Cameroun - Politique. Un discours de mobilisation générale

Yves ATANGA | Cameroon-tribune Lundi le 04 Janvier 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
S’adressant jeudi dernier à ses compatriotes dans le cadre du traditionnel message de fin d’année à la Nation, le président de la République a clairement évité toute fioriture pour aller droit au but.

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La durée du message l’indique de manière fort éloquente. Une quinzaine de minutes auront suffi à Paul Biya pour jeter son regard sur le Cameroun de cette fin 2015 et sur les perspectives de l’année qui commence. Le ton est direct, franc et non moins rassurant.


Dès les premiers mots, le chef de l’Etat est déjà dans le vif du sujet quand il salue la résilience exemplaire du pays en 2015. Face à la conjoncture économique pas spécialement favorable, face à la menace sécuritaire des terroristes, qui n’a guère baissé dans le septentrion, le Cameroun fait preuve, selon Paul Biya de cette « qualité qui fonde les grandes Nations… cette capacité à résister, à faire face aux défis quotidiens… » Voilà pourquoi le président aborde cette communication traditionnelle avec une confiance non feinte. Parce qu’il a vu dans le comportement général de l’économie nationale, et dans celui de ses compatriotes, des signes encourageants, le chef de l’Etat a toutes les raisons d’afficher son optimisme pour la suite.

Jeudi soir, le président Biya a tenu à la communauté nationale un discours forcément sincère fait d’évaluation, de mises au point successives, mais aussi et surtout de remobilisation. Sur l’évaluation de la situation, il relève avec satisfaction que le Cameroun a su maintenir ses prévisions de croissance à 6% et d’inflation à 3%. Ce qui signifie que ni le rétrécissement de la croissance mondiale, ni la baisse persistante des prix des matières premières ; ni même les dépenses supplémentaires et les autres conséquences de la guerre contre le terrorisme, n’ont finalement eu raison des efforts des Camerounais. Première expression de cette fameuse résilience saluée par le numéro un camerounais.

L’autre grande satisfaction, c’est bien le comportement général des Camerounais face à la menace terroriste. Paul Biya le souligne à grand traits : les forces de défense et de sécurité et les populations par leur vaillance, leur professionnalisme et leur engagement patriotique ont permis de garder le territoire national comme il était avant cette agression : un et indivisible. « Nous n’avons cédé aucun centimètre de celui-ci aux agresseurs (…) Face aux atrocités de Boko Haram, les forces vives de la Nations se sont mobilisées pour dire avec fermeté, NON au terrorisme »

Et comme un bon pédagogue qui sait récompenser après avoir félicité, le président de la République fait deux grandes annonces, basées sur les bons accomplissements de 2015 : la baisse des prix du carburant à la pompe et la hausse des allocations familiales. Ces mesures qui prennent effet dès le lendemain apparaissent comme une juste récolte des fruits de l’effort des Camerounais face à l’hostilité du contexte.

Cela dit, l’heure n’est pas à la jubilation. Les deux gestes forts posés par le chef de l’Etat donnent un contenu concret à la résilience dont il se félicite, et indiquent que si plus d’efforts sont fournis, plus de récompenses devraient logiquement suivre. C’est là qu’intervient le Paul Biya mobilisateur. Il commence par faire une série de mises au point concernant le fonctionnement du système économique en place. Un : le cap n’a pas changé : « Nous devons atteindre l’émergence à l’horizon 2035 ». Deux : le bien-être des Camerounais reste la priorité : « Je sais que cela doit passer par une amélioration du pouvoir d’achat de nos populations ». Trois : l’objectif majeur reste l’accélération de la croissance : « Notre croissance doit être plus forte, plus durable, plus inclusive et génératrice de plus d’emplois… » Quatre : le cadre institutionnel est cohérent : le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi reste la boussole, le plan d’urgence indique les priorités immédiates, « sans interférer sur le programme économique normal du gouvernement ».

Et pour terminer, le président de la République, saluant le patriotisme de ses compatriotes, leurs qualités intrinsèques, leur indique d’abord les pistes pour une croissante encore plus soutenue. Puis appelle au changement de comportements. Il faut savoir dire non à la corruption et promouvoir l’intérêt général. Et si l’administration est citée, le problème concerne en réalité chacun des Camerounais, appelé à être, selon l’expression du chef de l’Etat, une « force de progrès ». 2016 peut être une année charnière dans la marche du Cameroun vers son émergence. « Ne ratons pas ce tournant décisif. »

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