CEMAC. Tensions entre la Beac et la Bvmac

cameroun24.net Mercredi le 15 Janvier 2020 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La Banque centrale a lancé un appel à candidatures pour le recrutement d’un directeur général à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale, s’en tenant aux instructions des chefs d’Etat de la sous-région. Une décision que l’on semble contester au sein de l’instance boursière, estimant que cela revient à son conseil d’administration de gérer le processus.

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Fin décembre 2019, EcoMatin relayait sur son site internet (www.ecomatin.net) l’information selon laquelle la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) avait lancé une sollicitation à manifestation d’intérêt pour le recrutement d’un directeur général à la tête de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac). Le communiqué, publié sur le site internet de la Banque centrale et dans le média gouvernemental camerounais, précisait que « le nouveau directeur général devra établir et exécuter des plans pour atteindre les objectifs stratégiques de la bourse (…) et donner des éclairages et une orientation permettant d’accroître les liquidités et d’approfondir les marchés financiers de la Cemac ».

Cette communication avait aussitôt créé des remous au sein de l’instance boursière sous régionale et certains collaborateurs de l’actuel directeur général de la Bvmac, avaient saisi la rédaction d’EcoMatin pour s’insurger de cette démarche du gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli.

Ces sources proches de Jean Claude Ngbwa, DG de la Bvmac,  avaient argué que l’instance boursière étant une société anonyme, donc privée, ce n’est pas à la Banque centrale de jouer ce rôle. « La Beac ne peut pas venir faire le gendarme. Elle a été chargée de la fusion, cela est fait depuis juillet dernier. Pourquoi venir encore faire comme si c’est elle qui contrôle une entreprise qui relève du droit Ohada, qui a un conseil d’administration et une assemblée générale ? », soutenait-on.

La force du financier

Suite à ces déclarations, diverses sources à la Beac ont également saisi EcoMatin pour  soutenir que la Banque centrale est dans son droit. Il est rappelé que les chefs d’Etat avaient mandaté la banque d’émission pour conduire le processus. « Si la Beac le fait, c’est parce qu’il y a un fondement. Il avait été convenu que c’est la Banque centrale qui suivrait le processus de bout en bout, y compris celui de recrutement du top management ».

La légitimité de la Beac dans ce processus est davantage sous-tendue par le volet financier. Ledit processus est financé par le Fonds de développement de la communauté (Fodec), organe chargé de financer les projets intégrateurs dans la sous-région. C’est lui qui a permis, entre autres, de reconstituer le patrimoine de la Bvmac et de dédommager le personnel indique encore Ecomatin.

« Où avez-vous déjà vu une société anonyme fusionner et c’est une entité tierce qui paie la prime de fusion ou alors qui indemnise ceux qui partent ? Normalement, c’est la société anonyme qui devait le faire, principalement la société absorbante et pour ce cas spécifique, la Douala Stock Exchange. Pourquoi c’est la Communauté qui a supporté ? Tout simplement parce qu’il y a eu une décision des chefs d’Etat », interroge une autre source à la Beac.

Pour l’heure, le processus de désignation d’un DG à la Bvmac se poursuit. Un cabinet va se charger d’éplucher les dossiers reçus à la suite de l’appel à candidature. Petit bémol pour la Bvmac : les dossiers sélectionnés pourraient bien être transmis à son conseil d’administration pour un choix final sur le directeur général. Précisons aussi que l’actuel DG de la Bvmac, désigné en juillet 2019 à titre provisoire pour une durée de 12 mois maximum, peut également postuler.

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