Cameroun - Justice. Univers carcéral: Des Ong au secours des prisonniers

Frégist Bertrand Tchouta | La Nouvelle Expression Jeudi le 21 Janvier 2016 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Surpopulation carcérale, abus de tous genres, infrastructures inexistantes sont le quotidien des détenus. Pourtant, croient-elles, une simple action de plaidoyer pourrait améliorer les conditions de vie.

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«Rencontre nationale  sur la situation des prisons». Voilà comment s’intitule l’événement que voudraient organiser le Centro orientamento  educativo, une Ong catholique italienne, le Centre d’orientation éducative du  Cameroun (Coecam), la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndhl) et l’Union européenne. L’événement qui devrait avoir lieu à Yaoundé du 27 au 29 janvier prochains, vise à soulever le débat autour des mauvaises conditions de vie des détenus dans les prisons des dix régions du Cameroun. Plus clairement, il s’agit de «susciter des réformes au niveau de la législation et de la réglementation, d’échanger  sur les bonnes pratiques dans le domaine de la détention», explique Francis Kammogne, président du projet d’humanisation des conditions de détention et de protection des droits des détenus dans les prisons de Yaoundé, Douala, Bafoussam, Garoua et Mbalmayo (Ppue). Ce, en réunissant autour d’une plateforme d’échanges : des universitaires, des Ong et associations, l’administration pénitentiaire, le ministère de la Justice, la Délégation générale à la Sûreté nationale, et le secrétariat d’Etat à la Gendarmerie nationale.

 

Surpopulation carcérale

 

Le thème choisi pour cette rencontre: «Une responsabilité partagée pour protéger les droits des détenus et préserver leur dignité» en dit long sur la situation carcérale au Cameroun. Les constats dressés par le (Ppue) lors des visites dans les prisons centrales de Yaoundé, Douala et Bamenda sont alarmants. A la prison centrale de Douala par exemple, on comptait 2 952 détenus en janvier 2014, pour une capacité d’accueil de 800 places. A Kondengui (prison centrale de Yaoundé), le pointage de mai 2014 faisait état d’une population de 3 886 détenus pour une capacité de 1 500 places. En plus de la surpopulation, les centres vivent sans infrastructures de base.  A Douala, le forage qui existe est en mauvais état. Il nécessite d’être réhabilité et son eau traitée avant son utilisation. A la prison de Yaoundé, un travail d’aménagement des toilettes de l’infirmerie reste à faire. De même que  la vidange régulière des fosses septiques de la prison, et la  prise en charge de la santé des détenus. A la prison centrale de Bamenda,  les détenus sont «enchainés et  mis en isolement pendant des jours et des semaines pour des infractions minimes».

Le chantier est énorme, les enjeux complexes. Pourtant, affirme Françis Kammogne, des actions menées au  sein de ces prisons ont permis d’obtenir quelques résultats. «Les visites ont été pour beaucoup dans le respect de la séparation catégorielle des détenus. Le quartier des femmes est mieux entretenu. L’administration pénitentiaire organise mieux les quartiers des mineurs», note-t-il. Il en est de même pour la prison centrale de Yaoundé, où un forage a été construit depuis peu pour la cuisine. Elle est approvisionnée en eau courante.


 

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