CEMAC. Zone des trois frontières : Les commerçants payent le prix fort pour circuler

cameroun24.net Jeudi le 03 Janvier 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis la fermeture par les autorités Equato-guinéenne de leur frontière, les échanges commerciaux dans la zone dite des trois frontières ont pris un sérieux coup.

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Les commerçants opérant dans la zone,  toute nationalité confondue en paient le prix lourd pour circuler avec leurs biens. Durant les derniers jours de l’année 2018, ils en ont eu pour leur propre compte avec l’arnaque en tout lieu de « contrôle » et rêvent d’heureux auspices pour  l’année 2019.


 L’intégration est sur du papier, et l’arnaque sur le terrain déclare Mbang Alain commerçant du côté de Libreville au Gabon venu se ravitailler en vivres frais  le jour du grand marché à Kyé-Ossi.  Son compatriote Jean Calvin Mve Mintoho camionneur faisant la ligne Libreville- Kyé-Ossi se mord les doigts lorsqu’il pense emprunter cet axe routier. Il fait se trajet avant l’annonce de la libre-circulation dans la zone Cemac, ce qui lui permet d’avoir les éléments de comparaison avec ce qui se passe présentement. Selon lui, « plusieurs commerçants grossistes se mettent ensemble, louent un camion devant transporter leurs marchandises à Libreville au Gabon. Ce voyage se fait les mercredis et vendredis, jours actuels de marché à Kyé-Ossi, la frontière équato-guinéenne étant fermée. Un trajet qui ne s’effectue pas sans embûche, on doit débourser le sou dès le premier poste de douane à ce niveau, c’est 10.000 Fcfa. Le second poste toujours en terre camerounaise c’est 2000 Fcfa et le troisième c’est 10.000 Fcfa pour les pandores. Il y a  un an au niveau des taxes, on déboursait environ 45.000 Fcfa présentement il faut débourser environ 80.000 Fcfa aux différents postes de douane et phytosanitaire. Une autre astuce est créée avec la carte du contribuable à travers laquelle un étranger ne saurait déclarer une quelconque marchandise, c’est bien de l’exclusivité des nationaux.

Ainsi, lorsqu’un national  déclare vos marchandises, c’est moyennant un pourcentage et à ce niveau, c’est 10.000 Fcfa par dossier déclaré. Idem du  côté Gabonais en matière de tracasseries et arnaque sauf que là, les montants sont juste revus à la baisse car, si c’est la gendarmerie c’est 5000 Fcfa et 5000 Fcfa également au poste de la police gabonaise ». Une situation qui émousse l’activité économique à cette zone et oriente les uns et les autres à opter pour des voies tortueuses. Car, avec dossier en règle ou pas, vous êtes appelé à laisser « quelque chose », cette porosité ouvrant alors la porte à toute forme de trafic. Les plus ingénieux s’accommodent mieux à ce type de pratiques et nourrissent bien les différents circuits, imposant ainsi un fort manque à gagner dans les caisses de l’état.  Ainsi, le poulet congelé par exemple frappé d’interdiction au Cameroun peut circuler du Gabon, de la Guinée équatoriale jusqu’à Yaoundé, Douala voire ailleurs.

Les huiles de cuisine contenues dans les bidons de 20 litres interdites d’accès au Cameroun pour leur caractère impropre à la consommation sont commercialisées au détail sans gêne dans nos marchés. De toutes ces pratiques maffieuses, l’imagerie populaire rêve d’une zone de trois frontières où la probité des agents publics dans la zone contribuera à l’avancée de la libre-circulation. Où chacun vivra sa « nouvelle naissance » avec une mentalité à servir plus et non à se servir. Car, selon l’adage qui y circule, travailler en frontière nourrit bien son homme. Déjà, ne peut travailler en frontière qui veut mais qui peut. Comment ne pas comprendre le protectionnisme que certains états expriment vis-à-vis de leur terroir en exigeant les documents de voyage. Il faut reconnaitre que l’annonce de la libre-circulation par les chefs des états de la Cemac ne suffit pas, il faut l’assortir d’une volonté réelle à dénouer de tous les pesanteurs. Il reste à croiser les doigts pour que le Saint-Esprit purifie les mentalités des agents publics dans la zone, eux qui constituent la première entrave à la circulation libre des personnes et des biens.              

Jacques Pierre SEH  
 

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