C’est dans un climat de mélancolie et de frustrations qu’après 8h d’horloge, l’installation du nouveau délégué régional de l’Education de base pour le Littoral a finalement eu lieu.

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Mardi le 23 février 2016, il est quasiment 16h lorsque la cour de l’école primaire publique Petit Joss, à Bonanjo se désemplit. C’est avec plaisir que les élèves gagnent le hall à la recherche de leurs parents. Alors que c’est la mine morose que des enseignants et autres cadres des délégations départementale et régionale de l’éducation de base du Littoral quittent les lieux. Ces derniers qui attendent depuis 8h du matin, heure prévue pour la passation de service entre les délégués entrant et sortant de la délégation régionale de l’éducation de base pour le Littoral. En l’occurrence Yvette Kombou et Elise Henriette Essame. Les chaises installées dans la cour ont tout simplement été enlevées. A la question de savoir ce qui se passe, quelques enseignants, meurtris de fatigue, assis dans un coin de l’école lancent d’une manière belliqueuse et désinvolte : «madame, nous ne pouvons rien dire. Prenez le long du couloir, dirigez-vous vers la délégation,  vous verrez au loin les gens là-bas. Interrogez-les ». Très attentif,  le reporter de La Nouvelle Expression a pu noter que dans ce groupe de maîtres, se trouvait la directrice des lieux qui, indexée par l’un de ses collaborateurs, n’a pas voulu s’exprimer.

Toutefois, en suivant le chemin indiqué, on constate des attroupements ci et là. Ce sont des instituteurs assis pour les uns à même le sol, en face de la délégation régionale de l’éducation de base proprement dite. D’autres par contre, ont trouvé des places sur l’unique banc au rez-de-chaussée de la délégation. Pour les propriétaires de véhicules, ils n’ont pas trouvé mieux que d’attendre dans leurs voitures la fin de la cérémonie à l’étage. Cérémonie interdite à la majorité des pédagogues et même aux médias. A force d’interroger ces enseignants, on finit par apprendre qu’en «effet, la passation de services a eu lieu finalement sur le coup de 16h au lieu de 8h. Elle s’est déroulée à huis-clos, à l’étage où se trouve le bureau du délégué, non pas dans la cour comme prévu le matin. Pour une première fois, on nous a chassés. Une manifestation qui n’a pas été publique comme cela devrait l’être en principe», confient sous cape quelques maîtres. Des propos  et une ambiance qui confirment tout simplement que la passation entre l’ancienne déléguée Elise Henriette Essame et la nouvelle, Yvette Kombou, a été faite sur fond de fortes tensions voire de contestations. En dépit de la présence du représentant du gouverneur.

Difficile d’avoir les raisons exactes de ce climat. Cependant, de sources fiables, les deux déléguées ont été longtemps des amies proches et originaires d’une même tribu. «Elles se regardent désormais en chien de faïence depuis la nomination de l’une et le débarquement de l’autre», a-t-on été informé. Rappelons également que Elise Essame, maire de la commune de Nkongsamba 3ème, avait été exclue du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) au lendemain de l’élection de l’exécutif municipal de cette commune, pour insoumission à la disciple du parti. Mais elle est restée cramponnée à son fauteuil de maire. «Connaissant le régime, ses jours étaient désormais comptés à la tête de la délégation régionale de l’éducation de base du Littoral», relève un camarade de son parti présent à la cérémonie. Avant d’occuper ce nouveau poste, Yvette Kombou était déléguée départementale de l’éducation de base dans le Wouri. En 2012, elle occupait les fonctions d’inspectrice d’arrondissement de Douala 3ème.

Linda Mbiapa, stg

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