Cameroun - Agriculture. La filière cacao poursuit sa descente aux enfers dans le Sud-Ouest du Cameroun

cameroun24.net Lundi le 05 Aout 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Première nationale avec plus de 45% de la production jusqu’en 2017, la région a fini avant dernière au cours de la campagne cacaoyère 2018-2019 informe Ecomatin.

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Si l’on s’en tient aux statistiques de commercialisation révélées il y a quelques jours par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), 119 710 867 de kilogrammes de cacao, soit un peu plus de 119 000,7 tonnes, ont été vendues par le Cameroun au cours de la campagne 2018-2019. Comme au cours de la campagne précédente, la région du Centre s’est arrogée la première place au rang des plus gros producteurs, avec 35 667 637 de kilogrammes, loin devant le Littoral qui arrive en deuxième position avec seulement 24 640 825 de kilogrammes. Troisième au plan national, la région du Sud pointe 24 384 334 kg commercialisés contre 20 076 271 pour l’Est qui la talonne immédiatement. Viennent ensuite, avec un écart abyssal, l’Ouest (7 562 227), le Sud-Ouest (6 488 496) et le Nord-Ouest (891 077). Le constat qui saute aux yeux, c’est que le Sud-Ouest qui surclassait tous les autres bassins de production jusqu’à la campagne cacaoyère 2016-2018 en totalisant 45,5% de la production nationale a continué de plonger.

Il avait amorcé sa chute libre entre 2017-2018, passant de 45,45 % des ventes nationales enregistrées à 32 %, soit des pertes de 43 000 tonnes. Les pertes dues à cette situation en termes de recettes d’exportation pour le Cameroun étaient, selon le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), s’élevaient à 56 milliards Fcfa. La filière cacao dans l’ensemble dans la zone anglophone du Cameroun et dans la région du Sud-Ouest est l’un des secteurs de l’économie locale les plus impactés par la crise sécessionniste qui s’y enlise depuis le troisième trimestre 2016. Des centaines de mille d’hectares de cacaoyers ont été incendiés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest par des sécessionnistes présumés. Les champs qui n’ont pas été détruits ont simplement été désertés par les paysans, qui fuyaient les violences.

Outre les aléas climatiques et le non renouvellement substantiel des vergers cacaoyers, les autorités camerounaises en conviennent aujourd’hui que le Cameroun n’est plus capable d’atteindre une production de 600.000 tonnes comme planifié à l’horizon 2020, du fait de ces événements. Cet objectif poursuivi à partir de 2012 et qui aura nécessité – si l’on s’en tient aux chiffres officiels -, la mobilisation de 15 milliards Fcfa en moyenne chaque année,   est reporté sine die. L’un des outils phares sur lequel était fondé l’espoir d’un relèvement substantiel de la production cacaoyère et caféière au Cameroun était le programme New Generation, créé en 2012 et piloté par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc). Celui-ci visait notamment : le rajeunissement de la force de production, la professionnalisation des jeunes producteurs, la réduction du chômage des jeunes à travers la création d’emplois en milieu rural, l’amélioration de la qualité et de la productivité et l’accroissement de la production globale. En 2016, le Cicc révélait que le programme avait permis de créer, en quatre ans d’implémentation,  de nouvelles plantations pour une superficie globale de 2651 hectares.

Par rapport à la saison 2011-2012, où le Cameroun avait produit 228.941 tonnes de cacao,  la hausse de la production est de moins de 30.000 tonnes au cours des six dernières années. Or, plus de la moitié des espaces créés par New Generation était entrée en production au cours de la campagne 2014-2015. Une lente progression en somme. Fitch Solutions prévoit que le pays franchisse enfin la barre de 300.000 tonnes de cacao d’ici à 2021, avant de s’inscrire sur une tendance haussière de 15 000 tonnes par an jusqu’en 2023.

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