Cameroun - Communication. Incendie à l’Assemblée, crise anglophone et Mugabe en couverture des quotidiens camerounais

APA Lundi le 20 Novembre 2017 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’incendie, survenu dans la nuit de jeudi à vendredi au siège de l’Assemblée nationale est revenu hanter les colonnes des journaux camerounais parus lundi, au même titre que l’escalade de la violence dans les régions anglophones où persistent des revendications sécessionnistes, sans oublier la situation confuse au Zimbabwe où le vieux président, Robert Mugabe, ne cède pas à la contestation de la rue et d’une partie de son armée.

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Avec cette accroche : «Assemblée nationale : ce qui a brûlé, ce qui reste», Le Jour a entrepris une expertise sur les décombres du «Palais de verre de Ngoa-Ekellé» : à part l’hémicycle proprement dit, qui ne représente pas grand-chose par rapport à l’ensemble, le siège de la Chambre basse ne représente plus rien.

Les flammes ont ainsi ravagé le 7ème étage abritant les bureaux de tous les réseaux parlementaires, le 6ème où était logée la direction des affaires générales, le 5ème avec sa direction du budget et de la solde, tandis que les bureaux du 1er vice-président, du secrétaire général adjoint et du groupe parlementaire du Front social démocratique (SDF, opposition) au 4ème, ne sont plus qu’un tas de ruines, les mêmes qu’on retrouve un palier plus bas.

La preuve, justement, qu’il y a péril en la demeure est que, selon L’œil du Sahel, «l’Assemblée nationale n’a plus de fichier du personnel.

En dépit des affirmations du gouvernement écartant la piste criminelle, il subsiste effectivement, pour The Guardian Post, plusieurs questions qu’il faudrait élucider pour espérer convaincre.

Les parties du bâtiment s’étant enflammées auraient, glisse La Météo, été préalablement arrosées d’un liquide inflammable d’origine pétrolière, toute chose qui pourrait justifier la rapide propagation des flammes et l’ampleur de celles-ci.

Et parmi les personnes «à qui profite le crime», le journal cite pêle-mêle «celles qui ambitionnent de faire accélérer le lancement des travaux de construction du nouveau siège de l’auguste institution, afin de percevoir de juteuses rétro-commissions» sur les 8,2 milliards FCFA du coût final provenant d’un don chinois, mais ces députés qui remettent leur mandant en jeu l’année prochaine et qui ne sont point assurés d’être reconduits, et qui ont tout intérêt à créer la paralysie en espérant une prorogation de leur mandat.

Toujours est-il que, selon le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, la session budgétaire va se poursuivre normalement : en attendant les conclusions des services techniques sur la fonctionnalité des deux salles de commissions, l’hémicycle, qui a été préservé, abritera aussi bien les travaux des commissions que les séances plénières.

C’est le moment que choisit le même journal pour revenir sur l’hommage, rendu samedi à Bamenda, aux quatre éléments des forces de défense tués en service commandé par des séparatistes anglophones.

Faisant part de sa peine, face au «meurtre barbare» des gendarmes et du militaire, le chef des armées, Paul Biya a écrit aux familles, une lettre lue durant la cérémonie et dans laquelle le chef de l’État assure que ces soldats «demeureront un exemple à suivre pour leurs camarades et frères d’armes dans la lutte pour la préservation de la paix et de l'intégrité territoriale du Cameroun».

Chaque jour, les faits donnent entièrement raison au chef de l’État, renchérit l’hebdomadaire La Météo qui, commentant un récent du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca) qui se dit «particulièrement préoccupé par la recrudescence des violences dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, y compris celles visant les populations civiles et les agents de l’Etat, souligne que l’homme a déjà déclaré, avec emphase, que le Cameroun est un et indivisible.

Il apparaît, clairement, que The Guardian Post n’a pas lu le dernier communiqué de l’organisme onusien sous le même angle, qui constate, entre les lignes, que c’est en réalité d’un rappel à l’ordre qu’il s’agit, l’ONU finissant par se lasser de la désinvolture du pouvoir face à une situation qui prend chaque jour de l’ampleur.

Et la preuve que l’apaisement n’est pas pour bientôt, c’est que 15 activistes armés, se réclamant de la «République d’Ambazonie», viennent d’être interpellés dans la localité de Muyuka (Sud-Ouest) alors que, dans le même temps et selon ce qui apparaît de plus en plus comme une guérilla urbaine, les forces de sécurité ont encore échangé des coups de feu avec ces résistants à Bamenda.

Sous le titre «Paul Biya annoncé à Bamenda», Repères semble répondre à une critique récurrente en affirmant que le chef de l’État, dont les services annoncent une descente dans le foyer même de la contestation sécessionniste, «entend apporter un message d’apaisement aux populations dont différents courants séparatistes, tendent à amplifier l’insécurité».

«A l’occasion, le chef de l’exécutif camerounais devrait aussi, au cours des audiences, écouter les forces vives dans la perspective d’un dialogue plus large», pronostique la publication, non sans rappeler qu’il y a un an en effet, différentes voix s’étaient élevées pour appeler le président de la République à aller à la rencontre des compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais en vain.

«Comme aucun peuple ne l’aurait souhaité nulle part, voici le peuple camerounais qui chaque jour, et cela depuis des temps déjà, fait face à toutes sortes d'atrocités, de violences macabres et de pyromanie inouïe, s’emporte le quotidien InfoMatin. Toutes situations qui résultent des agressions armées, des attentats terroristes menés par les ennemis du Cameroun, et aussi hélas, des manquements de quelques compatriotes. Ceci ébranle et met sérieusement à mal les efforts de développement et la sérénité sociale.»

Au sujet de la situation confuse au Zimbabwe, Cameroon Tribune indique que le vieux leader Robert Mugabe a été exclu de son parti et remplacé par l’ex-vice-président du pays, Emmerson Mnangagwa dont le limogeage, justement, la semaine dernière, est la cause de l’imbroglio politique que vit en ce moment le pays.

Mugabe refuse de démissionner, malgré sa destitution de fait, s’étrangle The Post cependant que, pour The Guardian Post, cette attitude honteuse devrait constituer une alerte aux présidents à vie et pères de la nation du continent africain.

Mugabe plie mais ne rompt pas, constate aussi InfoMatin : «Malgré son exclusion de son propre parti, la Zanu-PF et les pressions de l'armée, de la rue et de son parti, ainsi que la menace d’une procédure de destitution enclenchée ce jour par son parti, le nonagénaire ne démissionne pas de la présidence de la République.»

«Mugabe : ce n’est pas encore la fin !» s’exclame The Sun, le titre ayant été surmonté d’une photo du leader zimbabwéen avachi, croulant sous ses 93 ans.

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