Cameroun - Football. ''Le football ne peut se jouer que dans la sérénité'', Jules Denis Onana

CFB Lundi le 09 Mai 2016 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Nous ne l’avons pas loupé à Mbalmayo lors du duel Canon-Racing. L’ancien Lion Indomptable, cuvée Mondial 1990, a accepté de répondre aux questions de notre reporter.

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Il parle de l’ambiance au sein du club le plus titré du Cameroun, des Lions Indomptables et du licenciement à la pelle des entraineurs en Ligue I.

Jules Onana, un bref rappel de votre portrait pour nos lecteurs ?
Je suis un ancien International camerounais, 56 sélections avec les Lions Indomptables du Cameroun entre 1988 et 1995. Je me suis spécialisé au poste de défenseur central.  J’ai été capitaine dans toutes les équipes dans lesquelles j’ai évolué. Au niveau scolaire (Collège Sacré Cœur de Makak, au niveau universitaire (Université de Yaoundé), au niveau civil  (Dragon de Yaoundé, Canon de Yaoundé, Aigle de Nkongsamba). Champion du Cameroun avec le Canon et l’Aigle de Nkongsamba. Depuis 1995, je me suis exilé en Asie et J’y ai arrêté ma carrière en 2004-2005. Depuis, je développe quelques activités liées au football, comme le management de joueurs en tant que FIFA Players’ agent.

Aujourd’hui vous êtes le DS du Canon de Yaoundé. Alors dites nous comment se porte votre équipe ?
C’est une équipe très jeune que nous avons mis sur pied cette saison. Cela signifie qu’elle peut être bonne à un moment donné, elle peut être moins bonne quelques jours après. Elle est encore malleable, mais nous essayons de former une équipe plus aguerrie. Nous avons mis sur pied un bon staff technique et  une administration solide et nous pensons que l’équipe va revenir en force.

Est-ce qu’on peut dire que les conflits internes au sein du Canon sont définitivement enterrés ?
C’est du passé. Tant pis pour ceux qui veulent faire la guerre. Nous avançons, le Canon doit avancer. Le football ne peut se jouer que dans la sérénité. Je crois que tout le monde a compris que les guerres intestines minent l’évolution du Canon. Depuis plus de 5 ans, le Canon n’a pas commencé un championnat comme celui-ci. Nous essayons de montrer notre force sur le terrain. Nous n’allons pas trop dans les médias. Ceux qui vont raconter les trucs sur les médias à propos du Canon, c’est leur problème, nous voulons avancer.

La défense des Lions Indomptables n’est plus rassurante. Vous, en tant qu’ancien défenseur central au sein de cette équipe nationale, que préconisez vous pour que les Lions retrouvent leur gloire d’antan ?
Tout d’abord, il faut recenser tous les joueurs camerounais disponibles qui jouent à l’extérieur et ceux qui jouent à l’intérieur du Cameroun parce que je constate avec tristesse que les joueurs du championnat national ne sont pas valorisés. Il faut les valoriser. Nous avons eu la chance de faire les beaux jours des Lions, car nous avions la chance de participer à des stages sur le plan local qui nous ont permis de gagner en maturité, de gagner  en expérience, d’avoir un volume de jeu beaucoup plus important. Il faut que les joueurs qui évoluent ici puissent avoir leur chance. Ceux qui sont à l’exterieur, il faut savoir ou  ils jouent, quelles sont leurs difficultés et leur faire comprendre que porter le maillot vert rouge jaune ce n’est pas donné à n’importe qui, car on a souvent l’impression que généralement ces joueurs là quand ils viennent jouer au camerounais sont en vacances. Il faut que l’esprit d’antan revienne, que l’esprit des Lions revienne, qu’on se donne à fond lorsqu’on arbore le maillot national.

Un mot sur  l’exode massif  des joueurs locaux vers l’extérieur  et ses conséquences ?
Je crois que c’est la faute aussi aux infrastructures qui ne permettent pas aux joueurs de montrer leur vrai niveau. Lorsque nous jouions, on évoluait sur les mauvais terrains mais nous avions la chance de faire des stages bloqués sur de bons terrains, profiter des bonnes infrastructures qui nous ont permis de nous améliorer pendant une, deux ou trois années. On a bossé dur, mais les jeunes maintenant n’ont pas la possibilité d’avoir ces mêmes terrains d’entrainement. Il nous faut des infrastructures viables pour que les joueurs locaux puissent exploser. Heureusement aujourd’hui il ya le stade de Limbé, le stade de Bafoussam, il faut que toutes ces aires de jeu puissent servir au potentiel local. Pourquoi l’Ethiopie évolue-t-elle ? Pourquoi l’Angola évolue-t-il ? Parce qu’ils peuvent exploiter les infrastructures que la fédération leur a données.

Mais Jules Denis Onana, pendant qu’on construit les stades, beaucoup de joueurs locaux continuent à quitter le pays. D’où va venir la solution pour redorer le blason de notre sport roi à votre avis ?
Si les stades sont construits et que les conditions sont réunies au Cameroun, tout ira pour le mieux. Pourquoi à un moment donné les Egyptiens ne quittaient pas l’Egypte pour aller jouer à l’extérieur, notamment en Europe ? Parce qu’ils avaient tout sur place. Il faut améliorer les conditions de vie des joueurs pour qu’ils puissent rester à la maison. Nos joueurs vont en Angola parce qu’ils se rendent compte qu’ils n’ont pas ce qu’il faut au Cameroun. Prenez les conditions de travail, infrastructures-moyens de subsistance, cadre dans lequel les joueurs pourraient se developper, je crois que si tout cela est réuni, les enfants ne partiront pas.

Parlons maintenant de la valse des entraineurs sur les bancs de touche des équipes au Cameroun ? Qu’en pensez-vous sincèrement ?
Il faut protéger l’entraineur. Mais pour ma part dans le Canon de Yaoundé, on a mis un staff en place avec lequel je dialogue regulièrement, je ne lui mets aucune pression. Ils sont conscients maintenant qu’ils doivent faire des résultats. Sinon changer d’entraineur chaque jour, c’est la solution pour avoir les résultats, je ne pense pas, car c’est un corps de métier qui a besoin de sérénité. Maintenant si une équipe enregistre une série de mauvais résultats et qu’on a besoin d’un électro choc, là on peut changer l’entraineur.

Que deviennent les anciens Canonniers et qu’apportent-ils au Canon de Yaoundé ?
Vous posez là une question très intéressante. Laissez moi vous dire que déjà dans le staff technique du club, il y a des anciens canonniers comme Ndip Akem Victor, le coach Atangana qui est un ancien du Canon, moi comme administrateur ; il existe aussi l’amicale des anciens footballeurs du Canon qui va aider les anciens à bien se tenir. Dimanche dernier, Jacques Songo’o est arrivé, Emmanuel Kundé nous a également rejoint. Il y a aussi François Omam Biyik qui était là. Tous ces anciens reviennent soutenir leur club pour redorer son image.

Interview réalisé par Georges Kemeni à Mbalmayo.

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