Cameroun - Agriculture. Les producteurs du cacao s'engagent à la transformation en chocolat au Cra d'Ebolowa

cameroun24.net Lundi le 24 Juin 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dr Mbida Antoine :« Il est également question d’aller dans l’optique gouvernementale qui vise à encourager la transformation locale d’au moins 40% du volume de cacao exporté »

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 Docteur en gestion environnemental, directeur du collège régional d’agriculture (Cra) d’Ebolowa un établissement de formation professionnelle sous tutelle du Minader. Grâce à la reforme opérée dans le secteur de la formation professionnelle, il forme des techniciens et techniciens supérieurs en conseil agropastoral. Aujourd’hui, grâce au partenariat avec le lycée Nantes Terre Atlantique de France, une unité pédagogique de transformation de cacao en chocolat et autres dérivés est installée dans l’enceinte de cet établissement. Le but étant, non seulement d’offrir aux apprenants une formation intégrale sur le cacao mais aussi les producteurs de cacao pour y donner une valeur-ajoutée à travers la transformation en chocolat, poudre de cacao et beurre.


L’atelier  pédagogique ne cesse de former les transformateurs des fèves de cacao, que vise cette action ?
C’est juste une unité pédagogique. Nous sommes une structure de formation et nous ne pouvons qu’offrir cette formation aux citoyens qui en désirent et non une production industrielle pour l’école. Les organisations des producteurs, des associations de la filière cacao et des producteurs isolés se forment. Depuis, nos parents travaillent du cacao  mais n’ont pas eu la maîtrise pour transformer pour leurs besoins de consommation. Pourtant, le cacao dispose d’énormes vertus organoleptiques.  Ils travaillent bien dur juste pour vendre la fève, ce qui ne leur donne pas assez de revenus contrairement à cette même fève transformée en chocolat et plusieurs autres dérivés. Il est également question d’aller dans l’optique gouvernementale qui vise à encourager la transformation locale d’au moins 40% du volume de cacao exporté. Il est donc question à cet effet qu’il y ait le développement des petites unités de transformation dans les bassins de production. La particularité ici est que tous les appareils de l’unité de transformation soient fabriqués localement donc reproductibles.


Comment en est on arrivé à la création de l’atelier de transformation des fèves de cacao au Cra d’Ebolowa ?
Cette création de l’atelier de transformation résulte d’un diagnostic mené dans la région du Sud sur la culture du cacao, et le développement dans notre institution d’un module d’adaptation local. Et ce module s’inscrit ainsi dans le cadre du ruban pédagogique mis en place. Il était donc question de développer un module propre à la région ainsi, on a travaillé sur le cacao. Nous avons constaté que le cacaoyer était la plante qui rencontrait une adhésion pour la plupart de producteurs au Sud comme potentialité agropastorale. En plus, nous avons constaté que les producteurs  de cacao travaillent mais ne vivent pas de leur labeur parce que moins valorisé. Ainsi, nous sommes entrés dans la logique d’y apporter la valeur à travers la transformation pour que ceux-ci puissent tirer le meilleur de leur travail.


Où en est-on à ce jour par rapport à l’atelier pédagogique au Cra d’Ebolowa ?
Nous en sommes fiers aujourd’hui du résultat puisqu’on peut déjà transformer le cacao en chocolat et autres dérivés. Le producteur a appris à développer les fèves de bonne qualité, ce qui ajoute  une plus-value dans la vente de son produit. Ce qui concoure à améliorer la qualité de la fève, du bien-être et s’en servir d’autres dérivés comme la poudre du cacao, du chocolat et le beurre de cacao etc…


Le chocolat produit est baptisé Keka wangan, c’est label local de la ville d’Ebolowa ?
Keka wangan qui veut dire en langue local « cacao de chez nous » est dans une logique pédagogique, mais plus que cela aussi. C’est un projet de développement, à travers ce projet, c’est tout une révolution que nous menons sur le produit. Vous imaginez que dans la région du Sud, les gens s’inscrivent dans une logique de transformation de leurs productions cacaoyères, imaginez la plus-value, l’amélioration des conditions de vie des producteurs. Imaginez également que d’autres régions du pays intègrent la démarche de la transformation de leur cacao sur la base du module développé à Ebolowa, c’est une révolution industrielle. C’est toute une révolution qui peut s’ouvrir autour d’une culture au Cameroun également, c’est une participation à l’amélioration de la contribution du cacao au Pib.
 

Propos recueillis par
Jacques Pierre SEH

 

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