Cameroun - Economie. La rareté des devises dans les banques commerciales plombe le secteur privé camerounais
Dans son bulletin d’information publié le 16 janvier 2019, le secteur privé, à travers le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), se plaint de la rareté des devises dans les banques commerciales. Ce qui cause un manque à gagner aux opérateurs car, les réserves de changes restaient estimées à 1,9 mois d’importation au 31 juin 2017.
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Le Gicam cite l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam) qui révèle que, « les délais de traitement et de réponse aux demandes de devises par les banques commerciales à la Banque centrale sont devenus incertains et vont désormais de plusieurs semaines à plusieurs mois ».
En outre, les banques commerciales sont notamment confrontées aux rejets de dossiers de demande de devises sans motif ou pour des motifs non portés à leur connaissance. « Les difficultés d’accès aux devises qui font traîner les ordres des clients pendant plusieurs semaines ou mois dans les banques dégradent ainsi la confiance des fournisseurs et des correspondants vis-à-vis de la Cemac.», se plaint le secteur privé.
Le Gicam propose une politique de rationnement de devises qui s’impose à l’ensemble des pays de la zone Cemac. Elle devrait reposer sur le principe d’un arbitrage visant à orienter les réserves disponibles en devises vers les secteurs / opérations prioritaires pour l’économie camerounaise ainsi que vers les secteurs stratégiques afin de ne pas bloquer l’activité économique qualifiée « d’essentielle » dans les pays de la sous-région indique encore IC.
Une circulaire de la Beac et/ou des trésors nationaux pourrait ainsi définir les secteurs prioritaires et/ou stratégiques et remplacer le mode First In-First Out (FIFO) dans la gestion des transferts à l’étranger.
Toujours selon le secteur privé, la définition de ces secteurs/opérations prioritaires devra tenir compte des orientations de politique économique, des nécessités sociales et des possibilités de substitution possibles au sein des pays. Ils pourraient ainsi concerner : les secteurs productifs (industrie, première et deuxième transformation,…) ; les secteurs à fort rendement fiscal (Filières agro industriel, NTIC, pétroliers,…) ; les secteurs stratégiques (hydrocarbures, exportations de produits de rente, médicaments, produits de première nécessité non manufacturés sur place…) ; les opérations d’investissements.
A l’opposé de ces secteurs/opérations prioritaires, la circulaire devra introduire des limitations conséquentes pour certaines opérations consommatrices de devises pour lesquelles des alternatives sont possibles ou qui peuvent être raisonnablement différées : importations de produits qui sont déjà manufacturés / disponibles sur place ; importations de produits non prioritaires (friperie,…) ; paiement des dividendes des actionnaires étrangers ; paiement des frais d’assistance technique (sauf urgence).
S.A
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