Cameroun - Politique. Y a-t-il trop de partis politiques au Cameroun ?

Jean Francis BELIBI | Cameroon-tribune Lundi le 05 Juin 2017 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le pays aligne environ 300 formations politiques pour moins de 25 millions d’habitants. Expression de la démocratie ou autres. CT ouvre le débat.

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Question simple : quel est le rôle des partis politiques ? La réponse la plus simple que l’on trouve dans les dictionnaires spécialisés en la matière, c’est qu’ils participent à l’animation de la vie politique. Dans le cas spécifique du Cameroun, l’article 3 de la Constitution précise que « les partis et formations politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils doivent respecter les principes de la démocratie, de la souveraineté et de l’unité nationales. Ils se forment et exercent leurs activités conformément à la loi ». Cette loi, c’est celle N°90/056 du 19 décembre 1990 portant sur la création des partis politiques qui, en son article premier, reprend les dispositions constitutionnelles ci-dessus. Cette loi promulguée à la fin de l’année 1990, a vu les premières formations politiques apparaître quelques mois plus tard. Rien que pour la seule année 1991, 57 partis politiques ont été légalisés, comme on peut le découvrir dans le dernier ouvrage de Bernard Messengue Avom publié cette année aux Editions CLE : « La représentation politique au Cameroun. Genèse et particularités ». Il faut d’ailleurs souligner que cette année-là est aussi celle qui a vu naître le plus de formations politiques au Cameroun. Preuve sans doute de l’aspiration des Camerounais à exprimer librement leurs opinions et à ne plus prendre le maquis pour le faire, comme l’avait souhaité quelques années auparavant, le président de la République, Paul Biya. Aujourd’hui, le pays atteint la barre des 300 partis politiques officiellement légalisés. Un record qui traduit sans doute la soif des Camerounais de faire valoir leurs idées à travers ces regroupements.


La création des partis politiques au Cameroun se fait librement selon les dispositions de l’article 2 de la loi susmentionnée. A quoi servent ces quelques 300 partis politiques dans le microcosme camerounais ? Sans doute à animer l’espace politique. D’autres diraient à occuper l’espace médiatique. Combien sont-ils qui remplissent véritablement les deux principales fonctions qui leur sont reconnues, à savoir : premièrement servir d’intermédiaire entre le peuple et le gouvernement. Dans ce cas, le parti élabore un programme qui lui permettra, au cas où il remporte les élections, de gouverner. Ceux de l’opposition doivent dès lors présenter des programmes alternatifs à ceux de la majorité gouvernante. Ensuite, ils ont pour fonction, la conquête et l’exercice du pouvoir. Selon des données collectées auprès du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MINATD), moins d’une trentaine de partis politiques participent à l’exercice du pouvoir, soit en l’exerçant directement ou simplement par le biais d’élus que l’on peut retrouver au sein d’un organe d’exercice du pouvoir, le plus petit étant le conseil municipal. Le nombre de partis politiques qui existent en ce moment pose-t-il un problème ? Le débat est ouvert.

 

Pour Dr Jumbam Charles Tardzenyuy: “Number Of Political Parties Should Be Cut Down”

Historian in Yaounde


“A political party is a group of people who come together to contest elections in order to take over government. Cameroon is a country with more than 250 ethnic groups. It is illogical that we have political parties that are more than the number of ethnic groups as there are over 300 political parties in Cameroon today. I strongly stand for the fact that the number of political parties should be drastically cut down. The reason is that the proliferation of parties is rather retarding development. Few political parties have clear and well tailored programmes that focus on changing the country for better. The proliferation of political parties have given room for hatred, disorder and intrigues among politicians, mapping the way for the feeling of marginalization by some people. Division among the politicians has led to incessant opposition even when goodness is done to help everyone.
In Cameroon, we can distinguish parties that are family-based, village-based and region-based that have no coherent programmes that reflect national interest. This certainly creates the spirit of regionalism if such parties are not scrapped off. Government should limit the number of political parties so that those that exert influence should benefit from public financial assistance probably during elections. My conclusion is that there is no effective government without opposition because its permits the ruling party to see the aspirations of the population. We should not allow many political parties to exist if we want the promotion of development and social cohesion. Conditions to create political parties should be based on strict democratic norms.”
 

 Hon. Banmi Emmanuel: “Limiting The Number 0f Political Parties Is Irrelevant”

Cameroon People’s Democratic Movement (CPDM) MP


“To me, the issue of limiting the number of political parties in Cameroon is irrelevant. Political parties are created to contest in elections and conquer power. The strength of any political party can only be assessed through elections.  The law should be that if in an election, a political party does not score a certain percentage, its should dissolve. It happened once in Germany as the law made provisions for a certain percentage each contesting political party had to score in the election. Indeed, the reason for the creation of political parties is to acquire power. This is done by participating in elections. If a political party has existed for between 20 to 25 years without participating in elections, it should dissolve. It will not be the mission of government to limit the number of political parties. Even if the number of political parties were to be limited in Cameroon, what will be the criteria.
What is necessary is that all legalized political parties in the country should participate in presidential, municipal and legislative elections. Cameroon today has over 300 legalised political parties. The outcome of the election should determine their existence or not. Since the re-introduction of multi-party politics in Cameroon more than 25 years ago, there are many political parties that have never participated in elections. What are these type of parties existing for? Only the electorate which has the sovereign power can determine the existence of a political party or not. Therefore any political party that has proven its worth through elections and mobilized of many supporters can emerge. Every political party has the chance to prove its worth and its dissolution should be through lack of a following and not through the limitation of the number of political parties.”

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