Présidentielle 2011. "CHASSONS BIYA"

Cameroun24.net Mercredi le 09 Mars 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Cet appel ou cet ordre que j’ai découvert, comme de nombreuses autres personnes, à la une du quotidien « le jour » (n° 880 édition du 22 février 2011), reprenant en image une grande fresque peinturlurée sur le mur de l’École du Centre administratif de Yaoundé, marque incontestablement une évolution dans le discours de rejet de l’oppression, développé au cours de ces vingt dernières années au Cameroun. En 1991, la formule utilisée « BIYA MUST GO », n’était ni un appel, ni un ordre, tout au plus un vœu.

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Cette fois, « Chassons Biya », qui interpelle avec autorité tous ceux qui se sentent concernés, prend un sens tout particulier en ce moment. En effet, les peuples opprimés de Tunisie, d’Egypte et de Lybie viennent de réussir le pari inimaginable de se libérer eux-mêmes du joug de systèmes jusque là considérés comme inamovibles, parce que stables depuis plus d’un quart de siècle. Et, à l’image de l’Algérie qui entra en guerre en 1954 contre la puissance coloniale, donnant le coup d’envoi aux mouvements qui entraînèrent la disparition de l’empire colonial français -avec les indépendances en cascade à partir de 1958-, les jeunesses tunisienne, égyptienne et libyenne par leur extraordinaire prouesse en ce début d’année 2011, ouvrent le boulevard de la libération des peuples opprimés par toutes les dictatures gérontocratiques qui caressent encore, une illusion têtue d’invincibilité.

Paul Biya, dont le régime est gérontocrate, despotique et inamovible depuis bientôt 30 ans, partira donc nécessairement. En effet, les évènements qui se déroulent sous nos yeux dans une bonne partie du monde arabe, tiennent du principe de l’interdépendance historique, qui a révélé sa pertinence comme grille d’analyse en Afrique dans les années 50. Il stipulait qu’à partir du moment où un territoire africain colonisé entrerait en guerre, toutes les colonies seraient susceptibles de le faire. C’est la vérification de ce principe, voire de cette loi de l’histoire, qui a conduit aux indépendances en cascade. De la même manière, chaque dictature gérontocratique et inamovible d’aujourd’hui, mise à mal dans un pays, met en difficulté le système des dictatures gérontocratiques, partout sur la planète où rien -même pas les chars ou les canons- ne saurait plus arrêter la détermination des jeunes à se donner de nouvelles chances.

La question n’est plus de savoir si tel ou tel dictateur partira ou pas, mais plutôt comment s’en ira t-il et quand? Vu sous cet angle, le départ de Paul Biya, despote peu connu des publics étrangers, parce qu’il joue habilement des silences et des absences, devient une lapalissade au regard de la marche irréversible de l’histoire vers la libération inconditionnelle des peuples opprimés.

Puisque Paul Biya partira, emporté par les lois de l’histoire, il est du devoir de la jeunesse camerounaise de commencer sans plus attendre, à définir les axes prioritaires d’action à mettre en place pour conduire le changement au lendemain de ce départ. C’est précisément l’objet du Grand Forum National des Jeunes pour le prochain cinquantenaire que nous organisons à Yaoundé au cours du mois d’avril prochain. Nous apprécions l’urgence du développement d’une vision partagée pour un Cameroun où les citoyens sont fiers d’eux-mêmes et de leurs contributions au progrès de la nation, et fiers de leur pays qui prend toutes les mesures pour satisfaire leurs besoins essentiels, dans le respect de la justice et de l’équité. Ces besoins essentiels peuvent être couverts par chacun selon sa culture, si le plein emploi et le pouvoir d’achat sont au centre des mesures urgentes que tout gouvernement responsable doit prendre, pour sortir notre peuple de la guérilla économique dans laquelle il s’est lancé pour survivre.

Les chars, les camions anti-émeute de la police, les sinistres mami-wata déployés dans la capitale mise sous état d’urgence sans aucune déclaration officielle, les conférences de presse interdites par trafic d’influence auprès des hôtels afin qu’ils refusent de louer leur salle, les sous-préfets qui refusent de délivrer des récépissés de déclaration des manifestations afin de les rendre illégales et de faciliter la répression des organisateurs, n’empêcheront pas le mouvement de l’histoire. L’armée camerounaise a démontré le 6 avril 1982 qu’elle est une armée républicaine. Le moment est proche où ses chefs, à l’image de ceux de Tunisie et d’Égypte refuseront de soutenir un despote contre la majorité de son peuple.

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« CHASSONS BIYA ».
On ignore si c’est un fou ou un sage qui l’a écrit sur le mur de l’École du Centre administratif de Yaoundé. Mais cet appel ou cet ordre vient nous rappeler que l’histoire est en marche au Cameroun.

Ensemble entrons-y!

Correpondance Particulière : Dr Pierre-Marie Metangmo

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