Cameroun - Santé. SUD,Journée de lutte contre le sida, les associations s’engagent pour accompagner les structures de lutte dans leurs actions sur le terrain.

cameroun24.net Lundi le 03 Décembre 2018 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Mebounou Mballa Hervé Kerine, Président de l’association « Le bon guide » pour la lutte contre le sida

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En quoi s’occupe votre association ?
L’association « le bon guide » a été créé pour regrouper les personnes vivant avec le Vih, donc séropositives. En vu de les prodiguer les conseils sur leur nouveau statut, et les sensibiliser sur les évolutions y relatives. L’idéal pour nous c’est d’appuyer sur le levier  des personnes déjà infectées, pour un réconfort en vu d’améliorer leur façon de vivre et diminuer les comportements à risque. Nous sommes sur le terrain depuis  03 ans et le registre affiche une centaine de personnes vivant avec le Vih permanentes, et plusieurs autres qui viennent solliciter les conseils. Bref, les gens nous approchent compte tenu du travail de terrain que nous effectuons et qui nous crédite d’une confiance certaine auprès des organisations œuvrant dans la lutte contre le sida.
 

De quoi vit « le bon guide » que vous dirigée ?
L’association vit des contributions des membres d’abord. Elle est appuyée par les organisations  telles que l’Unicef pour la prise en charge mère et enfant, le groupe technique régional (Gtr),  Metabiota qui s’occupe des hommes en tenue  et la commission nationale des droits de l’homme et de liberté. L’action étant sociale, nous avons certaines âmes de bonne volonté qui sont intéressées par ce que nous faisons au quotidien et qui viennent nous le témoigner par des gestes. La vie au quotidien de l’association est sous la coordination du Gtr et les autres unités de lutte contre le sida que les pouvoirs publics ont mis en place.
 

Les séropositifs viennent se ravitailler dans votre structure en anti rétro viraux pourquoi ?
C’est une des raisons d’existence de notre association. Nous sommes partis d’un constat que les séropositifs abandonnent parfois le traitement parce qu’ils ont honte d’aller à l’hôpital du jour chercher leurs remèdes. Pourtant, ils doivent avoir ce remède en toute confidentialité et discrétion. Ainsi, le groupe technique régional (Gtr) de lutte contre le sida met gratuitement à notre disposition ces remèdes que nous remettons aux personnes séropositives qui viennent au siège de l’association. Là, on a une unité de conseils tenue par les spécialistes, les malades se sentent en confiance et de bouche à oreille eux-mêmes étendent la sensibilisation. Il est question qu’on en parle du sida aux gens pour lever ce verrou psychologique qui est suicidaire, voilà ce à quoi nous essayons de nous y atteler.
 

Quelles sont les difficultés rencontrées sur le terrain ?  
La première, c’est que les gens n’arrivent pas encore à accepter l’association et ce l’approprier. Il est bien pour les personnes infectées de communiquer entre elles, de faire connaitre leurs difficultés et d’embrayer sur leurs solutions d’abord. La seconde difficulté est avec le corps de la santé qui voit l’association comme un rival, pourtant c’est une œuvre commune pour le bien-être des personnes infectées. Jusqu’à cet instant, les gens n’acceptent pas toujours leurs statuts, ils veulent se cacher davantage. Pendant ce temps, la maladie avance et se complique parfois. Ils préfèrent continuer à vivre dans l’ignorance de leurs statuts. Il faut reconnaitre à ce jour que le Vih actuel est différent de celui des années antérieures. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’évolution dans la recherche des solutions, l’état y met des moyens en subventionnant les remèdes. Il est question de se dévoiler en public, en parler aux autres pour décompresser. C’est le premier remède avant les antis rétro viraux, c’est bien ce combat que nous menons dans l’association c'est-à-dire combattre la honte, la stigmatisation pour vivre soi-même.
 

Comment avez-vous fait pour accepter votre propre statut sérologique ?
Pour y arriver ce n’était pas une chose aisée. C’est mon premier médecin à Douala qui m’a rétabli psychologiquement. Il m’a dit lui-même qu’il était porteur du Vih, je lui ai demandé son secret pour toujours être jovial, en bonne forme, il m’a dit qu’il faut parler de son statut aux gens cela vous libère. C’est depuis ce jour que je suis entré dans la sensibilisation à visage ouvert, je n’ai pas honte et je prends mes produits normalement. Et c’est ce que nous faisons dans l’association pour libérer les esprits des personnes séropositives aujourd’hui. Il est question de dire aux gens que le sida est comme toutes les autres maladies, se cacher n’est pas la solution appropriée.


Propos recueillis par
Jacques Pierre SEH

 

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