Affaire Kamto. Plus de 150 inculpations d'opposants pour «hostilité contre la patrie» au Cameroun

cameroun24.net Jeudi le 14 Février 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Cent cinquante et une personnes ont été inculpées depuis mercredi au Cameroun pour "hostilité contre la patrie" et "insurrection", dont le principal opposant Maurice Kamto, a déclaré jeudi le vice-président de son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) rapporte l'AFP.

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La plupart des inculpés "a été placée sous mandat de dépôt (à la prison principale de Yaoundé). Il y a eu une vingtaine de libérations provisoires de personnes qui ont présenté des garants et payé (une caution) pour comparaître libres", a déclaré à l'AFP Emmanuel Simh, vice-président du MRC et avocat.

Mardi soir, Maurice Kamto et environ 150 de ses partisans, arrêtés fin janvier et en garde à vue depuis, avaient été amenés au tribunal militaire de Yaoundé.

Depuis, ils ont été présentés aux juges "par vagues". Dans la nuit de mardi à mercredi, une première vague comprenant le leader du MRC, a été inculpée pour "rébellion, insurrection, hostilité contre la patrie" et transférée à la prison centrale de Yaoundé.

"Il existe une certaine différence: les leaders sont poursuivis pour huit raisons au total", tandis que beaucoup de militants le sont pour moins de chefs d'inculpation, a expliqué M. Simh.

Tous les inculpés l'ont néanmoins été pour "au moins (...) hostilité contre la patrie et insurrection", a-t-il affirmé.

"L'hostilité contre la patrie" est théoriquement passible de la peine de mort toujours en vigueur au Cameroun, mais qui n'a pas été appliquée depuis plus de 30 ans.

Maurice Kamto, 64 ans, avocat de renom et ancien ministre, est arrivé deuxième à la présidentielle d'octobre 2018 (14,23% des voix), loin derrière Paul Biya réélu pour un septième mandat consécutif (71,2% des suffrages).

Il qualifie depuis la victoire du président sortant, 86 ans dont 36 au pouvoir, de "hold-up électoral" et a plusieurs fois appelé à des marches de protestation interdites par le pouvoir.

Le 26 janvier, M. Kamto avait appelé à de nouvelles manifestations. Plusieurs marches ont eu lieu dans plusieurs villes.

Certaines de ces marches ont été réprimées, et "environ 200" personnes, selon le MRC, ont été interpellées.

Début février, l'Union européenne (UE) avait dénoncé un "usage disproportionné de la force par les forces de sécurité" lors de ces marches, où au moins six manifestants ont été blessés.

Depuis 1982, Paul Biya règne en maître absolu au Cameroun, où il a tout verrouillé pour assurer son maintien au pouvoir, s'appuyant sur l'administration et sur un parti-Etat, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), qu'il a créé en 1985.
 

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