Cameroun - Transports. Accidents de la circulation:le lourd tribut payé par l’État et les familles

Pascal Dibamou | Mutations Mercredi le 13 Septembre 2017 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Annuellement, il coûterait selon l’Oms aux pays à revenu faible ou intermédiaire 3% de leur Pib.

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Les accidents de la circulation coûtent chers à la communauté nationale. L’Organisation mondiale de la santé (Oms) indique que les dépenses liées à ces sinistres représentent 3% du Pib des pays à revenu faible ou intermédiaire. Tout calcul fait avec le budget de 2017 arrêté à 4 373,8 milliards de Fcfa, l’Etat du Cameroun dépenserait pour les accidents, 131,2 milliards de Fcfa. Ceci représente une augmentation d’environ 31,2 milliards. Il y a quelques mois en effet, la Coalition des associations de sécurité routière du Cameroun révélait qu’en 2008, les accidents de la circulation avaient coûté plus de 100 milliards de Fcfa. Et en 2016, c’est 2% du budget de l’Etat qui est parti dans les accidents de la route. L’enveloppe perdue devrait en principe servir à couvrir les 4190 accidents survenus au cours des huit derniers dont 179 mortels, 784 corporels et 3227 matériels.

Mais au ministère des Finances, une source révèle que cette dépense n’est pas budgétisée par l’Etat. Sauf si on la déduit sur les dépenses consacrées aux indemnisations. Or en scrutant la rubrique des dépenses de l’État en 2017, il n’est fait mention nulle part des indemnisations, mais plutôt des dépenses de personnel, achats de biens et services, transferts et subventions, dépenses en capital et dette publique.

Au sein des entreprises, l’addition liée aux dépenses des accidents de la circulation est aussi élevée. Les sociétés doivent en effet porter assistance à leurs employés décédés ou non en cas d’accident de la circulation. Toute chose qui  impacte négativement  sur leur budget de fonctionnement, même si elles ont l’assistance sociale.  « Lorsque l’un de nos employés est victime d’un accident de la circulation en situation professionnelle ou non, nous devons lui apporter un soutien financier. Il peut aussi arriver que nos caisses soient vides. Dans ce cas il ne reste plus qu’à la victime de se prendre en charge », renseigne le directeur général d’une Pme.

Au demeurant,  en cas d’accident de la circulation, c’est aux familles des victimes de supporter les premiers soins. « En 2014, ma grande sœur a été victime d’un accident de circulation sur l’axe routier Bafang-Loum. Bien qu’assurée et travaillant dans une société parapublique, il a fallu que je paye  les premiers soins », révèle Hubert Kamgang. Il vit à Bafoussam. Et de poursuivre « J’ai dû recourir à un prêt dans une micro-finance à Bafoussam. Malgré mes efforts, ma sœur est condamnée aujourd’hui à vivre sur une chaise roulante. Sa prise en charge médicale m’a coûté 7 millions de Fcfa ».

Avec la recrudescence des accidents mortels, le Cameroun détient les routes les plus meurtrières de la zone Cima (Conférence interafricaine des marchés d’assurances). Rien qu’au mois d’août 2017, on a enregistré  626 accidents toutes catégories confondues, dont 34 mortels, 79 corporels et 513 matériels. Et 70% de ces accidents sont produits sur les axes Douala-Yaoundé, Yaoundé-Bafoussam et Bafoussam-Douala.

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