Lutte contre Boko Haram. Triple attentat suicide: Le village Bodo à feu et à sang
Un triple attentat s’est déroulé dans la localité de Bodo très tôt dans la matinée du lundi 25 janvier 2016. Plus d’une trentaine de personnes ont été tuées et environs quatre vingts autres blessées.
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Près de trente deux morts et soixante dix neuf blessés graves. C’est le bilan provisoire du triple attentat qui s’est produit dans la localité de Bodo très tôt ce lundi 25 janvier 2016. Les commerçants venus nombreux vendre les marchandises dans ce marché situé non loin de la frontière avec le Nigéria, installaient leurs marchandises quand l’irréparable s’est produit. Les bombes ont explosées tuant plus d’une trentaine d’entre eux et blessant plus de 79 autres.
Tétanisées par l’ampleur du drame qui vient de se dérouler, les commerçants et tous les habitants se sont mis à courir dans tous les sens comme pour échapper au malheur qui venait de frapper le village. C’est l’arrivée des forces de sécurité alertées, qui a permis de ramener le calme et la sérénité dans ce village endeuillé.
Des bombes dans des marchandises
Selon des informations, en provenance de cette partie du triangle national, les commerçants surpris par ce qui s’est passé, ne savent même pas exactement ce qui s’est passé. Ces derniers racontent qu’ils faisaient le marché quand ils ont entendu une série de trois explosions dans des coins précis du marché. Les informations des sources policières font état de ce que les kamikazes membres de Boko Haram se sont infiltrés dans le marché avant d’actionner leurs charges explosives. Ces derniers au nombre de trois au total, sont décédés de même que les autres victimes de ce carnage. «Nous avons un premier bilan qui affiche 29 morts et environ 30 blessés», a déclaré sous couvert d’anonymat un policier contacté par l’Afp. «Les trois kamikazes font parties des morts recensés», a ajouté ce dernier. En fin de journée le bilan provisoire de cette attaque va s’alourdir passant à 32 morts et à plus de 80 blessés.
D’après Guibai Gatama le directeur de publication de l’œil du Sahel, les membres de Boko Haram pour échapper à la vigilance des hommes du comité de vigilance du marché de Bodo et aux éléments des forces de défense camerounaise, ont dissimulé les bombes dans les sacs de gombos. C’est en faisant semblant d’écouler leur marchandises qu’ils ont déclenché les bombes.
Quelques minutes seulement après ce forfait les autorités du département du Logone et Chari sont descendus sur les lieux pour mesurer l’ampleur des dégâts. Les blessés ont été conduits au centre hospitalier de la place pour des soins intensifs. Les forces de défenses ont quadrillé le secteur pour retrouver des éventuels éléments de cette secte. Une enquête a été ouverte. Le sous préfet de la localité a profité de l’occasion pour adresser ses condoléances aux familles des victimes durement éprouvées. Il les a invitées à ne pas céder à la panique.
Quatre attentats ?
Bien que choqué par tous ce qui s’est passé dans son territoire de commandement, Midjiyawa Bakari a expliqué site information du monde qu’il y a eue plutôt quatre attentats suicides et non trois comme l’on affirme. Parlant du mode opératoire de ces malfaiteurs, il précise que ces derniers ont fait explosés leurs bombes dans le marché et dans la ville de Bodo et c’est cela qui a occasionné autant de morts. «Deux kamikazes ont visé le marché de Bodo et deux autres ont agi en ville » a déclaré le gouverneur de la région de l’Extrême Nord, Midjiyama Bakari. Il ajoute que les kamikazes venaient du Nigeria et que leurs complices seraient en fuite. Des indiscrétions font état de ce que le bilan provisoire de ces attentats va certainement s’alourdir avec le temps puisque, certains blessés sont dans un état comateux.
Ce triple attentat survient deux jours seulement après une autre attaque de Boko Haram ayant fait trois morts dans la ville de Limani samedi dernier. Ce jour là, un groupe d'individus armés soupçonnés d'être des membres de la secte islamiste nigériane Boko Haram a attaqué samedi soir Limani, localité de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun frontalière avec le Nigeria, tuant trois personnes et blessant plusieurs autres.
Cet attentat intervient surtout après les autres attentats s’étant déroulés dans les mosquées de Kouyape dans l’arrondissement de Kolofata et de Guetchewe avec un bilan de 13 et 4 morts. Il faut dire que depuis le début de l’année 2016 Boko Haram frappe systématiquement chaque lundi matin.
1 200 morts dans la région de l’Extrême-Nord
Selon un bilan publié au début du mois de janvier par le ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary, dépuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais, en 2013, près de 1 200 personnes ont été tuées dans des attaques et des attentats dans la région de l’Extrême-Nord,
Les autorités camerounaises ont notamment comptabilisé plus d’une trentaine d’attaques-suicides, souvent perpétrées par des adolescentes ou des femmes et dont les cibles sont régulièrement des marchés.
Le Cameroun a renforcé sa présence militaire en 2013 à la frontière nigériane pour endiguer la montée en puissance des islamistes après avoir laissé passer, pendant des années, les combattants de Boko Haram actifs dans le nord-est du Nigeria et qui se servaient du nord du Cameroun voisin comme base arrière et lieu d’approvisionnement en armes, véhicules et marchandises. Le Cameroun est ensuite passé à l’offensive dans le cadre de la coalition régionale militaire, avec le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Bénin pour combattre les islamistes. Au Nigeria, l’insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait au moins 17 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009.
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