Cameroun - Justice. SUD, L’accès au foncier par les femmes au cœur d’une réflexion à Ebolowa

cameroun24.net Lundi le 05 Novembre 2018 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
C’est cours de la campagne de sensibilisation sur le droit foncier et domanial au Cameroun tenue du 30 au 31 octobre dernier dans la salle polyvalente du collège régional d’agriculture (Cra) d’Ebolowa, une initiative de l’association camerounaise des femmes juristes (Acafej) avec l’appui de la délégation régionale du ministère de la promotion de la femme et de la famille sous la présidence du gouverneur de la région du Sud avec la participation des chefs tradditionnels.

ADS


Pour Essiane Meka Raymond Jean-Baptiste délégué régional du ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières (Mindcaf), les femmes et les peuples autochtones accèdent difficilement à la propriété foncière d’après certains us et coutumes. Or, la terre est une ressource indispensable pour la réalisation des projets d’investissement, on s’interroge aujourd’hui pourquoi la femme ne peut pas être vu comme celle qui investie. Par conséquence, c’est bien ces investissements réalisés qu’on sécurise à travers  l’acquisition d’un titre foncier, on parle alors de mise en valeur. Si tel est le cas, la femme est entièrement partie prenante et peut du point de vue de nos us et coutumes, avoir droit à un héritage foncier aussi. Fort de cela, le Mindcaf s’est donc mis du même côté que l’Acafej pour accompagner les femmes à débloquer ce verrou appliqué depuis des  générations. Pourtant, du point de vue administratif, l’arsenal juridique disponible au Cameroun n’exclut personne, homme comme femme de la propriété foncière et domanial. 

Pour Barrister Princess Kuna Christine Tita avocate et présidente de l’Acafej, il est question d’étendre la sensibilisation à l’endroit des femmes, qu’elles sachent qu’elles peuvent ou du moins ont les mêmes droits d’accès au foncier au même titre que les hommes. La loi le leur autorise sans discriminations. Surtout que si elles y ont investi c'est-à-dire, mis le terrain en valeur. Ainsi, il faut aller dans nos pratiques anciennes, voir comment cela trouvait des solutions et permettre aujourd’hui que les femmes puissent avoir accès à la terre. Jadis considérées comme celles qui ne font pas parti de l’héritage de la famille restreinte, déshéritées à l’accès au foncier, puisqu’elles doivent aller fonder leurs familles ailleurs dont se marier. Il est donc question de vulgariser ce droit foncier et domanial auprès des femmes et autres personnes vulnérables. Implorer un peu plus de juste quand à l’égalité de chance pour tous les enfants. Ce qui a permis à René Désiré Effa président des chefs traditionnels du Sud, d’apporter un témoignage relatif à cette évolution des choses dans la région du Sud. Pour lui, « la pratique dans la région du Sud en fait une exception d’abord, le seul chef de 1 er degré dans la région du Sud est une femme. Ce qui confirme que la femme a une bonne place dans la vie familiale sans discrimination. Le problème d’accès aux terres ne se posent pas de manière spécifique pour les femmes car, les enfants sont égaux et sont tous des ayants-droits et héritiers au même titre.

Dans le cas du Sud, les familles encouragent même la jeune fille à laisser un enfant dans sa famille avant son mariage. Car,  c’est bien ce dernier qui va hériter pour le compte de sa maman. En plus, il faut noter que c’est la femme dans le village qui connait les limites des terres, elles font les champs et gardent bien les jachères ». Pour Alexandre Legrand Ngoucheme Kutnyem secrétaire général de la région du Sud représentant le maître de céans, «  la promotion de la femme et de la famille est une préoccupation majeure du chef de l’état. Cette campagne de sensibilisation permet de dissiper les zones d’ombre sur la discrimination qui pourrait exister entre les femmes, les peuples autochtones et les enfants pour l’accès au foncier au Cameroun. Il est donc question de lancer un appel, pour que les pesanteurs qui existeraient dans le processus d’obtention du titre foncier et que son accès soient ouvertes aux demandeurs remplissant les conditions exigées ». 

Ainsi, une équipe régionale conduite par Odillia Tchoffo elle-même avocate a été installée. L’élue du jour dans sa stratégie de sensibilisation et d’accompagnement compte, ressembler les membres de l’Acafej en vue d’un travail de fond dans les familles. Egalement, le bureau régional compte apporter son expertise du droit à toutes femmes et autres autochtones englués dans les méandres des procédures interminables d’obtention de titre foncier. Il faut également noter que dans le cadre de la campagne de proximité, une distribution des dépliants dans les lieux administratifs et publics a bouclé cette phase de sensibilisation dans la région du Sud.


 Jacques Pierre SEH
 

ADS

 

Lire aussi : Le présumé violeur en série Hervé Bopda n'aurait plus d'argent pour payer ses avocats

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS