Cameroun - Football. Crise dans les clubs : «Nous ne pouvons pas descendre dans les stades» dixit Pierre BATAMACK

cameroun24.net Vendredi le 17 Janvier 2020 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Salaires des joueurs impayés, recettes minables le président d’Avion FC, Joseph Pierre Batamack pointe du doigt les problèmes qui occasionnent aujourd’hui la colère des dirigeants clubs.

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Quelle appréciation faites vous de votre saison à mi-parcours ?

Nous ne crachons pas sur ce que nous avons, nous ne versons non plus  dans l’euphorie parce que le maintien est encore loin. Toutes les équipes se valent, nous les respectons. Nous pensons au vu de notre prestation face aux Lions A’ que le championnat doit être respecté. Notre façon de jouer le démontre au jour le jour, nous progressons, nous remercions simplement le tout puissant car c’est lui qui tient cette équipe, nous ne sommes que les serviteurs. Nous n’avons aucune prétention, nous continuons d’apprendre, nous continuons de progresser tout en priant Dieu pour qu’il continue à nous maintenir dans ce championnat.

Vous avez connu beaucoup de difficultés financières n’est-ce pas ?

Je tiens une fois de plus à réitérer que je suis le seul financier de l’équipe. Pratiquement personne ne nous aide, vous entendez Avion du Nkam, mais aucun Nkamois ne me donne le moindre radis. Nous sommes soutenus de temps en temps par  de bonnes volontés comme JC Lambo, Monsieur Bilong et Mahamat. Donc si vous avez juste trois personnes qui de temps à autre vous apportent leur soutien, c’est difficile.

Quelle est votre position par rapport au SYCEC ?

Nous sommes solidaires de la position des clubs. On ne peut pas jouer à Limbé où on n’a pas de recettes. Lors du match Avion-Eding par exemple, nous avons eu 10.000 FCFA de recette. Comment pouvons nous continuer dans cette situation ? Nous avons des charges liées aux salaires du personnel, les déplacements et autre hébergement sans compter la nutrition. On ne peut pas dire que nous n’aidons pas le football camerounais. Nous mettons nos joueurs à la disposition des équipes nationales. Donc nous poursuivons le service public.

Et si le CTT ne réagit pas favorablement aux revendications des clubs que feriez-vous ?

Nous ne faisons pas une fixation sur l’argent qu’on doit nous donner, nous estimons simplement que nous le méritons pour soutenir nos charges. La première charge à Avion FC c’est le paiement des salaires des joueurs. Si nous parvenons à le faire, nous n’aurions aucun problème. Donc ce n’est pas un chantage qu’on fait à l’État ou à la Fecafoot, c’est juste un message à l’endroit des dirigeants du football, pour leur dire que nous avons fait notre part de travail, à eux de faire le leur. Savez-vous que les arrêts du championnat nous coûtent plus cher en terme d’entretien des joueurs. On a beaucoup de charges. Donc si on entend notre cri, ce sera une bonne chose. Nous ne refusons pas de jouer, mais dans les conditions actuelles, nous suivons simplement le mot d’ordre du SYCEC.

Vous réclamez 910 millions c’est ça ?

Je ne m’attarde pas sur les chiffres, j’ose croire que ceux qui ont fait les calculs pour aboutir à ce montant l’on bien fait, on leur fait confiance. Nous attendons simplement qu’on nous donne ce qui nous revient de droit.

Reprendriez-vous le championnat s’il est programmé ce dimanche?

Non nous ne pouvons pas redescendre dans les stades. D’ailleurs nous attendons l’homologation, nous attendons qu’il y ait une assemblée pour valider la phase aller. Le CTT a programmé une réunion ce jeudi pour valider la phase aller et je ne crois pas que c’est ce même jeudi qu’ils vont programmer la phase retour pour dimanche. Monsieur Alim Konaté est un acteur du football, il comprend les doléances des Présidents.

Selon certaines sources, il y aurait une main cachée derrière vos revendications. Info ou intox ?

Le CTT ne monte aucun club. C’est une revendication propre à nos difficultés. Avion FC n’a pas de contact particulier avec le CTT et le CTT n’a jamais demandé à quiconque d’arrêter. Tout au contraire, il veut vite terminer, mais nous lui disons que tu ne peux pas vite terminer si nos charges ne sont pas assurées car après nous serons taxés de mauvais payeurs.

À qui réclamez-vous l’argent, au CTT ou à l’État du Cameroun ?

C’est le CTT et l’État qui doit nous donner de l’argent. Nos joueurs sont devenus des nomades au motif que même le peu qu’on leur promet, on a des difficultés à respecter les engagements. Il faut que ça change. Il faut que les clubs puissent vivre de leurs activités. Si vous n’avez pas de recettes de stade, si vous n’avez pas de sponsoring, vous n’avez rien, comment allez vous faire ? On a promis un sponsor et on se doit de respecter la hiérarchie. Nous respectons tout le monde, nous ne faisons aucun chantage, le joueurs doivent être payés.

En même temps, la vie des clubs  ne doit pas dépendre des subventions de l’Etat n’est-ce pas ?

Nous faisons beaucoup d’efforts mais nous ne sommes pas exempts  reproches. Il y a des salaires qui ne sont pas payés à temps, nous n’avons pas de Team Press, pas de Team Manager, bref il y a un déficit dans la gestion administrative de nos clubs et cela est dû en grande au manque de moyens financiers. Si on peut nous donner le minimum, ça nous aiderait beaucoup.

Quelle comparaison faites-vous entre l’organisation du championnat par le CTT et celle de la LFPC ?

Le CTT a fait un calendrier qui jusqu’ici a été respecté. En d’autres temps, on a eu un calendrier compliqué avec la LFPC qui n’honorait pas. N’oubliez pas qu’en début de saison dernière, il y a eu boycott du début du championnat, il a fallu le génie de la LFPC pour rattraper. On verra si la grève est maintenue, comment le CTT va s’y prendre et à partir de là, on pourra donner une appréciation. D’ores et déjà, on peut dire qu’il y a eu une nette amélioration par rapport à la désignation des inspecteurs et l’arbitrage s’est beaucoup amélioré. Nous disons chapeau au CTT, qu’il continue ainsi. Il n’y a pas lieu de faire une comparaison parce que la LFPC n’a pas les moyens de la Fecafoot en hommes et en argent. Faire une telle comparaison n’est pas honnête, chacun utilise ses moyens. La Fecafoot c’est une mastodonte, la LFPC se cherchait. Donc il n’y a pas lieu de comparer un grand frère et un petit frère. Comparons les choses comparables et cherchons plutôt l’excellence. Elle se retrouve aujourd’hui à la Fecafoot au vu de ses moyens.

Sylvain KWAMBI

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