Crise Anglophone. Dialogue : »Nous devons privilégier le consensus » déclare Augustin Tamba

cameroun24.net Mercredi le 22 Mai 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Pour le maire de la commune de Yaoundé 7e, les voix qui se font entendre dans la recherche des solutions pacifiques à la crise anglophone devraient suivre la voie tracée par le chef de l’Etat, à travers le Premier ministre peut-on lire dans les colonnes du quotidien Mutations.

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Comment avez-vous accueilli l’annonce de la relance imminente du dialogue par le Premier ministre, en vue d’un retour à la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ?

En tant que Camerounais et acteur politique de champ, j’ai accueilli cette nouvelle avec beaucoup d’enthousiasme et d’espoir. Enthousiasme parce qu’il était temps qu’on crée une nouvelle ouverture qui peut tendre à mettre les Camerounais sur une même table de négociation. Beaucoup d’espoir parce tous, nous voulons la paix. L’écrasante majorité des Camerounais, y compris ceux qui sont dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, milite pour la paix.

Le chef de l’Etat a, dans un post sur les réseaux sociaux, appelé au pardon. Comment celui-ci peut-il se matérialiser ?

L’appel au pardon du chef de l’Etat est un point extrêmement positif et une avancée psychologique considérable, étant entendu qu’il vient de la bouche la plus autorisée. Il a été lancé par celui à qui les Camerounais ont donné mandat pour diriger le Cameroun. Maintenant, c’est aussi à lui d’en donner le contenu et, je pense que dans ce qui est en train d’être fait, il y a une matrice essentielle positive qui va être mise en musique dans les prochains jours. Nous avons vu un démarrage en fanfare et triomphal de ce processus avec la visite du Premier ministre dans les régions querellées. C’est un bon signe, et il ne nous revient pas à nous, à notre modeste niveau, de donner du contenu à l’apaisement ou au pardon envisagé. Je suis convaincu que le président de la République sait exactement où il va.

Est-ce que vous pensez que, dans une logique d’apaisement plus globale du climat sociopolitique, le président devrait également instruire par exemple l’arrêt des poursuites contre les leaders, militants et alliés du Mrc, détenus depuis les marches dites blanches du 26 janvier 2019 ?

Il s’agit là d’un terrain assez délicat parce que, nous entrons en même temps dans le juridisme, au milieu d’autres problèmes de la République qui interpellent tous les Camerounais. Et, tout le monde devrait apporter sa partition. Le mouvement que vient de lancer le chef de l’Etat est comme un concert de musique classique où il reste maître de chapelle. Ça veut dire que c’est lui qui dirige, c’est lui qui rythme et les autres suivent le rythme de sa vision stratégique. Nous pensons qu’il y a un problème de responsabilité des partis politiques, le Rdpc en tête. Il est au pouvoir, il a la majorité au Parlement, il a une implantation nationale incontestable, etc., ce qui fait de lui le leader. A l’intérieur du Rdpc, les voix qui se font entendre devraient aller dans la voie tracée  par le président de la République. On devrait privilégier désormais le consensus, l’apaisement. Ensuite, viennent le Mrc, le SDF et tous les autres partis politiques légalisés. Je regarde des émissions télévisées, beaucoup de partis politiques s’expriment, la plupart regardent dans la même direction que le président de la République. Toutefois, j’ai regretté un certain nombre d’interventions, je ne stigmatiserai par certains auteurs qui parlent avec une voie de radicalisation, alors que nous sommes dans une logique de réconciliation et de reconstruction. Chaque formation politique devrait contrôler ses troupes avec pour objectif, la capitalisation du dialogue national inclusif tant souhaité à l’intérieur qu’à l’extérieur du triangle national.

Il y a aussi la responsabilité populaire…  

Il y a aussi la responsabilité populaire. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, il y a une prise de conscience générale, un élan républicain tel que, nous puissions tous nous lever pour sortir le Cameroun d’une situation qui n’a que trop duré, et qui peut avoir des ramifications, notamment des agendas politiques cachés, des conséquences tragiques sur la situation économique et sociale, etc. Il y a des enfants qui ne vont pas à l’école depuis trois ans. Au plan économique, il y a des pertes sèches qu’on enregistre par rapport à cette situation. Donc, je pense qu’au plan global, tous les Camerounais de l’ensemble du triangle national devraient regarder dans la même direction.

Est-ce que vous pensez comme plusieurs acteurs et partis politiques dont le SDF, qu’aucune nouvelle élection ne devrait se tenir avant le retour de la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ?

La préoccupation du SDF est légitime, mais, une fois de plus, je ne pourrais pas me prononcer de manière ferme. Il faudrait suivre l’évolution du dialogue annoncé et éventuellement les résolutions qui viendraient après avoir écouté tous les acteurs en présence. C’est peut-être au terme de tout ceci que les partis politiques, la société civile, les Camerounais dans leur ensemble, feront des propositions dans l’optique de définir éventuellement un nouveau calendrier électoral. Le président de la République arbitrera en dernier ressort. S’agissant du Mrc et de la libération éventuelle de ses leaders et militants, je continue de dire qu’il y a un problème de droit qui se pose à la base. Nous sommes dans une République, un Etat de droit. Dans la charge qui est celle du président de la République, il peut effectivement poser un acte allant dans le sens de l’apaisement. Nous pensons également qu’il faut que les gens se reconnaissent en la République pour que la République se reconnaisse en eux. Sur la base légale, après la proclamation des résultats d’une élection par les instances dédiées, certains acteurs, responsables d’un parti politique, ne peuvent pas se mettre à revendiquer une pseudo-victoire qui n’a ni tête ni queue. L’ambition est visiblement de créer le désordre, la panique, le chaos dans la République. C’est inacceptable ! Mais, le président reste le dernier maître du jeu, il arbitrera parce que le peuple lui a donné ce pouvoir.

 
Jean De Dieu Bidias

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