Cameroun - Economie. La vente de l'argent devient monnaie courante à cause de la rareté des pièces

cameroun24.net Jeudi le 11 Juillet 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En raison de la carence de jetons, beaucoup se sont lancés dans cette activité qui prend de l’ampleur lit-on dans les colonnes de CT

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A Douala, la transaction tend à se banaliser. C’est le passage obligé pour se faire de la monnaie en cette période de rareté des pièces. Depuis quelques mois, Pierre G., ancien vendeur de cigarettes, a fait du commerce de l’argent son activité principale. « L’idée m’est venue en voyant comment les gens souffraient pour se faire la monnaie dans les stations service. Il m’est arrivé moimême d’y aller changer de gros billets », raconte-t-il. Pour faire fleurir son affaire, il s’est installé quelque part à Bonanjo, en face d’un lieu où se trouvent plusieurs restaurants courus.

« Pour un billet de 10 000 F, je prélève 100 F. Pour 5000 F, je prélève 50 F », explique notre source. Une activité qui n’arrange pas les clients, obligés de laisser quelques plumes. « Je suis allé manger dans un restaurant avec un billet de dix mille. En me remettant ma différence, la serveuse a pris 100 F sur la somme qu’elle devait me rembourser. Elle a expliqué qu’elle avait dû dépenser 100 F pour avoir la monnaie. C’est énervant mais parfois on n’a pas le choix », explique Manuel, fonctionnaire.

Dans certaines stations-service, l’activité existe depuis des années. Elle a pris de l’ampleur avec la rareté des pièces de monnaie, le taux passant du simple au double. « A la station, je dépense 200 F pour 10 000 F. J’y vais souvent quand j’ai besoin de faire la monnaie pour prévoir l’argent des beignets des enfants », témoigne Alain, enseignant. Ce « commerce » d’argent s’étend jusqu’aux taximen et autres petits commerçants menant des activités génératrices de pièces de monnaie. L’activité, nullement encadrée, nourrit plutôt bien son homme. « Cette activité est illégale et par conséquent proscrite. Même à la banque, on n’exige rien de celui qui vient faire la monnaie », souligne Roger Ntoune, inspecteur de banque à la retraite. Heureusement pour les populations, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli, a annoncé en fin de semaine dernière, lors d’une réunion à Douala, que de nouvelles pièces de monnaie avaient été commandées et seraient disponibles d’ici novembre prochain.

Georges Emmanuel TSAYID

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