Cameroun - Transports. Bricolage : Un pont «sous» le Wouri

cameroun24.net Jeudi le 11 Avril 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Il n y’a pas bricolage que les intempéries ne révèlent écrit le Mutant dans les colonnes du quotidien privé Mutations.

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Avez-vous jamais vu un pont lancé sous les eaux. Si ! Le ponceau de lianes construit sur le ruisseau qui coule sur le chemin du champ de grand-mère. Il lui arrive de se taper quelque flânerie hors de son lit pendant la saison des pluies et d’enjamber le petit pont. Mais, vous savez, là-bas au village, ils ne sont pas des ingénieurs de ponts, des eaux et des forêts sortis de Paris Tech. Ce sont nos ingénieurs du village dont l’unité de mesure est toujours le pied, le doigt et la coudée comme autrefois. Pourtant, ils sont d’une résilience digne de l’économie camerounaise, nos ponts de singes !

Non ! Le spectacle que j’ai vu à Douala est simplement épouvantable !  Quoi ? Le fameux deuxième pont sur le Wouri dont on nous a tant…venté les « à…toux »?  Et je convoque mon canard spécialisé, « Economique expression » (la très grande), il se nomme, dans son édition du mardi 9 avril 2019. Génialement, il décide de compter (c’est ce qu’ils savent faire le mieux, ces gars d’Ee) quelques projets structurants engagés par le gouvernement camerounais. Des projets, disent-ils, « truffés de malfaçons et autres contrefaçons. » Et ils les comptent vraiment ! : « 2è pont sur le Wouri, Camair-Co, Lom Pangar, Projet Olembe… » Les trois points de la…faim signifient que les projets comme ça chez nous sont Légion, comme les mauvais esprits qui tourmentèrent le démoniaque au temps du Crucifié. C’est biblique, lisez bon sang ! Vint le grand titre à la Une pour macadamiser le tout : « Le Grand bricolage », parlant bien sûr du 2e pont réceptionné en décembre 2018 à grand renfort de pub. Et l’on voit des voitures et des motos la flotte jusqu’aux fessiers ! Laissez-moi vous dire. Ce titre ne vaut ni pipette ni pépettes!  Si Le mutant était passé par là, ç’aurait donné ceci : « Le grand artisanat du paysannat de la paysannerie ! »  Chers confrères, je vous complète dans le souci d’un meilleur service du service public de l’information pour nos braves lecteurs…

Pauvre Nganou Djoumessi, le très sémillant ministre des Travaux publics, je le vois légèrement coincé au moment de se fendre en deux de ce communiqué du 29 mars 2019 : « de fortes pluies enregistrées dans la ville de Douala, ont révélé un dysfonctionnement prononcé de l’ouvrage hydraulique. Il est apparu que la capacité d’évacuation des eaux de cet ouvrage hydraulique est réduite en raison, d’une part, de la présence à son exutoire d’une conduite d’eau… et d’autre part, de son encombrement par des matériaux solides rejetés par les usagers ». Le ministre des Tp cherchant son propre exutoire face à une opinion publique sur les dents. Tremblant comme une feuille, il a ordonné à l’entreprise ayant conçu et réalisé le projet de construction du pont de singes de revoir sa copie. Mais, dites-lui que se taire est aussi une posture de gouvernance !

Dire que ce pont sous l’eau sensé fluidifier la circulation dans la zone industrielle et le centre-ville de Douala mais aussi relié le Littoral aux régions du Noso et de l’Ouest du Cameroun, nous a quand même coûté 141,6 milliards Fcfa !  Alors, en lieu et place du babillage, pour qu’on ne se mouille pas les pieds, vous voudrez bien, monsieur le ministre, nous lire l’Evangile selon le Markus (6: 45-52) à la prochaine crue du Wouri. Jésus marchant sur les eaux…
 

Le Mutant

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