Cameroun - Corruption. SUD,La Conac sème la panique à Kye-ossi

cameroun24.net Mercredi le 07 Aout 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
C’est la filature digne d’un film d’espionnage que les agents de la commission nationale anti corruption (Conac) ont mené samedi dernier à Kyé-ossi ville frontalière avec la Guinée équatoriale.

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 L’onde de choc s’est ébranlée dans toute la ville laissant sur le carreau, quelques agents véreux  de la police et de la gendarmerie spécialisés dans l’extorsion des sous aux paisibles citoyens habitués à ce grand marché sous-régional.

Le mal est bien profond, les usagers de la route, les commerçants tous en paient le prix au quotidien. Ce qui rend ainsi la zone aux trois frontières, une espèce de Capharnaüm ou alors une jungle des grands privilégiés. L’arnaque et la corruption qui se vivent dans cette zone ont contraint les autorités  équato-guinéennes à réfléchir pour un mur de séparation. Ceci pour éviter la contamination et constituer une espèce de filtre pour entrer du côté guinéen. Kyé-ossi est ainsi devenu un grand centre d’intérêt pour les fonctionnaires à telle enseigne qu’il faut être un choisi pour y travailler. Les commis de l’état de ce côté sont dans le champ et doivent récolter. Conséquence, on travaille pour nourrir le réseau, pour le patron direct et enfin pour soi-même. Cette aisance s’exprime par un mode de vie  ostentatoire qui frise à l’insulte à ceux des camarades de même grade et de même promotion. Il s’agit là de l’argent facile à gagner juste avec un seul coup de sifflet à un poste de contrôle. Mais, ne dit-on pas que 99 jours pour le voleur et un seul jour pour le patron et ce seul jour a été celui de la Conac à Kyé-ossi pour essayer de couper certaines tentacules et donner la paix pour quelques instants. D’abord, elle est arrivée dans la ville de Kyé-ossi échappant à tous les réseaux situés le long de l’axe routier Ebolowa- Kyé-ossi via Ambam.

C’est généralement au poste de contrôle de Djop au sortir de la ville d’Ebolowa que ceux qui sont lancent l’alerte jusqu’à la frontière du passage d’un véhicule suspect. Et, l’alerte va de poste en poste en vue d’un changement d’attitude. Mais ce jour, « l’ennemi » était déjà dans la maison, il y est entré à l’insu de tous. La mission débute alors par le poste frontalier du Gabon où ils ont pris possession du lieu en fins limiers. En un temps trois mouvements, les agents en poste ont été pris comme de vulgaires amateurs  de l’arnaque. Ils ont été pris la main dans le sac, identifiés et entendus et leur butin mis sous scellé. Le second raid c’est à l’entrée de la ville de Kyé-ossi au niveau dit Akonangui où un  autre groupe d’agents a été pris en flagrant de lit avec les poches pleines de billets de banque. Une action salutaire de la Conac que les populations ont apprécié à sa juste valeur et en demande une présence permanente. Car selon Ibrahim Hamar habitant de la ville de Kyé-ossi, « il faut multiplier ces raids. Ceux qui sont en poste ne sont pas là pour travailler au compte de l’état qui les emploie, ils sont là pour ce faire fortune. Ils sont dans le coup de l’enrichissement à tous les prix. Ce sont eux qui facilitent l’entrée des poulets congelés, des huiles interdites d’entrées en terre camerounaise et bien d’autres produits de contrefaçon. Ces postes de contrôle s’appellent ici des péages car, avec ou sans pièces tu paies. Parfois même eux-mêmes convoient ces produits jusqu’à Yaoundé où Douala arborant leurs tenues pour trafiquer l’influence. Il faut noter que la situation est bien grave, le ver est dans le fruit, il faut l’extirper ». Le préfet de la vallée du Ntem Queton Handerson Kongeh avait signé un arrêté pour limiter le nombre de barrière dans la route et chercher à tordre le cou à toutes ces pratiques honteuses infligées aux citoyens camerounais et ceux de la zone Cemac dans les postes de contrôle. Il disait, qu’en plus des barrages mixtes sont concernés également, les points de dépotage commis pour le guichet unique hors des postes frontaliers de sécurité sauf sur autorisation spéciale.  Les barrages mixtes sur la route sont limités à un seul entre deux arrondissements et placés sous la coordination du préfet de la vallée du Ntem. En tout état de cause, les distances entre 02 barrages mixtes de sécurité ne doivent être en aucun cas situées à moins de vingt-cinq kilomètres. Toutes les autres unités des services de sécurité notamment d’arrondissement limiteront leurs missions de contrôle sur les routes rurales ou secondaires. Une bonne volonté de l’autorité administrative qui s’est vite confrontée aux vieilles habitudes qui ont la peau dure. La Conac entre à l’œuvre et essaye de comprendre le mode de fonctionnement.
 

Jacques Pierre SEH
 

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