Côte d'ivoire. Bip quel avenir après le lancement du budget : Un expert répond

cameroun24.net Vendredi le 18 Janvier 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Budget d’investissement public. Messanga Abossolo Patrice Spécialiste en procédures de passations de marchés publics Banque mondiale/ Banque africain de développement (Bad)

ADS



Que retenir du budget qui vient d’être lancé pour le compte de l’exercice de 2019 ?
Dans ce budget lancé, ce qui est intéressant c’est la partie réservée à l’investissement publique (Bip). Et c’est le point qui cause de manière récurrente des soucis avec la sous consommation, et le mal consommation aussi. C'est-à-dire que l’argent est décaissé et n’est pas utilisé pour ce qui est demandé. Pour l’exercice budgétaire  2019, on est en droit d’attendre beaucoup de changement. Mais les mêmes causes créant les mêmes effets, les camerounais  risqueraient de  rester dans leurs  multiples attentes. Qu’est ce qui confirme cela, les tensions de trésorerie qui font que les exécutants de la commande publics ne soient pas payés à temps ou alors pas du tout. C’est un problème important qui décapitalise les prestataires qui n’osent plus soumissionner actuellement.
 

Comment comprendre  cet état de chose du budget qui affecte négativement l’investissement ?
En réalité, quand on parle de budget, il ne s’agit pas d’un argent enfermé dans un coffre-fort et qu’on doit utiliser à tour de main. Ce sont des prévisions de recettes que l’état compte avoir pour financer un certain nombre de projets, même son propre fonctionnement. Ceci en partant des bases réalistes, puisqu’on tient compte des tendances économiques, certaines poches de recettes. On peut se dire par exemple que cette année, la douane contribuera à hauteur de, les produits non pétroliers, les impôts, les taxes etc…Il peut alors arriver que toutes ces prévisions ne soient pas atteintes et qu’entre temps, il y ait des aléas par exemple la guerre. Il faudra financer la recherche de la paix avec tout ce que cela va concerner. Il y a également la prévarication, les détournements  des fonds publics. C’est donc tout cela mis ensemble qui créé des tensions de trésorerie poussant ainsi l’état à ne plus être capable d’honorer ses engagements à temps. Il y a ainsi des prestataires qui doivent attendre longtemps pour accéder à leurs paiements, ce qui ne stimule pas la machine économique.
 

Y’a-t-il des conséquences à cet état de choses ?
Vous savez, le principe consacré en matière de finance publique c’est l’unicité des caisses. Ainsi, la caisse est un tout. C’est maintenant le comptable publique qui est le Minfi qui décide de l’orientation des priorités dans les paiements. Très souvent, vous vous trouvez avec l’argent en chiffre mais pas sonnant. C’est bien à ce type de cas que certaines collectivités territoriales décentralisées sont souvent confrontées, créant ainsi des impayés de salaires du personnel pendant des mois. Est-ce qu’on a résolue tous ces préalables, je pense que non on risque alors prétendre atteindre les meilleurs résultats avec le même schéma d’exécution. Il y a également entorse avec la programmation des marchés publics avec les retards qu’on créé en vue d’espérer travailler en urgence où les procédures ne se font que de gré à gré. On bloque volontairement et à la fin, on passe à une procédure d’urgence, c’est une mauvaise façon de faire et on ne saurait être efficace ainsi. Sans oublier le défaut de maturation des projets, ou on fait des allocations budgétaires avant les études détaillées préalables. Ce qui est le lit des chantiers abandonnés et de la malfaçon.
 

Quel avenir dans la réalisation du Bip alors ?
La relecture récente du code de marchés publics a réintroduit un autre type d’acteurs qui était exclu à savoir, les autorités administratives, le niveau du seuil de compétence également qui a sauté. En réalité, si les textes actuels sont respectés, on peut avancer mieux que les exercices antérieurs. Mais, les personnes sensées animer la chaîne,  avec le « ma partisme » comme le soulignait le Pr Hubert Mono Ndjana, le donne ma part, il s’agit là d’un problème de moralité des hommes. Il faut la refonte des mentalités pour avancer, c’est là le véritable frein au développement du Cameroun. Le phénomène de prêt nom a pris beaucoup d’allure, mettant ainsi les gestionnaires en position de juge et partie, ils se donnent eux-mêmes les marchés à travers leurs tiers. Le phénomène des marchés publics se situe dans un problème général de la corruption d’une société. Pour que ça marche, il ne faudrait s’y engager véritablement.
 

Propos recueillis par
Jacques Pierre SEH

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS