrefaites, une commission est diligentée pour expertiser la gestion du Directeur général Ntongo Onguéné Roger. La période auditée courait  du 1er Août 2003 au 31 décembre 2007. La commission des experts était placée sous la direction de sieur Dissack Delong. Le rapport de la commission a révélé de nombreuses malversations financières, des retraits bancaires frauduleux, des prélèvements des sommes sans justificatifs des caisses des ADC. Une enquête judiciaire sera ouverte à son encontre. C’est ainsi qu’il est mis aux arrêts le 06 janvier 2010. Certains de ses collaborateurs et lui-même seront poursuivis pour une flopée de chefs d’accusation. Parmi lesquels on peut énumérer, sans être exhaustif, le détournement de deniers publics (DDP), coaction de DDP et complicité de coaction de fabrication de preuves. Le préjudice subi par l’Etat est estimé, selon le Ministère, à plus de trois milliards de FCfa.

A l’orée de la procédure, les huit accusés dans la cause avaient plaidé non coupables des charges retenues contre eux. Dans son réquisitoire, le Procureur général a ventilé les sommes présumées détournées par chacun des mis en cause. Au ‘’hit parade’’, Ntongo Onguéné 1 093 000 000 000 de FCfa. Il est suivi de près par son ancien directeur financier et comptable, Bengono Désiré Christophe, 1 061 000 000 000F. Le petit poucet de la classe, Eny Prosper, un prestataire de service (décédé), emporte 50 000 000F. L’action publique est éteinte en ce qui le concerne.

Le collectif de la défense des accusés a soutenu dans leur plaidoirie que les sommes prétendument détournées n’étaient pas les deniers publics de l’Etat, mais bel et bien les biens privés. Me Beliga a d’ailleurs convoqué, pour le justifier, l’Acte uniforme OHADA, notamment en ses articles 10, 116. Le défendeur, très remonté, a insisté que dans le cas des ADC, on parlerait d’abus des biens sociaux, prévus et réprimés uniquement par l’Acte  Uniforme OHADA. Son confrère, Me Akoa, a tenu à préciser que les ADC détiennent juste  27 % du capital. Les Aéroports de Paris (ADP) détiennent majoritairement les parts. In fine, la défense a demandé au tribunal de se déclarer incompétent. En tout état de cause, en attendant le verdict probable de ce 23 octobre 2015, les accusés bénéficient toujours de la présomption d’innocence.

 

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